Grève du RER A : mais que penseraient les salariés RATP-SNCF si les usagers les prenaient en otage la prochaine fois qu’un voyageur se fera agresser ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Le RER A est la ligne la plus fréquentée d'Europe.
Le RER A est la ligne la plus fréquentée d'Europe.
©Reuters

Nombril public

Le jeudi 29 janvier, les conducteurs de la RATP ont décidé un "arrêt de travail spontané" suite à l'agression d'un des leurs collège sur la ligne de RER. Les conséquences d'une telle action sont désastreuses, tant au niveau humain, un million de personnes qui se retrouvent en galère, qu'économique.

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Benoît de Valicourt

Benoît de Valicourt s’inscrit dans la tradition du verbe et de l'image. Il travaille sur le sens des mots et y associe l'image réelle ou virtuelle qui les illustre. Il accompagne les acteurs du monde économique et politique en travaillant leur stratégie et leur story-telling et en les invitant à engager leur probité et leurs valeurs sur tous les territoires. 
 
Observateur de la vie politique, non aligné et esprit libre, parfois provocateur mais profondément respectueux, il décrypte la singularité de la classe politique pour atlantico.fr et est éditorialiste à lyonmag.fr
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La ligne de transport la plus fréquentée d’Europe victime d’un attentat "syndicaliste", certes sans mort, ni blessé, mais combien de journées gâchées, de crises de nerf, de disputes, d’agressivités, d’heures de travail perdues, … et au final un profond sentiment d’injustice pour le demi-million de Franciliens qui tous les matins se lèvent pour bosser et faire tourner la machine économique France.

C’est tout simplement honteux et irresponsable parce que l’agression d’un conducteur de la RATP, aussi injuste soit-elle, ne légitime pas l’action coup de poing de ses camarades collègues hier matin sur la ligne A du RER. En quoi les Franciliens sont-ils responsables des incivilités du genre humain ? Si tel était le cas, ils ne pourraient jamais aller bosser avec les transports en commun !

Le transport en commun est un bien commun, il appartient tout autant à celui qui l’utilise, qu’à celui qui le conduit ou celui qui l’entretient. Tous, collectivement, finançons cet outil, tous, collectivement, l’empruntons pour aller bosser, tous, collectivement, supportons les incivilités dans les rames et sur les quais, mais seuls, quelques-uns, parce que camarades syndiqués, peuvent décider de prendre en otage des centaines de milliers de personnes.

Soyons très honnêtes, combien y-a-t-il d’agressions envers des personnels de la RATP et combien envers les usagers ? Doit-on envisager, qu’à chaque agression d’un voyageur, nous devrons prendre en otage un salarié de la RATP ? (en évitant toutefois le conducteur de la rame dans laquelle s’est produit l’incident pour ne pas pénaliser les autres voyageurs !). Nous condamnons tous les agressions, parce que depuis le 11 janvier, nous sommes tous Charlie sauf bien entendu les syndicalistes qui pourtant étaient les premiers à s’insurger contre l’atteinte à la liberté d’expression. Ah, ils n’ont que ce mot à la bouche, LIBERTE ! Liberté de manifester, liberté de faire grève, liberté de se syndiquer, liberté d’empêcher de travailler. Il leur manque la liberté de réfléchir, la liberté d’imaginer un autre rapport de force.

Au moment où la très grande majorité des Français veut réinventer la France en libérant l’énergie pour favoriser la créativité et l’innovation, il est urgent que ce souffle entraine les centrales syndicales bolchéviques qui ont perdu le sens des réalités, qui se sont éloignées des valeurs de Marx sur la notion du travail, qui confondent liberté et totalitarisme.

D’après une étude menée en novembre 2014 par le cabinet CSA, 87% des Français voient le changement comme une notion positive et je suis certain que cette notion de changement doit s’appliquer aux syndicats dont la légitimité est toute relative. Seulement 6% de la population salariée est syndiquée et pourtant ce sont ces grosses machines qui portent la voix de celles et ceux qui se sont retrouvés bloqués hier matin sur la ligne du A du RER. Le paritarisme confère au syndicat un pouvoir démesuré, dangereux et suicidaire.

Il est grand temps de réinventer cette relation patron-salarié car elle ne correspond plus à la réalité de la France d’aujourd’hui. Les syndicats qui soi-disant incarne le progressisme ne sont en fait que des réactionnaires conservateurs qui ont la nostalgie des grandes marches populaires derrière Duclos ou Thorez à une époque où la responsabilité et la valeur travail avaient un sens. Le combat des syndicats d’aujourd’hui n’est pas d’améliorer les conditions de travail, de défendre la formation, l’éducation, le paritarisme, … non, tout cela c’est pour amuser la galerie, le vrai job des syndicats c’est de préserver des acquis, de défendre des avantages et des privilèges et peu importe qu’il y ait des injustices flagrantes entre salariés du public et salariés du privé ou entre branches, la nuit du 4 août ne leur dit rien, en août il ne se passe plus rien en France, c’est le mois des congés payés ! 

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