Hervé Novelli : "Il ne faut pas créer un Big Brother de l'auto-entrepreneuriat" <!-- --> | Atlantico.fr
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Hervé Novelli.
Hervé Novelli.
©Reuters

L'interview Atlantico Business

65% des auto-entrepreneurs n'ont pas l'intention de transformer leur activité en société classique. C’est ce que révèle un sondage OpinionWay en réponse au projet de réforme du statut initié par Sylvia Pinel, la ministre du Commerce. Cette dernière envisage d’abaisser le plafond maximal de chiffre d’affaire et de limiter la durée du statut dans le temps. Pour Hervé Novelli, ancien ministre et créateur du statut, ce chiffre illustre ce qu’attendent les auto-entrepreneurs : de la liberté.

Atlantico Business : Selon un sondage, 65% des auto-entrepreneurs ne veulent pas basculer leur activité dans une société classique. Qu'est-ce que ce chiffre révèle selon vous ?

Hervé Novelli : Je crois que ce chiffre révèle une chose : que ce statut est très utile. On voit ainsi que toutes les discussions actuelles qui consistent à dire qu'il faut rapidement passer sous d'autres régimes n'ont pas beaucoup de sens. Cela fait 18 mois que le gouvernement nous dit qu'il veut réformer le statut mais à part avoir augmenté les charges il n'a pas fait grand chose. Réglementer un statut qui avait été conçu pour donner au gens un maximum de liberté, c'est contradictoire : il ne faut pas créer un big-brother de l'auto-entreprenariat.

Ce chiffre veut-il aussi dire que le régime ne remplit pas son rôle de tremplin vers entrepreneuriat ?

Il le fait, mais pas dans les proportions que certains pensent. Il y a la moitié des auto-entrepreneurs qui perçoivent leur activité de manière complémentaire. Ceux là, ils veulent juste arrondir leur fin de mois, ils ne veulent pas créer leur boite et n'ont pas envie de la développer. L'étudiant qui fait du e-commerce sur internet pour payer son loyer, il n'a pas forcement envie de créer Google ou Amazon. Donc l'avantage de ce statut, c'est qu'il répond aux deux questions : D'une part, comment je peux arrondir mes fins de mois et, d'autre part, comment je peux me lancer dans l'entrepreneuriat sans trop de risques.

Les chefs d’entreprises s’en cachent de moins en moins, ils préfèrent travailler avec des auto-entrepreneurs que de salarier pour éviter le flot de charges sociales. Le gouvernement n’a-t-il pas raison quand il explique que le régime n’est pas créateur d’emploi ?

Ce régime il est créateur d'activité, donc il est créateur d'emploi. Notre gouvernement est spécialisé dans la création d'emplois sans activité avec les emplois aidés, les auto-entrepreneurs c’est tout l’inverse, ils créent eux-mêmes leur propre emploi. Je rappel que le régime génère tout de même entre cinq et six milliards d'euros et qu'il rapporte plus d’un milliard de rentrée fiscale dans les caisses de l'État. En revanche, qu'il y ait un besoin réel d'accompagnement et d'explications, la réponse est oui. Les pouvoirs publics feraient mieux de donner leurs chances aux associations comme l'ADI ou le Réseau Consulaire et aller dans ce sens-là.

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