Hausse des catastrophes naturelles : pourquoi nous serons probablement moins bien assurés tout en payant plus cher dans les années à venir<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
Hausse des catastrophes naturelles : pourquoi nous serons probablement moins bien assurés tout en payant plus cher dans les années à venir
©Pixabay

Ca va de paire

Les catastrophes naturelles causées par l'homme dans le monde ont augmenté selon le ré-assureur Swiss Re en 2016 et les dommages s'estiment à 175 milliards. Avec elles, les contrats d'assurances sont également en hausse et la prévention est l'une des mesures à prendre pour l'éviter.

Jean-Marc Boyer

Jean-Marc Boyer

Jean-Marc Boyer est diplômé de Polytechnique et de l’Ecole Nationale de la Statistique et de l’Administration Economique (ENSAE). Il a commencé sa carrière en tant que commissaire contrôleur des assurances puis a occupé différentes fonctions à l’Inspection Générale des Finances (IGF), à la Commission de Contrôle des Assurances et à la direction du Trésor. Il est cofondateur de GLM et de la Gazette de l’Assurance.

Voir la bio »

Atlantico : Selon le ré-assureur Swiss Re, les catastrophes naturelles causés par l'homme dans le monde ont engendré des dommages de 175 milliards en 2016, soit deux fois plus qu'en 2015. Les particuliers vont-ils voir leurs contrats d'assurance augmenter ? A quelle échéance ?

Jean-Marc Boyer : A terme oui. Les catastrophes naturelles connaissent une croissance du fait des hausses des différents composants : la valeur des biens à assurer, le taux d’assurance, la fréquence et l’ampleur des catastrophes dites naturelles. En fait, une partie de la dérive s’explique par le dérèglement climatique auquel l’homme n’est pas étranger. Cela s’aggrave si l’on croit la prévision du GIEC d’un réchauffement planétaire de 2 degrés.


Les ratios combinés sont tendus dans des branches d’assurance comme l’auto et dans une moindre mesure les multirisques habitations ou les pertes d’exploitation. On peut donc s’attendre à des ajustements. Les assureurs décident généralement leurs hausses de cotisations pour le 1er janvier.

En Afrique, 96% des pertes ne sont pas assurés contre 50% "seulement" en Amérique du nord. Comment expliquer un tel écart et quel impact pour les populations ?

Les études comme celles de Sigma/Swiss Re ou de Munich Re se focalisent sur les risques assurés. L’ONU avait estimé les pertes mondiales dues aux catastrophes naturelles à 300Md$. Une étude de la Banque mondiale et du Global Facility for Disaster Reduction and Recovery évalue même les pertes totales dues à ces catastrophes naturelles au global à 520Md$. Cela inclut par exemple l’incapacité de se nourrir pour les populations les plus pauvres.


Pour positiver, l’assurance a un potentiel de croissance là où réside une demande solvable. Après les pays occidentaux, l’Asie se développe et demain ce devrait être l’Afrique.

Si cette hausse du nombre de catastrophes naturelles continue sur sa lancée en 2017, quelle peuvent être les mesures à prendre pour éviter une nouvelle hausse des contrats d'assurance ?

En France, les pouvoirs publics tiennent une place prépondérante. Pour simplifier, le régime des catastrophes naturelles prévoit des arrêtés listant les communes touchées et la prise en charge par la Caisse Centrale de Réassurance de la moitié des dommages présentés via les assureurs.


Les pouvoirs publics jouent un rôle de prévention, notamment avec l’Observatoire National des Risques Naturels. Au niveau mondial, on a les initiatives de régulation du climat, comme a été la COP21. Plus localement, les collectivités doivent mettre en place des plans de prévention des risques naturels. La première mesure pour éviter une hausse des cotisations, c’est la prévention.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !