Inflation : les consommateurs ont commencé à changer leurs habitudes d’achat <!-- --> | Atlantico.fr
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Des clients dans un supermarché Carrefour à Langueux, en France, le 29 janvier 2022.
Des clients dans un supermarché Carrefour à Langueux, en France, le 29 janvier 2022.
©DAMIEN MEYER / AFP

Adaptation face à la hausse des prix

En l'espace d'un an, les prix à la consommation ont augmenté de 5,8%. Face à cette hausse, comment les ménages français se sont-ils adaptés ?

Pascale  Hébel

Pascale Hébel

Pascale Hébel est Directrice associée chez C-ways.

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Atlantico : Sur un an, les prix à la consommation ont augmenté de 5,8%. Face à une telle hausse, les ménages français ont-ils changé leur comportement ? 

Pascale Hébel : Deux secteurs ont fortement évolué avec l’inflation : l’énergie et l’alimentation. Depuis 6 à 8 mois, l’énergie fait face à une hausse des prix et la première chose que nous avons constatée est que cela a provoqué un changement de comportement sur la partie mobilité. La pratique du covoiturage a encore augmenté, avec les départs en vacances les Français privilégient le train plutôt que la voiture et les destinations sont plus courtes. 

Sur la consommation d’énergie, il est très difficile de voir comment les Français vont réagir car les pics de consommation surviennent l’hiver. On peut supposer que les consommateurs vont utiliser leurs appareils ménagers en fonction des heures et des tarifs préférentiels. Mais une chose est sûre, les recommandations de sobriété énergétique vont être de plus en plus écoutées. 

Qu’en est-il de l’alimentation ? 

Sur ce secteur, les changements de comportements sont beaucoup plus récents et nous avons pu voir une hausse des achats de produits premier prix. Mesuré dès le mois d’avril dernier, cela correspond à 15 % de hausse de volume d’achat premier prix alors que le marché global de l’alimentation a baissé de 1 %. Les consommateurs se dirigent vers des produits moins chers et les produits « bio » sont moins plébiscités. 

Lors de la précédente crise de 2008, nous avons pu voir que l’alimentation était une variable d’ajustement pour le budget des ménages. Ce poste de dépenses pèse 14 % du budget des Français et le consommateur ajuste son budget  en changeant de régime alimentaire, en achetant des circuits à bas prix ou en choisissant des produits à DLC courte à prix réduit. À ce propos, depuis 2008, on a vu apparaître des magasins spécialisés sur ce thème.

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Lors de la crise précédente, le secteur des produits plaisirs comme les sucreries était en baisse, ici nous avons essentiellement une chute de la viande et du fromage. Depuis 15 ans, la diminution de la consommation de produits animaux est dans tous les débats pour des raisons de santé, de bien-être animal et d’environnement. En terme de prix au kg, ces produits ont connu les hausses ont été le plus fortes donc la population se restreint.

Au-delà de l’alimentaire, les achats high-tech ont-ils aussi évolué ?

Ce secteur a connu la plus forte croissance car nous avons dû nous équiper pour faire du télétravail, mais avec cette nouvelle crise, certaines choses ont changé. Le marché des produits reconditionnés connaît un véritable boom et on fait durer les produits de plus en plus longtemps. Une offre du reconditionné s’est mise en place et le marché du neuf est beaucoup moins dynamique.

L’habillement suit-il ce changement ?

S’il y a un secteur qui subit les crises économiques de plein fouet, c’est le textile et l’habillement. Les soldes n’ont pas été suivies car l’inflation attaque d’autres secteurs et les Français se sont restreints sur l’achat de vêtements. Cela fait 15 ans que le secteur est en forte baisse de 5 à 6 % par an et il n’a repris qu'après la baisse liée au confinement. Le vieillissement de la population, les critères éthiques et écologiques, touchent fortement ce secteur et démontre que ce poste de dépense n’est pas indispensable. 

Les plus gros consommateurs de vêtements sont les Parisiens et les cadres qui sont à plus de 50 % en télétravail donc ils ont restreint leurs besoins.

Certaines habitudes pourraient-elles rester ? 

En 2008, les achats reconditionnés et les biens d’occasion sont des habitudes qui se sont ancrées chez les consommateurs. Les Français ont aussi appris à cuisiner, à bricoler ou à faire leurs propres cosmétiques. Une fois ce savoir-faire acquis, il redevient utile lors des nouveaux chocs. Pour cette inflation, les nouvelles habitudes concernent l’anti-gaspi et les distributeurs se positionnent dessus. Ils proposent des produits à date de consommation limite et pourraient surfer là-dessus même après la crise. 

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Mais au fait, quand leur pouvoir d’achat augmente, à quoi les Français le consacrent-ils ?

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