Journée Internationale de la Femme : le défilé des connes ? <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Les féministes ont manifesté le 8 mars.
Les féministes ont manifesté le 8 mars.
©Reuters

Toutes ensemble…

Les féministes ont manifesté le 8 mars. Certaines d’entre elles sont plus originales que d'autres. Des femmes voilées et des prostituées ont défilé côte à côte...

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

Pendant que les maris étaient occupés à préparer « le diner des cons », des milliers de femmes ont manifesté à Paris. Pour leurs droits, pour l’égalité femmes-hommes, pour que cessent les discriminations salariales. Classique, banal et – n’en doutons pas – utile. Chaque année la même chose.

Mais cette fois-ci, il y a eu innovation. Une belle innovation, susceptible d’intéresser les médias nécessairement blasés par l’aspect très répétitif de l’événement. Parallèlement au défilé traditionnel (ne pas confondre avec traditionnaliste) quelques centaines de femmes ont battu le pavé pour faire entendre une autre voix. Bien plus rafraichissante et bien plus novatrice.  En effet, et pour la première fois, des femmes voilées et des prostituées ont défilé côte à côte !!

En dépit des apparences, ce rapprochement entre celles qui cachent leur corps et leur visage et celles qui ne demandent qu’à les montrer moyennant finance n’a rien d’incongru. Les unes et les autres sont, paraît-il, discriminées en France. Leur liberté, en effet, n’est pas totale. Malgré le succès du manifeste « Touche pas à ma pute », les malheureuses putes souffrent de multiples entraves à l’exercice de leur profession. Quant aux femmes voilées c’est pire encore : interdiction du voile dans les lieux publics, prohibition totale de la burqa qui est le sommet du chic musulmans. Oui, toutes ensemble, toutes ensemble ! Les vierges et les salopes… Les pures et les impures… Les promises à la polygamie et les combattantes de la polyandrie… Enfin, du jamais vu ! N’en déplaise aux réactionnaires obtus, genre la Manif pour tous, le monde change et avance à grand pas. Le voile pour toutes. Les putes pour tous. C’est con, mais ça s’appelle le progrès.

La presse, à l’affut de toute nouveauté, a relevé que parmi les manifestantes voilées, il y avait (si l’on en croit leurs banderoles) des immigrées originaires d’Iran et de Palestine. On aura compris que la France les traite mal. Alors qu’à Gaza et à Téhéran, elles jouissent de l’inestimable et appréciable liberté de porter le voile sans difficulté. Il est vrai que dans ces sympathiques contrées, le refus de porter le voile se solde par quelques dizaines de coups de fouet et que pour l’adultère on risque la mort…

Soyons justes. Pour le moment, elles ne demandent rien de tel en France car les obstacles sont grands. Mais qui sait, peut-être dans un prochain combat ? Quant aux putes, solidaires de leurs sœurs voilées (qui sont tout sauf des putes), elles ont dû se renseigner sur la possibilité d’exercer leur profession dans ces terres de liberté que sont l’Iran et la Palestine. Leurs compagnonnes de lutte leur ont certainement expliqué que si elles acceptaient de porter le voile, ce métier était, là-bas, parfaitement envisageable. Et même d’utilité publique pour calmer les ardeurs des hommes. Ceux-ci, en effet, ne sont pas obligés d’être puceaux alors que les filles doivent impérativement rester vierges jusqu’au mariage.

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Atlantico éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !