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Jean-Claude Bourrelier – Bricorama: "Les fermetures dominicales ont affaiblit notre entreprise"
©Bricorama

L'interview Atlantico Business

Mardi, le tribunal de commerce de Bobigny a estimé que Leroy-Merlin et Castorama ont commis une faute en ouvrant leurs magasins plus de cinq dimanches par an. Faute d'éléments probants sur le préjudice subit par Bricorama, qui les poursuivait en justice, l’enseigne ne pourra être indemnisée. Une déception pour son président, Jean-Claude Bourrelier.

Atlantico Business : Leroy-Merlin et Castorama, vos deux principaux concurrents, ont été reconnus coupables d’ouvrir plus de 5 dimanches par an. En revanche, le tribunal ne reconnait pas le tort qu’il vous a été fait. Quelle est votre réaction ? 

Jean-Claude Bourrelier : Je suis content d’un certain côté car il est évident que mes concurrents ont ouverts leurs magasins sans autorisation et n’ont pas respecté la loi. La justice rétablit la vérité et c’est bien. En revanche, là où je suis un peu déçu, c’est que l’on considère que moi, qui respecte la loi et qui suis victime de cette concurrence déloyale, je ne peux prétendre à aucune indemnité. Cela veut dire que celui qui est déloyal est avantagé par rapport à celui qui respecte la loi, et cela, je ne peux pas m’en réjouir. Je ne sais pas encore si nous ferons appel du jugement, c’est une décision qui se prendra avec notre avocat. J’estime simplement que quand on est commerçant, on a autre chose à faire que de rentrer dans ce genre de conflit. Il est clair que pour moi la situation est inacceptable. Un syndicat s’en prend à une entreprise familiale alors qu’un duopole qui représente 71% du marché ne se fait pas inquiéter. On marche sur la tête !

Un décret permettant de stabiliser la situation est attendu de la part du gouvernement dans les prochains jours. Est-ce un élément qui peut changer les choses ?

Nous mettons beaucoup d’espoir dans ce décret. Il devrait nous mettre à égalité avec nos concurrents. Nous devons avoir les mêmes droits, c’est ce que je réclame depuis le début ni plus ni moins. Mon propos ce n’est pas forcement d’ouvrir le dimanche, mon propos c’est l’égalité : tous ouverts, tous fermés, mais tous égaux. Ce décret devrait remettre un peu d’ordre dans cette pagaille en attendant une loi qui s’appliquera à tous de la même manière .Le 30 décembre dernier, un premier décret publié au Journal Officiel, autorisait les magasins de bricolage situés sur la région parisienne à ouvrir le dimanche. Il mettait l’ensemble des magasins, centres-villes et zones commerciales, sur la même ligne. Mais les syndicats ont déposé un recours au Conseil d’État et ce décret a été annulé. Heureusement, dans le cadre des 5 dimanches nous avons pu ouvrir quelques magasins grâce aux Maires.

Vous avez présenté récemment un chiffre d’affaire 2013 à 692,12 millions d'euros en baisse de 5,5%. Peut-on imputer cela directement aux fermetures le dimanche ?

La fin de l’année dernière a été catastrophique à cause de la concurrence. Il est clair que la situation des ouvertures puis des fermetures dominicales a affaiblit l’entreprise et que nous ne pouvions pas faire, en 2013, les résultats que nous faisions les années précédentes. Pour Bricorama, un dimanche représente environ 20% du chiffre d’affaires de la semaine, c’est environ 500.000 euros. Sur 52 dimanches fermés, c’est donc 25 millions d’euros. C’est pourtant très simple à comprendre : c’est ce que le tribunal n’a pas voulu reconnaître. Ce qui n’est pas vendu par Bricorama, le sera par mes concurrents. Le client, si nous sommes fermés, il n’aura qu’à changer de trottoir pour aller dans le magasin ouvert. Concernant le repos dominical, je comprends oui et non. N’oublions pas qu’il y a des gens qui veulent travailler le dimanche. Et puis, certains disent que les musées doivent être ouverts le dimanche, alors pourquoi pas les magasins ? Pourquoi aller dans un musée serait-il plus gratifiant que de s’occuper de son jardin !

Propos recueillis par Julien Gagliardi

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