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Hollande c'était "moi je " : Macron c'est "bibi"
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Adieu Jupiter!

Le Président de la République a quitté l'Olympe pour descendre sur terre. Car il commence à être las d’être sur les hauteurs.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Ases ministres, il a dit "bibi il a déjà tout pris...". Il n'en peut plus de mouiller sa chemise : elle est déjà si trempée qu'il grelotte. Bibi a déjà supporté plus qu'un être humain peut en être capable. Les retraités qui protestent, les agents hospitaliers qui font  gréve, les cheminots qui menacent... et, épuisé par ces combats inégaux, il demande a ses ministres de se bouger le cul...à sa place. L'expression "bibi" n'est pas accidentelle. Macron l'a trouvée si bonne qu'il l'a reprise il y a deux jours. Un manifestant l'apostrophait en se plaignant de la hausse de la CSG et de celle du carburant. Macron lui a rétorqué : "le carburant, c'est pas bibi !". 

Sous-entendu : il y a un ministre quelconque pour ça. Le voile non plus c'est pas bibi. Le chômage également ce n'est pas bibi. La taxe carbone, elle aussi, ne relève pas de bibi. 

Car bibi s'occupe de la France et c'est déjà beaucoup. Il y a à peine un an, Macron c’était encore Jupiter. Dynamique et infatigable, il multipliait les réunions lors du Grand Débat. Sa chemise était sèche et d'un blanc impeccable. De cette opération de charme il avait écarté ses ministres, ceux-là mêmes qu'il appelle aujourd'hui au secours, les jugeant peu compétents et peu fiables.

Ainsi, à la France admirative de sa performance il avait fait don de sa personne. Cela le fatiguait, le pauvre. Et il a achevé sa mue pour devenir bibi. Il n'a pas dit "ma pomme" ou "mézigue". Sans doute a-t-il pensé que ces expressions argotiques étaient un peu triviales. Alors que "bibi" est plein de charme : ça désigne aussi un très mignon et petit chapeau de femme. Et oui, le guerrier est fatigué. Et il aspire au repos. 

Il a envie de promener paisiblement Nemo. De passer des week-end amoureux au Touquet avec Brigitte. Et d'aller embrasser les enfants des écoles sans que des profs en colère ne viennent lui pourrir la vie. Il mérite ces moments de détente. Il est notre bibi national, bien à nous. A ne pas confondre avec Bibi Fricotin ou Bibi Netanyahou.

Maintenant Macron a achevé sa mue et elle le rend plus humain. Parmi les différentes explications fournies sur l'origine du mot "bibi", il y en a une qui a retenu notre attention. Bibi serait une onomatopée enfantine désignant une chose de petite taille.

Et la - youpi !- tout s’éclaire. Jupiter était grand, majestueux, écrasant. Bibi est à notre hauteur : il est des nôtres. En 2022, Jupiter pourrait être battu mais Bibi a toutes ses chances..

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