Hollande : "c’est le président qu'il faut remanier"<!-- --> | Atlantico.fr
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François Hollande.
François Hollande.
©Reuters

Verbatim

La déclaration date de 2008. Mais aujourd’hui, elle prend un vrai coup de jeune.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Le fond de l’air était frais. Très frais. Le vent glacial des municipales était passé par là. François Hollande enfila un gros pull par dessus la flanelle qui ne le quittait jamais. Peine perdue. Il restait prostré. Il n’avait plus le moral. Ou plutôt si, il l’avait, mais dans les chaussettes.

Craignant de le voir se transformer en bonhomme de neige,  un de ses conseillers s’approcha de lui. « Monsieur le président, vous souvenez-vous de ce que vous aviez déclaré en 2008 ? ». « Quoi, que, qui, comment ? ». « Mais si, au lendemain des municipales, quand l’UMP s’était fait ramasser ! ». « Non », rétorqua Hollande. Le conseiller sorti alors de sa poche une feuille et commença à la lire : "Rarement un président de la République, après dix mois aux responsabilités, n’a connu d’échec plus cinglant, déconvenue plus grande, défiance plus affirmée. Il n’y a d’ailleurs aucun précédent à une telle défaite. La première exigence qui en découle c’est un remaniement du président de la République lui-même : cela vaut pour le comportement et cela vaut surtout pour la politique telle qu’elle est menée."

« Oula, j’y suis allé un peu fort non ? ». « Non, Monsieur le président, à la guerre comme à la guerre ! ». François Hollande perplexe demanda : « Et aujourd’hui, qu’est-ce que j’en ai à battre de cette déclaration ? ». Le conseiller arbora un sourire radieux : « Monsieur le président, vous voyez bien que Sarkozy a survécu à ce terrible désaveu. Il est resté pénard jusqu’en 2012. Même qu’il a failli gagner contre vous, Monsieur le président. Courage, tous les espoirs vous sont permis ».

Requinqué, ragaillardi, le chef de l’Etat récupéra sa vigueur qui était grande. Tout à son bonheur retrouvé, il chercha à qui confier sa joie. Et quoi de mieux qu’une oreille féminine pour entendre des mots doux et virils ? Dans son agenda, il y avait le numéro de téléphone de Valérie Trierweiler : mais elle ne lui adressait plus la parole. Il se mit en quête de celui de Julie Gayet : il l’avait perdu ou peut-être même effacé. Alors il se rabattit sur une valeur sûre et appela Ségolène. Et, par le menu et avec tous les détails, il lui expliqua le pourquoi et le comment de sa joie. La réponse de l’ex-candidate à la présidence de la République fut impitoyable. « Tu sais François, tu n’es pas Nicolas Sarkozy ».

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Atlantico éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

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