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L'image de l'étranger en France 
n'est plus ce qu'elle était
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La semaine Goldnadel

Nicolas Sarkozy a estimé qu'il y avait "trop d'étrangers" en France pour que le système d'intégration fonctionne bien. Contrairement aux années passées, la gauche n'a pas exprimé son indignation.

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Il a notamment écrit en 2024 "Journal de guerre : C'est l'Occident qu'on assassine" (éditions Fayard) et en 2021 "Manuel de résistance au fascisme d'extrême-gauche" (Les Nouvelles éditions de Passy). 

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Ainsi, pour Nicolas Sarkozy, il y aurait désormais "trop d’étrangers en France". Aucune réaction scandalisée et encore moins "post-shoatique", dont la gauche française avait jusqu’alors la magie. François Hollande, est demeuré aphone, avec raison, puisqu’un sondage pour i>TELE révèle cette semaine que 64% des Français partagent ce jugement.

Tout au plus, Le Monde, en un éditorial plus que mesuré (8 mars), dans lequel il concède même que "l’immigration est un sujet légitime", et donne raison au Président sortant sur plusieurs points, se contente de trouver "choquant" le propos, en estimant avec un bel optimisme (et une jolie confusion entre étrangers et immigrés) le nombre de ces derniers à 2,9 millions.

On voudra bien comparer la pondération de ce billet avec les invectives d’autrefois.

A titre d’exemple emblématique, dans Une idée certaine de la France (France Empire), je citais ce merveilleux titre du même vespéral du 2 juillet 1998 : "70% des Français tentés par le racisme", sous prétexte que ces mêmes 70%, après avoir écarté expressément tout racisme, reconnaissaient que le nombre d’étrangers en France devenait «préoccupant». La xénophilie n’est plus ce qu’elle était.

Quand la gauche perd la mémoire

Mais comment fait la gauche pour oublier aujourd’hui ce qu’elle affirmait péremptoirement il y a seulement trois mois ? Le Monde dans un éditorial que j’avais tendrement moqué considérait, au lendemain des élections tunisiennes, que la démocratie pouvait faire bon ménage avec l’islam. Il n’est aujourd’hui que de feuilleter le quotidien pour constater qu’à Tunis, à Tripoli comme au Caire, les islamistes appliquent de plus en plus la charia avec de moins en moins de complexes. Dans le même journal, un sociologue, Eric Fassin considère que c’est par «orientalisme» que les féministes européennes oublieraient leurs convictions aux portes de la Méditerranée.

Et si tout simplement, comme en matière de démocratie, d’antiracisme et de laïcité, la xénophilie paralysante l’emportait sur la solidarité envers les femmes arabes et maltraitées ?

Dans un ordre d’idées assez voisin, les féministes anglaises n’ont pas accueilli Dominique Strauss-Kahn (pas encore condamné que je sache, et même relaxé à New York) dans la pure tradition d’hospitalité universitaire britannique. On rappellera que le président iranien Ahmadinejhad, dont on connaît le libéralisme y compris à l’égard des femmes, avait été reçu il y a peu sans encombre (si on excepte quelques sionistes mal embouchés).

Je n’ai pas entendu les protestations de ses amis Jack Lang ou Robert Badinter, autrefois plus bruyants.

Viande halal et traçabilité des aliments

Contrairement à ce qui s’est dit et écrit partout, ce n’est pas Marine Le Pen qui a soulevé le lièvre de la viande halal (ou casher) vendue à l’insu des consommateurs, mais l’excellente émission «Envoyé spéciale» de France 2, pourtant peu suspecte d’islamophobie militante.

On a reproché à la présidente du Front National, puis à Nicolas Sarkozy, bien en retard sur la première, d’en avoir fait leur miel. Ce n’est certainement pas la gauche ou les Verts qui utiliseraient cyniquement un accident nucléaire en Asie, une bavure policière en banlieue ou une crise économique mondiale.

Il paraîtrait à entendre Mélenchon le prétendu laïc ou Eva Joly l’écologiste revendiquée, que cette affaire serait sans conséquence.

Au risque de froisser nombre de mes amis, je ne partage pas cet avis, ici encore, mâtiné de xénophilie. Autant je considère que le Premier ministre est plus éloquent lorsqu’il ne dit rien que lorsqu’il intervient pour rabrouer la charmante Mlle Bougrab ou pour donner un avis sur l’abattage rituel, autant la question de la traçabilité d’aliments que je ne désire pas consommer ou celle de la souffrance animale m’importe énormément.

A ce dernier sujet, je ne saurais trop recommander la lecture de l’excellente opinion donnée par le professeur Armand Abecassis dans le Figaro du 11 mars.

Tout d’abord, celui-ci rappelle sans complexe inutile que la méthode d’abattage juif est totalement différente de celle utilisée par les musulmans sur leurs bêtes. En particulier, seul le «chohet» (sacrificateur) spécialement formé pour cette fonction a le droit de l’accomplir. Dans cette occurrence liturgique, impossible pour un maladroit enfant de 12 ans d’égorger un mouton avec un couteau non adapté à cet usage sur un balcon.

Plus profondément, et selon l’érudit, le régime alimentaire idéal dans la Torah serait le régime végétalien. L’abattage des animaux rendant aisé le meurtre de l’homme. A quand la réhabilitation de Brigitte Bardot ?

"Il faut se débarrasser de ces fils de pute de l’UMP"

Ainsi, pour Mathieu Kassovitz, il faudrait se débarrasser de ces nouveaux collaborateurs vichyssois que sont ces "fils de putes" de l’UMP. Mais de qui, Mathieu Kassovitz est-il, lui, le fils ? Il l’est d’abord du réalisateur Peter Kassovitz. Autrement dit, c’est un fils de famille. Un enfant de la baballe à son pépère.

Celui qui il n’y a pas si longtemps contestait la réalité du 11 septembre est de la même famille cinématographique, qui de Cannes à Hollywood, de Michael Moore à Lars von Trier et Oliver Stone pouvait se permettre toutes les outrances tout en revendiquant la palme du cœur et l’oscar de l’esprit.

Tout ou presque. Car cette nouvelle outrance a fait pshiit tout comme quand, il y a 15 jours, il "enculait le cinéma français"en croyant pouvoir choquer. C’est un cri de rage impuissante que l’enfant gâté a poussé, en constatant le bide qu’avait remporté son "Ordre et la morale" consacré à l’affaire de la grotte d’Ouvéa.

Ici même, j’avais écrit qu’on ne pouvait plus, comme il y a encore peu de temps, raconter n’importe quoi dès lors que ce serait au détriment de la France ou de l’Occident. Kassovitz, manifestement, n’a toujours pas compris qu’il était devenu le fils bientôt orphelin de la xénophilie bétassonne.

Nicolas Sarkozy envisagerait-il la défaite ?

Nicolas Sarkozy, dument questionné sur BFM, a répondu "oui" à la question : "Arrêterez-vous la politique si vous êtes battu ?" Aussitôt, la presse,toujours aussi bien disposée, a trouvé cette attitude défaitiste. Sans doute, les journalistes, faisant fi du rite républicain qui s’appelle l’élection, comme des sondages, auraient préféré que le président sortant réponde qu’il n’envisageait aucunement la défaite.

Après, on raillera la langue de bois ou le langage stéréotypé des politiques.

De son coté, François Hollande a préféré moquer en la circonstance un Sarkozy qui parlerait davantage de lui que des problèmes de la France. J’attends donc son prochain commentaire à l’égard de sa concurrente et alliée, Eva Joly, toujours verte, puisqu’elle vient de s’avouer "ménopausée mais nullement périmée".

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