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Vous voulez tout savoir sur les antiracistes ? Ce sont les pires des racistes !
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Faux nez, faux-culs

Ils tiennent un discours dévoyé et pervers. Ils sont les premiers à en être intoxiqués.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Avec son livre Histoire de la violence, Edouard Louis a eu les honneurs de la une du Monde des livres. Un podium amplement mérité. En effet, Edouard Louis a derrière lui un très glorieux palmarès. Il a été une des icônes de la bataille du Mariage pour tous. Et surtout, c’est lui qui fut à l’initiative, avec quelques écrivaillons, doctorants et intermittents de la pensée, d’une pétition frénétique visant à interdire de parole Marcel Gauchet – un de nos rares intellectuels dignes de ce nom – sous prétexte de sa supposée homophobie. Un lynchage hystérique, programmé par des signataires dont le point commun était de n’avoir aucun penchant pour les femmes.

Le livre d’Edouard Louis est un sommet. Un sommet d’un genre particulier. Chacun a les Himalaya qu’il choisit. Un soir de Noël, Edouard Louis rentre chez lui. Place de la République, il croise le regard d’une jeune garçon, plutôt mignon. Il l’invite à monter chez lui. Là, lui et Reda – c’est le prénom de son invité – devisent tendrement. Mais Edouard Louis s’aperçoit que quelque chose lui a été dérobé. Il en fait poliment la remarque à son amoureux du moment. Et soudain, le doux Reda se mue en bête sauvage. Il sort un revolver. Viole Edouard Louis. Tente de l’étrangler. Et s’en va.

Tempête sous le crâne de l’auteur. C’est que la bête sauvage s’appelle Reda. C’est que Reda est issu de l’immigration. C’est que Reda est kabyle. Et donc que Reda et les siens ont beaucoup souffert. Ainsi, il ne peut pas être une bête sauvage. Et s’il en est devenu une, il n’est en rien responsable ou coupable. Mais alors, qui est responsable et coupable ? Les « petits Blancs » comme Edouard Louis…

Edouard Louis est, on l’aura compris, un antiraciste. Une identité factice pour ceux qui ne sont pas capables d’en avoir une. Une posture profitable car elle consiste à se dresser contre la bête immonde du racisme, quitte à transformer cette dernière de grenouille en bœuf. Car plus il y a de racistes – on en inventera au besoin –, plus lui, l’antiraciste, se sentira vaillant et courageux.

L’antiraciste – allons jusqu’au fond des choses – est un raciste qui se nie. Pour comprendre, revenons à Edouard Louis, chez qui tout est limpide. Reda n’est pas coupable. Reda, c’est juste Reda. Il n’est pas comme nous. Il faut le comprendre. Dans le genre condescendance paternaliste (la forme la plus sournoise du racisme), on ne fait pas mieux. Enfin si. On a déjà fait mieux. Ou en tout cas tout aussi bien. Au temps béni des colonies. A cette époque, le colonisateur moyen aimait bien les Africains.

« Vous savez, les bamboulas sont de braves gens. Certes un peu frustes et sauvages. Il nous faut les civiliser. Car les nègres sont de grands enfants. » Vous voyez une différence entre ça et ce que disent Edouard Louis et les siens, vous ? Pour les esthètes, les vrais, ceux de la place de la République et d’ailleurs, l’auteur de Histoire de la violence aura un charme supplémentaire avec un casque colonial sur la tête. Et il nous faut lui souhaiter de rencontrer place de la République un « Français de souche » qui n’aura pas de revanche post-coloniale à assouvir.

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