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L'étude scientifique qui établit un lien entre homophobie et homosexualité refoulée
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Gay study

Une étude américaine publiée en avril fait le lien entre homosexualité refoulée, éducation parentale autoritaire et homophobie.

Vous souvenez-vous du pasteur Ted Haggard ? Probablement pas. Pourtant cet homme de foi, président de l'Association nationale des évangéliques, un puissant groupe religieux conservateur, a fait beaucoup parler de lui en novembre 2006. Mike Jones, un prostitué, affirmait alors que cet homme marié et père de cinq enfants, était son amant. Le pasteur, fermement opposé au mariage entre personnes de même sexe, a nié, les médias se sont emparés de cette histoire rocambolesque. Avec le temps, l'affaire s'est tassée. Le doute, lui, est resté.

Mais Ted Haggard est loin d'être l'unique personnalité contre le mariage gay à s'être retrouvé dans une telle situation. Le sénateur républicain Larry Craig, ou Glenn Murphy Jr., ex-président de la Fédération Nationale des Jeunes républicains, en font par exemple partie. Et avec ce qu'on pourrait qualifier de scandales politiques, l'idée que les homophobes sont en fait des homosexuels refoulés fait son chemin.

Une étude réalisée par des chercheurs anglo-saxons et publiée en avril dans la revue scientifique Journal of Personality and Social Psychology viendrait en effet confirmer cette hypothèse, déjà soulevée par une étude de 1996.

Netta Weinstein, qui a dirigé les recherches, expliquait au site Science Dailyque "les individus qui se disent hétérosexuels mais qui montrent une attirance importante pour des personnes de même sexe dans des tests psychologiques pourraient se sentir menacés par les homosexuels et les lesbiennes qui leur rappellent leurs propres tendances".

A l'initiative des Universités de Rochester, d'Essex et de Californie, les chercheurs ont conduit six expériences aux États-Unis et en Allemagne sur 784 étudiants de cycle supérieurs.

Les participants devaient d'abord indiquer sur une échelle de un à dix leur orientation sexuelle. Un signifiant "complètement gay" et dix "complètement hétérosexuel". Ils étaient ensuite soumis à un test pour mesurer leur orientation sexuelle "implicite". Ils devaient alors ranger des séries d'images et mots dans les catégories "homo" ou "hétéro". Ces images étaient précédées d'images subliminales comprenant les mots "moi" ou "les autres". Cette théorie, plus connue sous le nom d'association sémantique, montre qu'une association plus rapide entre les mots "homo" et "moi" couplée avec une jonction plus lente entre les mots "moi" et "hétéro" indique le signe d'une "orientation homosexuelle implicite".

L'expérience ne s'arrête pas là. Les chercheurs voulaient en effet comprendre d'où pouvait venir le refoulement de certains participants de leur sexualité. La réponse se trouve dans l'éducation parentale.

On s'est aperçu que les participants dont les parents étaient ouverts d'esprit avaient plus de chances d'être en accord avec leur orientation sexuelle implicite et moins de probabilités d'être homophobes. Au contraire, les individus qui se trouvent dans un déni de leur orientation sexuelle implicite avaient le plus souvent été élevés par des parents autoritaires, et peu tolérants vis-à-vis de la communauté gay.

Rien dans l'étude ne permet cependant de conclure que tous les homophobes seraient nécessairement des homosexuels refoulés.

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