Journal de guerre - Bruxelles : les premiers récits<!-- --> | Atlantico.fr
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"J’ai entendu une grande explosion et il y a des dégâts énormes. Les vitres ont explosé, le grand ascenseur en verre est en pièces."
"J’ai entendu une grande explosion et il y a des dégâts énormes. Les vitres ont explosé, le grand ascenseur en verre est en pièces."
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Témoignages

Voici les premiers récits donnés par la presse belge des attentats qui ont dévasté Bruxelles ce mardi 22 mars.

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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Sur les explosions à Zaventem, l’aéroport de la ville :

Des tirs auraient d’abord été entendus dans la hall des départs de Brussels Airport, avant qu’une personne ne crie quelque chose en arabe et que deux explosions retentissent, indiquent plusieurs témoins sur place.

Sur Bel RTL, un témoin, qui a préféré garder l’anonymat, évoque "l’horreur" dans le hall des départs "avec de la fumée et des débris partout".

"Je vois des gens partout à terre, il y a des débris, c’est une horreur", clame-t-il en pleurs…

"Il y a eu une très grosse explosion près des charters puis près des guichets 4-5", explique pour sa part un pilote, témoignant sur Bel RTL, toujours.

Sur la VRT, Niels, un travailleur de Swissport, a vécu l’explosion de près : "J’étais en pause et j’ai entendu une grosse explosion. On a vu de la fumée sortir de l’extérieur. Les vitres étaient totalement brisées. Les gens sont sortis choqués. C’est pas bon…"

Les réactions des témoins n’ont pas tardé à porter sur l’organisation des secours :

Philippe Lenaerts est chauffeur de taxi à l’aéroport. Il se trouvait sur place ce mardi matin.

"J’ai entendu une première explosion du côté charter et j’ai pensé qu’une grue de chantier s’effondrait. Mais deux-trois minutes après, cela s’est répété, également aux départs mais de l’autre côté du bâtiment", explique-t-il.

Philippe qui se trouvait avec son taxi à l’extérieur a décidé d’entrer à l’intérieur voir ce qu’il s’était passé. "Je suis allé voir avec un collègue. Tout était soufflé, il y avait une mare de sang avec des gens blessés. Des corps démembrés", confie-t-il choqué. "Dans un mouvement de panique, tout le monde est sorti en courant."

Selon lui, les secours ont mis trop de temps à arriver. "C’est une incurie totale : pas un flic, pas un ambulancier pendant de longues minutes alors qu’on est en niveau 3. Une organisation à la belge…"

"Pas préparés à un attentat à Zaventem"

Adamo a 43 ans. Il fait partie des employés du service nettoyage de l’aéroport. Évacué dans le centre du village de Zaventem, il témoigne : "J’étais occupé à travailler lorsque j’ai entendu une première déflagration. Le sol a tremblé sous nos pieds, le bruit était assourdissant ! Les gens criaient, il y avait du sang… Les passagers ont été mis à l’abri et évacués par les sorties de secours. C’était comme un tremblement de terre". Adamo explique cependant qu’il n’a pas reçu de démarches à suivre en cas d’attaque de grande ampleur dans l’aéroport. "Nous savons comment évacuer l’aéroport lorsqu’un incident survient, mais pas un attentat".

"La peur de ma vie"

Cheryl Miller (USA) : "J’ai entendu une grande explosion et il y a des dégâts énormes. Les vitres ont explosé, le grand ascenseur en verre est en pièces. Il y avait des gens qui couraient partout, des blessés, du sang. Je n’ai pas vu de corps mais des rumeurs parlent de plusieurs morts, ce qui ne m’étonnerait pas vu la puissance de l’explosion. J’ai eu la peur de ma vie…"


"J’ai vu des gens paniquer et courir vers la sortie"

"Il y a eu une explosion dans l’aéroport. Le plan d’urgence va certainement être activé", a expliqué Rudi Vervoort, président de la région de Bruxelles-Capitale sur Bel RTL."J’étais dans la file pour l’enregistrement et j’ai entendu une déflagration. J’ai vu de la fumée, j’ai vu des gens paniquer courir vers la sortie. Il y a eu une deuxième déflagration beaucoup plus proche de moi", a expliqué une témoin sur place sur Bel RTL."Tout le monde a quitté l’aéroport en panique, la plupart des gens ont laissé leurs bagages sur place. Les voitures ont été évacuées".

Claude Moniquet, expert en terrorisme, souligne que "d’après les images, l’explosion a été intense. Il faut que les charges aient été puissantes pour détruire les vitres. Il est impossible d’en dire plus".

Des avions bloqués sur le tarmac

Laurent Monbaillu, notre journaliste qui revenait des Mondiaux de Portland, explique avoir atterrit juste avant le drame. "Nous sommes bloqués sur le tarmac, car l’aéroport est fermé et il nous est impossible de rejoindre la porte. Tout le monde est calme. On attend des news…"

"Des blessés sont sortis de Brussels Airport, victimes de bris de vitres, une partie du faux-plafond du hall des départs s’est effondrée", a commenté mardi le député Georges Dallemagne (cdH) dont l’épouse était sur le point de partir.

