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En France, 
ça finit toujours par des impôts…
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EDITORIAL

La France devra emprunter cette année au moins 180 milliards pour assurer le financement de la dette. Une politique qui s'accompagnera irrémédiablement d'une majoration des taxes pour les contribuables.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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La dépense publique est notre vache sacrée. On ne la remet jamais vraiment en cause. On la vénère même sous prétexte que sa justification principale serait de remédier à certaines injustices sociales. Et pour ralentir la progression d’un déficit qui risque un jour de prendre les allures d’un véritable séisme, on recourt toujours au même processus, la hausse des impôts. En temps ordinaire, on attend le lendemain des élections pour procéder à un tour de vis supplémentaire. Mais, la situation est aujourd’hui si tendue que le gouvernement a été contraint, par petites touches, à quatre reprises successives, de majorer les taxes, sans attendre le rendez-vous des urnes.

Pourtant, les avertissements ne manquent pas pour dénoncer la gravité de la situation et la nécessité de procéder à des économies radicales, si l’on veut éviter une déroute à la grecque. La Cour des Comptes, année après année, fustige le laxisme des gouvernants. Son dernier avertissement est particulièrement solennel. Elle souligne que la dette de l’État atteindra 90% du produit intérieur brut fin 2012, et voguera vers la barre symbolique des 100% dès 2015. Les prélèvements obligatoires dépasseront l’an prochain le record de 1999, en franchissant le cap des 50%, une situation proche de la rupture.  Conséquences : la France devra emprunter cette année au moins 180 milliards pour assurer le financement  de la dette, une somme qui pourrait faire boule de neige les années suivantes, à la faveur d’une remontée des taux. De l’argent qui manquera à l’économie française pour assurer les investissements indispensables à sa modernisation, dans un monde où la concurrence des pays émergents se fait de plus en plus rude et alors que son commerce extérieur tombe au fond des abîmes.

Les comparaisons avec l’Allemagne, très en vogue ces temps-ci, sont accablantes. Cette dernière poursuit la réduction de sa dette, qui reviendra cette année à 80% du PIB. En matière d’éducation, elle fonctionne avec un personnel proportionnellement moins nombreux qu’en France, mieux payé et avec un taux de réussite meilleur que son voisin. Dans le secteur privé, les différences sont aussi marquées. Dans le transport aérien, Air France creuse les déficits, alors que Lufthansa distance de plus en plus la compagnie française par ses performances et ses résultats.

Multiplier les exemples s’inscrit dans la longue litanie des insuffisances dénoncées régulièrement par tous les observateurs. Les diagnostics sont connus. Une thérapie de choc serait nécessaire, dont la classe politique est incapable. Aucun programme des candidats à l’élection présidentielle ne  propose de manier la hache, de porter le fer sur la multitude des subventions et avantages de tous ordres dont l’inutilité au regard de l’intérêt général est démontrée depuis longtemps. Car, à la moindre tentative, ceux qui pourraient être touchés par des mesures d’économie, se défendent becs et ongles pour faire capoter les projets.

D’où l’inertie générale à engager les transformations indispensables, les hommes politiques croisant les doigts en plaçant tous leurs espoirs dans l’hypothétique reprise de la croissance pour apporter quelques suppléments de recettes afin de  soulager les déficits. Et en attendant, l’inexorable machine à augmenter les impôts  poursuit.sa route.

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