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Il faut faire avec “ceux qui sont là”, pas réorganiser la traite des esclaves !
©Reuters

Bonnes Feuilles

L'histoire est de retour. Les frontières se ferment, les identités se réveillent, les Empires se confrontent et, partout, les constantes ethniques, nationales et spirituelles reprennent leur place. Partout aussi, des hommes et des femmes s'interrogent ; comment survivre aux chocs migratoires, à la destruction de l'environnement, au pillage des biens communs, autrement qu'à travers l'union nationale ? Le temps du « je » s'achève, le temps du « nous » commence. Hervé Juvin nous l'annonce dans son dernier essai : "France, le moment politique" publié aux éditions du Rocher.

Hervé Juvin

Hervé Juvin

Hervé Juvin, économiste, essayiste, député européen (RN) et Conseiller régional des Pays de la Loire, a notamment publié L'Occident mondialisé. Controverse sur la culture planétaire (avec Gilles Lipovetsky, Grasset, 2010), La Grande Séparation. Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013) et Le gouvernement du désir (Gallimard, 2016).

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Les hommes ne sont pas une marchandise. 

Les Français peuvent être fiers d’être français. Dans tant de pays, tant de lieux du monde, être français fait passer dans les regards de ceux que je rencontre du respect, de la considération, du désir. Il faut que les Français redécouvrent comme c’est bien, c’est fort, c’est grand d’être un citoyen français.

Cette fierté désarmera l’attraction qu’exercent des fondamentalismes religieux, des idéologies de toute nature, sur tant de jeunes ou moins jeunes Français qui ne savent plus qui ils sont. Ils remplissent le vide creusé par l’individualisme radical et le conformisme juridique; ils ne sont forts que de notre faiblesse, ils ne séduisent que parce que nous ne savons plus dire combien la France attire, comme c’est une chance d’être français et d’avoir la France en commun!

Je constate avec effroi que la seconde mondialisation, financière et technique, qui s’est engagée depuis les années 1980, a fait perdre tout respect pour les peuples, les religions, les cultures et les civilisations, destinés à se dissoudre dans un grand tout universel, ou à survivre comme folklore, attraction touristique, selon le chiffre d’affaires qu’ils suscitent! Il faut le répéter; dans nombre de sociétés africaines, la plus grande peine infligée aux «délinquants», c’était que le chef ne leur adresse plus la parole! Le développement là-bas, le déracinement ici, ont détruit la paix, la confiance, en même temps que les limites de ces sociétés dont le seul tort est qu’elles se suffisaient à elles-mêmes. La volonté de rendre le monde plat pour le réduire au marché, l’affirmation que tous les hommes sont les mêmes, ont produit une absence totale de curiosité, d’intérêt et de respect pour les Autres, leur croyance, leurs mœurs, leur culture; puisqu’ils sont les mêmes, pourquoi tenir compte de ces différences? Puisqu’ils sont les mêmes, pourquoi ne pas les réduire à leur prix !

La petite musique qui couvre tous les débats sur la citoyenneté et les migrations résonne depuis les années 1960; et c’est le sous-entendu constant selon lequel si c’est bon pour l’économie c’est bon pour la France.

C’est indécent; il traite les migrations comme un flux économique pareil à d’autres. Le problème n’est pas l’argent, c’est la France! Le problème n’est pas le solde de l’immigration de peuplement, ce sont les Français qui souffrent, qui doutent et qui résistent! La France n’a pas pris la tête du combat contre l’esclavage, voici bientôt deux siècles, pour s’abandonner à l’esclavage moderne qu’est le trafic des migrants! Elle n’a pas organisé la décolonisation en Afrique pour être colonisée à son tour! Et ceux qui disent, écrivent, et même publient des rapports pour préconiser que s’il y a dix millions d’emplois non pourvus en France, et dix millions de jeunes sans emploi en Algérie, au Maroc ou à Madagascar, il suffit de les importer, devraient avoir honte de réinventer le trafic des esclaves de jadis. Quel mépris pour la personne humaine, quel mépris pour ce trésor de langue, de culture, de croyances, de liens familiaux et sociaux qui fait une personne humaine – et pas une marchandise qu’on trafique d’un côté à l’autre de la Méditerranée!

La noblesse de la fonction politique, la noblesse des affaires publiques, c’est de faire avec ceux qui sont là. C’est avec les Français que nous ferons la France, et pas avec des mercenaires importés, et pas avec des occupants payés leur prix ! La politique de citoyenneté, c’est garantir à toutes les Françaises, à tous les Français, qu’ils ne seront pas laissés sur le bord du chemin, qu’ils ne seront pas sacrifiés à des intérêts étrangers, qu’ils ne seront pas remplacés par d’autres, plus performants ou plus soumis.

La politique de citoyenneté, c’est élever chacune, chacun, au plus haut de ce qu’ils sont et de ce qu’ils peuvent, par ce que la France leur donne, par ce que la France leur demande, par ce que la France a d’unique et de singulier et qui est leur bien commun. Et, s’il faut choisir entre l’ouverture à des migrations choisies, ou vivre dans un monde de robots dociles, comme le Japon l’a choisi, que la France soit assez forte, assez rayonnante et assez exigeante pour que les nouveaux venus brûlent de devenir français comme nous, plus que nous, mieux que nous!

Commander "France, le moment politique Manifeste écologique et social" de Hervé Juvin

Présentation :

L'histoire est de retour. Les frontières se ferment, les identités se réveillent, les Empires se confrontent et, partout, les constantes ethniques, nationales et spirituelles reprennent leur place. Partout aussi, des hommes et des femmes s'interrogent ; comment survivre aux chocs migratoires, à la destruction de l'environnement, au pillage des biens communs, autrement qu'à travers l'union nationale ?

Le temps du « je » s'achève, le temps du « nous » commence. Hervé Juvin nous l'annonce : le retour de l'histoire détermine le moment politique exceptionnel que va vivre la France, le moment que vivent les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie, l'Inde ou la Chine. Car nous n'avons plus le choix. Confrontée à des échéances inéluctables, celles de l'occupation de son territoire et de la colonisation de ses ressources, celles de la faillite sociale et du recul de sa civilisation, celles du retour de la misère et de l'esclavage, celles enfin de la puissance ou de la guerre, la France doit reforger son projet pour le siècle, pour l'Europe, et d'abord, pour les Français. C'est le moment où chaque Français redécouvre que la France est ce qu'il a de meilleur. Le moment où l'unité nationale redevient la condition de la survie de chacune et de chacun. Et c'est le moment de dessiner le nouvel horizon de la France, celui qui rendra tout son sens au combat politique.

Politique de la vie, politique de citoyenneté et de sécurité, politique économique et européenne, Hervé Juvin détaille un projet pour la plus grande France, le projet du rassemblement des Français. La voie qu'il ouvre est celle d'une politique exigeante, écologique, libérale et sociale à la fois, mais avant tout française. Parce que la France doit d'abord au monde et à elle-même de demeurer la France.

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