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Jean-Emile Rosenblum - The Kase : "On peut miser sur des hommes mais ce n’est jamais suffisant"
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Série de l'été : Ces échecs qui mènent au succès

Jean-Emile Rosenblum a fondé avec son frère Steve le site Pixmania.com en 2000. Il est aujourd'hui à la tête de l'enseigne The Kase, spécialiste des accessoires pour mobiles. Il revient sur l'importance du temps à accorder dans la recherche des ses associés.

Jean-Émile Rosenblum

Jean-Émile Rosenblum

Jean-Émile Rosenblum lance à la fin des années 90, avec son frère Steve, PixMania.com.  Fin 2012, ils lancent le réseau The Kase, enseigne dédiée au prêt-à-porter pour smartphones et tablettes. Jean-Émile Rosenblum est aussi Business Angel.

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Après la vente de Pixmania, nous avons crée un petit fonds d’investissement avec lequel nous avons investi dans plusieurs sociétés. S’il est évident que tout investisseur peut faire des erreurs d’appréciation, l’une qu’il ne doit pas commettre est celle d’investir autant dans une personne que dans une idée. Or, c’est ce que nous avons fait. Nous avions en effet investit dans une entreprise qui s’appelait "Le guide des promos" et dont le concept était sensiblement le même que celui de Groupon - dont personne aujourd’hui ne conteste le succès. Pensant pouvoir compter sur le porteur du projet pour développer la société, nous avons investit 500 000€ à travers notre fonds. Mais au fil des semaines, cette personne s’est avérée n’être pas suffisamment impliquée dans le projet, voire pas du tout. Nous avons été floués par quelqu’un qui n’était pas prêt à s’investir à 100%, et qui travaillait encore à plein temps sur ses anciens projet.

"Il ne respectait pas ses investisseurs"

Nous avons appris qu’il fallait bien sécuriser les personnes et la réalité de leur application lorsque l’on fait des investissements. On peut miser sur des hommes, mais ce n’est jamais suffisant. En témoigne une deuxième expérience malheureuse que nous avons connue en investissant avec quelqu’un qui avait très bien réussi dans le passé, avant de tout perdre. Nous avions été séduits par l’esprit de revanche qu’il avait à prendre vis-à-vis de son échec, nous avions cru en lui et décidé d’investir sur lui, avant de nous rendre compte qu’il ne respectait pas ses investisseurs et que l’entreprise courrait à sa perte. Avec ce deuxième échec, nous avons compris qu’il fallait donner davantage d’importance au business model, étudier plus en profondeur la solidité de la société en elle-même. 

"Ce n’est pas quand tout va bien que les véritables personnalités se révèlent"

Si un bon feeling avec ses partenaires est nécessaire, il n’est pas suffisant : il faut aller plus loin dans la relation, étudier le passé professionnel des gens. Mais ce qui selon moi est le plus important, c’est d’avoir déjà vécu des moments difficiles avec la personne avec laquelle on veut s’associer ; car ce n’est pas quand tout va bien que les véritables personnalités se révèlent. Le vrai visage d’une association et le caractère sincère d’une relation ne se dévoilent que dans la difficulté. Il faut en outre essayer de voir plus loin que le simple moment où l’on s’on s’associe : pour s’associer capitalistiquement avec quelqu’un, il faut que cette personne puisse avoir des avantages et des compétences indéniables, compatibles et complémentaires aux nôtres, afin de ne pas se retrouver avec des associés inutiles qui ne peuvent que créer de la tension. Il ne faut pas hésiter à ce niveau à réduire le nombre de ses associés. Enfin, pour ceux et celles qui souhaiteraient s’associer en famille, comme cela est mon cas, je leur conseillerais de toujours le faire à parts égales. C’est bien trop dommage de devoir sacrifier sa famille pour des questions d’argent. 

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