Hausse de l'activité en zone euro : vers une sortie de récession même en France mais la remontée sera longue et pénible<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Hausse de l'activité en zone euro : vers une sortie de récession même en France mais la remontée sera longue et pénible
©

Le bout du tunnel ?

Les premières estimations de l'indice PMI publiées ce mercredi 24 juillet laissent envisager que la zone euro pourrait renouer avec la croissance au troisième trimestre. Un regain d'activité qui s'explique en grande partie par les efforts réalisés dans les pays du Sud.

UE Bruxelles AFP

Jean-Paul Betbeze

Jean-Paul Betbeze est président de Betbeze Conseil SAS. Il a également  été Chef économiste et directeur des études économiques de Crédit Agricole SA jusqu'en 2012.

Il a notamment publié Crise une chance pour la France ; Crise : par ici la sortie ; 2012 : 100 jours pour défaire ou refaire la France, et en mars 2013 Si ça nous arrivait demain... (Plon). En 2016, il publie La Guerre des Mondialisations, aux éditions Economica et en 2017 "La France, ce malade imaginaire" chez le même éditeur.

Son site internet est le suivant : www.betbezeconseil.com

Voir la bio »

Atlantico : Les derniers indices PMI montrent une hausse de l'activité privée qui atteint son plus haut niveau depuis 18 mois. Selon certains analystes, la zone euro pourrait renouer avec la croissance (0,1%) au 3eme trimestre. Que faut-il en penser ?

Jean-Paul Betbeze : Il faut toujours se réjouir du fait que la situation progresse. Ce qui est intéressant, c’est que c’est en Europe, donc il y a un processus global qui se met en place, en particulier dans l’industrie. On observe une amélioration d’ensemble de la situation compétitive de l’Europe dans la conjoncture mondiale, et il faut saluer ce regain compte tenu du ralentissement économique. Cependant, il ne faut pas oublier qu’elle vient très largement des baisses de salaires : en Espagne et en Italie notamment. C’est parce que les entreprises et les salariés ont réalisé des gros efforts qu’on observe cette amélioration et cette remonté de la compétitivité dans les chiffres. L’industrie prend toujours les chocs de façon plus violente et remonte plus vite que les services par exemple.

Est-ce un regain durable ou sursaut conjoncturel ?

Il y un point bas qui a été trouvé, la question est de savoir où allons-nous ? Est-ce qu’on va vers 1% de croissance pour la zone euro ? La réponse à cette question à une influence sur les états d’esprit et sur les entrepreneurs en particulier qui vont être plus ou moins optimistes. Pour le moment, ce qui est dans la tête des entrepreneurs c’est que le point bas a été atteint mais que le point haut n’est pas très haut ! La remontée sera très lente. C’est pour cela qu’il y a peu d’investissement et peu de crédit bancaire. Les entrepreneurs pensent que, certes, la chute est enraillée mais que la remontée sera longue et pénible.

Concernant le cas particulier de la France, ces chiffres sont-ils encourageants ?

La France a une position intermédiaire. Elle n’est pas un pays du Nord. Ces derniers ont bénéficié d’une situation qui les a protégés de la crise, notamment grâce à une modération salariale établie depuis longtemps. Mais la France n’est pas un pays du Sud non plus. Ceux-là ont beaucoup souffert de la crise et des baisses de salaires, comme on peut le constater en Espagne ou en Italie.

La France n’est ni un pays du nord ni un pays du sud.

Aujourd’hui en France, il faut rediscuter de la modération salariale et de la diminution de la dépense publique pour faire en sorte de stabiliser et diminuer l’impôt. Nous n’avons pas encore réglé ces problèmes. Il faut continuer à diminuer la dépense publique et s’engager à faire de même pour les impôts.  C’est à ce moment que les entrepreneurs seront plus optimistes.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !