L’Etat est-il en train de comploter sur le dos des épargnants ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Les Français consomment de moins en moins.
Les Français consomment de moins en moins.
©Reuters

Decod'Eco

Les Français consomment moins, ce qui n'est qu'une petite partie des problèmes qui assaillent notre pays en ce moment. Et l'État a recours à des mesures de plus en plus désespérées pour lutter...

Simone Wapler

Simone Wapler

Simone Wapler est rédactrice en Chef des Publications Agora (analyses et conseils financiers).

Elle est l'auteur de "Comment l'Etat va faire main basse sur votre argent: ... et ce que vous devez faire pour vous en sortir !", paru chez Ixelles Editions en mars 2013.

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Les Français consomment moins. Moins de gadgets électroniques, moins de bricolage, moins de sorties au restaurant, moins de meubles, moins d'essence, moins de vêtements, disait Les Echos il y a quelques jours, précisant également que le crédit à la consommation a reculé de 20% depuis 2008.

Eh oui, figurez-vous, les Français paient plus d'impôts, ont peur du chômage et refusent de participer "au bal des cigales". Il n'y a que l'État qui dispose de l'exorbitant privilège de dépenser l'argent qu'il n'a pas. Cette sous-consommation embête bien l'État car elle implique moins de rentrées fiscales et comme l'État, lui, dépense toujours plus, le déficit va grossir et la dette aussi.

La deuxième puissance économique de la zone euro est devenue son maillon faible. Pendant ce temps, les pays déjà sauvés – Espagne, Portugal, Grèce, Chypre – replongent. On rallonge la durée des prêts (en mot chic et finance, on dit "moratoire") ce qui revient à admettre une nouvelle faillite. Les technocrates comptables n'arrêtent pas de se tromper dans leurs aditions et Chypre en est la dernière preuve. La situation semble sans issue. Le FMI devient schizophrène. D'un côté, il prévient de tous les dangers des tripatouillages monétaires, des bulles spéculatives en formation et de l'impérieuse nécessité "d'assainir les banques", pour reprendre les mots de Christine Lagarde. De l'autre, il indique que lesdites politiques de création monétaire "n'auront probablement pas d'effets inflationnistes significatifs".

Suit une réflexion alambiquée sur la crise des années 1970, consécutive au choc pétrolier. L'Allemagne avait su contenir l'inflation en traitant les "anticipations d'inflation".Dans les faits, la Bundesbank avait refusé à l'État allemand de rentrer dans la spirale de tout indexer sur la hausse des prix. La situation, aujourd'hui gravissime, est occultée par la traque fiscale et de l'ostracisation des paradis fiscaux. Et c'est là qu'intervient mon idée du "grand complot".

Le secteur bancaire au cœur de la crise

Les banques vont mal, très mal. Elles ne peuvent pas survivre à une contraction du crédit et c'est bien ce qui se passe. L'union bancaire consiste à dire qu'une banque peut être sauvée par l'Internationale des contribuables. Si une banque fait faillite, on actionne les mécanismes qui vont lever de l'argent pour sauver ladite banque. Ces emprunts sont garantis par tous les contribuables de la zone euro.

Mais cela peut ne pas suffire, comme on l'a vu à Chypre. Car tous les contribuables de la zone euro, ce sont les Allemands, les autres étant maintenant exsangues. Il faut donc aussi confisquer l'argent des déposants. Pour cela, encore faut-il qu'ils soient contraints et forcés de laisser leurs dépôts dans lesdites banques. D'où la traque aux paradis fiscaux et à l'évasion fiscale. Avez-vous remarqué d'ailleurs qu'on ne dit plus "évasion", mais "fraude". Les mots ne sont pas anodins.

Mais même cela n'est pas suffisant. Il faut aussi que les gens abandonnent les espèces, le cash, le liquide. Donc on limite les transactions en espèces en faisant passer pour des criminels ou des trafiquants de drogue et d'armes ceux qui préfèrent payer en pièces et billets. Nouvelle limite : 1 000 euros... Ainsi, votre argent n'étant plus qu'un montant inscrit dans une mémoire d'ordinateur, il est beaucoup plus facile de vous le prendre.

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