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Kadhafi :"Viva la Revolucion!"
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Zone franche

A La Havane, à Managua ou à Caracas, on commence à trouver que la révolution, ça va bien cinq minutes…

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Vu d’ici, Kadhafi n’a plus beaucoup d’amis. Ses avoirs sont gelés en Europe et aux Etats-Unis, les Nations Unies le sanctionnent durement, les chefs de tribus n’ont plus aucun respect pour lui… S’il possédait un profil Facebook, le colonel verrait la liste de ses « friends » rétrécir à la vitesse d’une banquise arctique exposée au réchauffement climatique.

Mais, comme on dit, c’est dans les mauvaises passes que l’on voit sur qui on peut vraiment compter. Fidel Castro, dont on notera qu’il porte plutôt pas mal son prénom, vient justement d’apporter son soutien à son collègue oriental en décrivant la révolution libyenne comme une manœuvre américaine. « Ce qui semble évident, a-t-il expliqué en substance, c’est que le gouvernement américain n’est pas du tout concerné par la paix et qu’il s’apprête surtout à en prendre le contrôle des réserves pétrolières ».

Les révoltés de Benghazi, les massacres de civils par milliers ? « Il faudra attendre le temps nécessaire pour savoir exactement ce qui tient du mensonge ou de la vérité », suggère encore, prudent, le barbu laïque.

Une réconciliation nationale pour les Libyens ?

Hugo Chavez, le lider maximo vénézuélien, est à peu près sur la même longueur d’ondes. Opposé à toute décision du Conseil de sécurité susceptible de conduire à une intervention militaire, il rappelle qu’il soutient « l’indépendance de la Libye et de son gouvernement ». Son ministre des affaires étrangères, Nicolas Maduro, résume d'ailleurs la position bolivarienne de la manière suivante : « Espérons que les Libyens sauront trouver le chemin vers la réconciliation nationale ».

La voix de la sagesse, quoi… Allez les gars, serrez-vous la main et on n’en parle plus !

Daniel Ortega, président du Nicaragua, est toutefois moins timide dans ses déclarations. Le révolutionnaire sandiniste n’a ainsi pas hésité à décrocher son téléphone pour réaffirmer en personne son soutien au compañero Mouammar, histoire d’exprimer sa « solidarité dans cette période de tension ».

Effet domino transatlantique

Les quatre hommes ont effectivement pas mal de choses en commun, et l’idée fait peut être son chemin du côté de La Havane, de Caracas et de Managua, qu’un régime où le président ne change jamais et contrôle vos moindres faits et gestes, ça se bouscule si on y met les moyens.

« Même pas peur ! », se bidonne Chavez : « Nous ne permettrions pas une éruption de violence au Venezuela. Avec notre harmonie et nos efforts, nous la rendrons impossible ».

On n’ose évidemment pas parler de vœux pieux dans le contexte du matérialisme dialectique, mais les réseaux sociaux et la télévision par satellite, ça existe aussi en espagnol même si Al-Jazeera n’émet pas encore dans la langue de Cervantès.  

Le « printemps arabe », dans ce cas, pourrait bien finir par s’exporter jusque chez les professionnels de la révolution, ce qui promet d'intéressantes contorsions à la rédaction du Monde Diplomatique. Mais qu'importe :  ! Viva la révolucion, amigos !

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