"Je l’ai déposée vers 7h40 ce matin et elle m’a appelé pour me dire qu’il y avait eu des explosions vers 7h58. Elle a couru immédiatement, en état de choc vers l’hôtel Sheraton puis est retournée prendre ses bagages, se rendant compte que dans sa zone de provenance le danger était écarté. C’est là qu’elle a vu des victimes de bris de vitres quittant l’aéroport, des personnes âgées mises sur des brancards, les premiers secours arrivant. Elle a vu une partie du faux-plafond qui était effondrée. Elle a évoqué deux explosions entendues depuis le hall des départs", a témoigné M. Dallemagne.

"Les plafonds sont tombés, les canalisations ont pété"

Zach Munzun (Belge) arrivait de Genève. Il a quitté l’aéroport à pied. "J’ai entendu une première petite explosion puis une deuxième beaucoup plus grosse, à huit heure pile. Les plafonds sont tombés, les canalisations ont pété. Je suis resté aux toilettes pour me protéger. Je suis sorti quinze minutes plus tard, il y avait du sang partout. Mais je n’ai pas vu de corps. C’est une catastrophe. Atroce. Je suis en vie heureusement".

"Les employés nous ont dit que ce n’était rien"

Anna devait embarquer ce matin à 8h30 pour Barcelone avec sa mère et sa sœur après que leur vol ait été annulé hier soir. Elle buvait tranquillement un café au Starbucks de l’aéroport lorsqu’elle a entendu la première déflagration. "Les gens se sont mis à courir mais les employés nous ont dit que ce n’était rien. Nous avons continué tranquillement notre café quand la police est venue nous dire que nous devions être évacuées" explique la jeune fille de 17ans, des pralines Leonidas posées sur sa valise. "Nous avons alors couru de l’autre côté de l’aéroport, loin des explosions. Puis nous avons marché à pied jusqu’au centre du village de Zaventem", raconte-t-elle la voix encore tremblante. "La police nous a demandé de rejoindre notre hôtel mais avec les explosions dans le métro, on ne sait pas quoi faire…"

Sur les explosions dans le métro, voici les premiers récits :

La Stib confirme qu’une explosion s’est produite mardi vers 09h11 dans une rame de métro qui se trouvait à l’arrêt à la station Maelbeek, en direction d’Arts-Loi. La station est évacuée. Il y a des blessés. La police a fermé l’accès au rond-point Schuman et la rue de la Loi est fermée. Les médias sont aussi bloqués rue de la Loi. La zone est absolument à éviter en voiture.Toutes les voitures sont bloquées à la sortie du tunnel. Selon un témoin, l’explosion était puissante et a fait trembler les vitres du guichet dans lequel il travaillait.

Sur place, entre Schuman et Maelbeek, c’est le chaos. Des ambulances circulent dans tous les sens. On voit des civières, probablement des morts. Le service de déminage est sur place et l’armée aussi. Tous les transports publics sont à l’arrêt à Bruxelles. Les tunnels Cinquantenaire et Loi sont fermés.

Le personnel des Institutions européennes est invité à rester à l’intérieur des bâtiments. Les environs du Parlement et du 16 rue de la Loi sont évacués.

Toutes les gares de Bruxelles sont fermées sur ordre de police, après les attentats survenus à Bruxelles mardi matin, indique la SCNB. Le réseau Stib est également à l’arrêt jusqu’à nouvel ordre. (…)

Le rond-point Schuman est bouclé. Seules passent des ambulances, en trombe. A 300 mètres, l’entrée de la station Maelbeek. Des civières sont alignées. "Il y a beaucoup de blessés, peut-être des morts". La dame, pleure, sous le choc. Elle ne sait plus d’où elle vient, juste qu’elle était au -1 de la station Maelbeek, qu’elle a entendu l’explosion et qu’elle a couru, ou pas, ­elle ne sait plus.

Un quadragénaire est en pleurs. "J’ai raté la rame qui a sauté. Ce n’était pas mon heure. Ce n’était pas mon jour".

Un autre témoin parle d’une vingtaine de blessés. "J’étais dans la station, en bas. Je suis restée avec une dame qui était brûlée à la main".

Des ambulances du Smur (Service médical d’urgence) arrivent en trombe, suivis par des voitures de la Croix-Rouge. "C’est le chaos là-bas", témoigne un homme, "des gens sont couchés à même la rue". (…)

Antoinette C. était dans le métro Schuman, elle marchait dans le hall pour rejoindre l’escalator qui la conduirait sur le quai direction Stockel. "Nous avons entendu un gros boum, un très grand bruit sourd et profond qui venait des tunnels du métro. Mais pourtant personne n’a paniqué, il y a plein de d’ouvriers et de travaux dans cette station, cela fait du bruit souvent".

Je suis quand même descendue sur le quai. Il n’y avait pas de policiers, pas d’annonces alors j’ai attendu le métro. Un métro est arrivé dans l’autre sens, tout le monde est descendu et personne n’a pu y remonter. mais pendant 5 à 10 minutes, on n’a rien entendu, pas d’annonce.

C’est seulement après 5 minutes que les passagers ont entendu cette annonce : "Sur ordre de la police, veuillez quitter le métro", explique Antoinette, "alors tout le monde est parti dans le calme. Il n’y avait toujours aucun policier et c’est ceux qui remontaient qui disaient à ceux qui voulaient descendre prendre le métro qu’ils ne pouvaient plus y aller. Je ne comprends pas, d’habitude il y a plein de flics et de militaires dans cette station mais pas ce matin".

Cet article a été publié initialement sur le site d'Eric Verhaeghe, visible ici

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