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Grâce à lui, Emmanuelle Devos est devenue "drastiquement non-consumériste".  Elle n'a pas honte d'insulter ainsi les pauvres ?
©LOIC VENANCE / AFP

Le confinement fait des miracles

Nous avons été drastiquement éblouis par ses propos. C'est pourquoi notre article sera drastique.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Le 13 octobre 1917, la Vierge apparut à Fatima au Portugal devant les yeux de trois jeunes bergères.  L'Eglise considéra que c'était un miracle.  Le ... avril 2020, Saint Nonconso se montra à Emmanuelle Devos dont la conversion fut immédiate.  Un autre miracle dont nous ne sommes pas sûr qu'il ait la pureté de celui de Fatima.  

L'actrice a fait part de cette révélation à Libération.  L’Evangile selon Emmanuelle fut décliné avec une touchante prière: "Soyons frugaux pour nous aimer encore plus les uns les autres".  Elle doit ce bonheur au confinement.  "Je découvre que je suis faite pour le confinement.  Et même quand il sera terminé, je continuerai à être confinée".  Car Emmanuelle Devos est devenue, lâche-telle, "drastiquement non-consumériste".  

Voilà une ascèse qu'on peut imaginer aisément.  Elle n'ira plus faire ses courses chez Hédiard mais dans une enseigne low cost, genre LIDL.  Ses robes ne seront plus commandées chez les grands couturiers, mais elle ira les acheter d'occasion sur le Bon Coin.    Elle mangera moins et moins bien.  

Mais elle pourra arrêter et revenir chez Hédiard dès qu'elle voudra car ses cachets le lui permettent.  Il y a en France des millions de personnes qui sont drastiquement pauvres. 

Chômeurs, allocataires du RSA, travailleurs précaires.  Eux n'ont pas la faculté de renoncer quelques instants à Hédiard: ils n'ont de choix qu'entre les Restos du coeur et les Restos du coeur.  Ils ont faim tous les jours.  Emmanuelle Devos , elle, s'offre le plaisir d'avoir faim pendant quelques minutes et s'empresse de le faire savoir à Libération.

Avec ses minauderies non-consuméristes de grande bourgeoise, elle insulte tous ceux qui sont dans la misère.  Oh elle les aime bien et est tout à fait disposée à leur faire la charité.  Mais pas de trop près. "Vous savez, ma chère, ces pauvres gens ne sentent pas très bon".

Emmanuelle Devos reconnaît qu'elle a des lacunes dans sa culture.  C'est pourquoi elle met à profit le temps libre offert par le confinement.  Elle s'est attaquée courageusement à Ulysse de Joyce.  "C'est dur" reconnaît-elle.  Nous signalons à son intention qu'il y a de récentes rééditions de Bécassine.  

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