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Jean-Christophe Fromantin : "Inciter les Français à prendre leur destin en main est la seule issue possible et c'est ce que nous comptons faire avec 577 pour la France"
©Reuters

Au travail

Avec son mouvement "577 pour la France", le député-maire de Neuilly-sur-Seine entend faire des Français les premiers acteurs de la politique, en donnant une place de première importance aux personnalités issues de la société civile.

Jean-Christophe Fromantin

Jean-Christophe Fromantin

Jean-Christophe Fromantin est Maire de Neuilly-sur-Seine depuis 2008 et député des Hauts-de-Seine depuis 2012. Entrepreneur dans le secteur du commerce international, il a créé plusieurs sociétés et il est l’un des rares chef d'entreprise à siéger à l’Assemblée nationale. Il crée le groupe UDI à l’Assemblée nationale avec Jean-Louis Borloo en 2012 puis participe à la création de l’UDI dont il fut candidat à la présidence et vice-président jusqu'en novembre 2014.

Convaincu que la France a besoin d'un grand projet qui confirme sa vocation dans la mondialisation, fixe ses axes de croissance et stimule son attractivité, Jean-Christophe Fromantin est à l'origine du projet d’Exposition Universelle pour la France en 2025.

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Atlantico : Avec le projet "577 pour la France", vous souhaitez proposer un contrat de législature aux Français qui permettra de renouveler les fondements de la croissance à partir des territoires. Vous voulez créer huit pôles territoriaux comme Lille-Nord Europe, Strasbourg Europe ou le Grand Paris Normandie pour restaurer la proximité. Comment comptez-vous développer les territoires ? Quels seront vos financements afin d'éviter de creuser les déficits publics ? En quoi est-ce que cela pourra aider à lutter contre le chômage, par exemple ?

Jean-Christophe FromantinJe suis convaincu qu’il faut faire de nos territoires de nouveaux espaces de projet et, plutôt que de demander aux Français de s’adapter à l’organisation politique complexe de la France, mettre en place une nouvelle configuration territoriale qui prenne en compte l’évolution des enjeux économiques et sociaux. C’est la raison pour laquelle je plaide "pour une nouvelle géographie politique" avec l’aménagement du territoire comme angle d’attaque des nouvelles politiques publiques. Ensuite, la démonstration est assez simple et l’objectif est d’organiser la France autour de deux pivots stratégiques : les métropoles pour les politiques de développement et les villes moyennes pour les politiques de proximité ; puis d’aller vers plus d’équité territoriale en s’engageant à ce que chaque Français soit à moins d’1h30 d’une métropole connectée au monde, et à moins de 20 minutes d’une ville moyenne qui offre les services de proximité dont il a besoin (santé, école, commerce etc.). Cette configuration simplifierait notre organisation et renforcerait notre efficacité.

Une telle organisation des territoires n’appelle pas de financement particulier : au contraire, elle permet de mieux ajuster les dépenses publiques aux contingences et aux spécificités territoriales. Enfin, je propose un grand emprunt national d’environ 70 milliards d’euros, directement dirigé vers les territoires pour investir dans trois domaines : les mobilités, les équipements numériques et la culture.

Pour assurer la gestion des territoires, vous souhaitez transformer le Sénat en Chambre des Territoires. En quoi est-ce que cette proposition rendra le rôle de la gestion des territoires plus effective ? Repenser l'organisation des régions issues de la réforme territoriale de François Hollande ne serait-elle pas suffisante ?

Aujourd’hui, nous avons deux Chambres très "politiques" et la loi sur le non cumul des mandats va probablement éloigner plus encore les parlementaires des territoires. C’est la raison pour laquelle je plaide pour que nos deux Chambres poursuivent deux objectifs différents mais complémentaires : l’Assemblée nationale pour une approche davantage régalienne et politique, et une Assemblée des territoires pour traiter tous les sujets qui interagissent plus directement avec les politiques locales et régionales. C’est pourquoi je propose de transformer le Sénat actuel en une Assemblée des territoires au sein de laquelle siégeraient les présidents de régions, les maires des villes moyennes et des métropoles et les présidents des intercommunalités.

Je plaide également pour que les territoires aient un pouvoir de décision plus important afin de s’extraire du centralisme actuel. Je crois au principe de responsabilité des territoires et au développement d’une politique contractuelle entre l’Etat et les collectivités locales avec des objectifs à atteindre. L’organisation territoriale actuelle, telle qu’elle résulte des lois de ce quinquennat, n’a rien transformé ; elle a maintenu le mille-feuille et a même ajouté de nouvelles strates avec les métropoles. Je reste convaincu qu’une modernisation audacieuse de nos collectivités est une réforme structurelle prioritaire pour la France.

D'une manière générale, les élus de terrain aujourd'hui sont-ils, selon vous, suffisamment conscients de leur rôle pour résoudre les problèmes du pays ? 

Je crois que les élus de terrain sont d’abord ceux en qui les Français mettent leur confiance ; et je crois que la confiance est le moteur de l’action politique. C’est la raison pour laquelle j’appelle à ce que le renouveau politique s’opère depuis les territoires plutôt que depuis les états-majors des grands partis politiques. Je suis également persuadé qu’il faut remettre de la diversité dans l’engagement politique. Le système actuel de cooptation à l’intérieur des partis politiques prive la France des talents et des compétences dont elle a besoin. On est en train de fabriquer une République d’énarques et d’attachés parlementaires qui n’ont pas pris la mesure des transformations du monde et des évolutions que cela entraine en termes de réformes des politiques publiques. Les retards de la France dans tous les domaines apportent chaque jour la preuve de ce décalage. J’ai lancé l’initiative "577 pour la France" pour inciter des centaines de Français à prendre leur destin en main, à se mêler de politique et à mettre leurs compétences au service de la France. C’est la seule issue possible si nous voulons faire bouger les lignes.

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