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Paris devrait ouvrir ses magasins le dimanche.
Paris devrait ouvrir ses magasins le dimanche.
©Reuters

Les entrepreneurs parlent aux Français

Il suffirait d’un rien pour rendre la capitale française plus attrayante que Londres, cette ville qui tire son pays tout entier, du haut de ses 4% de croissance et de son quasi plein emploi.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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"Boris cache cache" ! Boris Johnson. Rien que son nom est le synonyme d’une intégration réussie. Une intégration qui sonne juste, dans un pays qui a déroulé le "red carpet" aux milliardaires du monde entier, les Russes arrivant dans le top 5 du hit parade de la lessiveuse industrielle sur Big Ben, devenue Big Pound (Big Bucks diraient les Américains). La ville tire le pays tout entier, du haut de ses 4% de croissance et de son quasi plein emploi. La "jelly economy" du nom de cette fantastique "chose" flasque et molle, aux couleurs "so british" qui nous a permis de reléguer, en termes culinaires, Londres au rang des pays sous-développés de la cuisine mondiale.

Devant de tels chiffres, la France rougit. Pardon ! Rosit. C’est le verbe de gauche pour "pâlir". "Et pourtant, et pourtant", dirait Aznavour, il suffirait d’un rien pour rendre la capitale française plus attrayante que Londres. En un coup de pouce. Faire de Paris la poudrière qui alimenterait le moteur à combustion de la croissance Française. Faire de Londres une banlieue moyenne du centre de Paris. Et d’y ramener une partie des 300 000 Français partis y travailler, malgré un impôt sur le revenu, qui, sans les déductions liées au quotient familial, est quasiment le double de l’impôt français.

Première mesure. Une ville diverse. Londres a compris que le talent n’avait pas de couleur ou de religion. De nationalité. Que l’étranger avait plus à apporter qu’à prendre, et qu’il ne prenait qu’une part de ce qu’il apportait. Ainsi cette ville mène à la fois une politique sans état d’âme sur la qualité de l’immigration et des dérives sectaires tout en donnant sa chance à tous ceux qui veulent travailler et s’épanouir. Ainsi les Sikhs, côtoient les jeunes filles foulardées, les Européens de toute part, qui à leur tour se sentent chez eux à Londres, car Londres leur a dit qu’elle était à eux tant qu’ils pensaient à elle. On attire les talents, on les recherche, on leur fait les yeux doux. Et en retour, ils font la croissance.

Seconde mesure. Aimer l’argent. En donnant une exonération fiscale à ceux qui rapatrient ou apportent, à Londres, plus de 300 millions d’euros, Boris a compris que l’argent défiscalisé, c’est de la croissance à retardement. Une bombe magique qui rejaillit sur les plus modestes et non une malédiction face à la détresse. De l’immobilier, de l’hôtellerie, du service, des commerces,  et mille prestations que ces gens très riches consomment sans compter au profit de tous. Cette frénésie acheteuse se ressent dans chaque coin de Londres, dont les quartiers sont tous propres, en rénovation, clinquant et authentiques. Dont les restaurants sont pleins du lundi au dimanche. La consommation est une plante vivace à Londres, et la pluie de mesures d’accueil de l’argent, l’arrose copieusement. En France, l’argent doit être puni pour forcer sa restitution. A Londres, il est invité, c’est un sens différent de l’accueil. En France le monde syndical s’agite et frissonne dès que le moindre cadeau leur est fait et notre sens communiste de l’égalitarisme envoie chez notre perfide voisin, les milliardaires en mal de consommation. Ils n’avaient pourtant rien contre le fait de consommer Galeries Lafayette au lieu d’Harrods !

Troisième mesure. La liberté. A Londres interdire n’est pas jouer. Chacun peut devenir 007 et à la "licence to create". On attire les investisseurs et ensuite on leur met sur la carte des desserts les plus belles start-up d’Europe. Messieurs les milliardaires, puisque vous êtes de passage, entre 2 achats, pensez à investir dans les champions de demain, leur crie Boris, toujours en embuscade. Et cela marche. Londres est redevenue en 5 ans la plus belle place financière mondiale et les investisseurs adorent offrir de la diversification à leurs clients. Notamment dans ces start-up du numérique qui ubérizent le monde comme on fait un cocktail au shaker. Et non à la cuillère comme en France. La petite, qui plus est. A Londres, la vie ne s’arrête jamais. Pas besoin de forcer le barrage syndical pour obtenir le droit de travailler, quand on en a envie, ou besoin. En France, le travail du dimanche c’est "céder au consumérisme". A Londres, céder au réalisme.

Le seul point commun entre Londres et Paris, c’est l’accueil désagréable des taxis, tout aussi mesquins, malpolis et indifférents que leurs amis Parisiens, mais en pire, puisque ils ne vous aident même pas à monter les bagages dans la voiture. On pensait avoir touché le fonds avec les nôtres, mais finalement, comme au rugby, on trouve toujours pire que soi en Angleterre. Heureusement Uber, Le Cab ou Chauffeur Privé, en France, mettent progressivement fin à tout cela.

Comment pourrions-nous battre tout cela avec nos petits poings syndiqués et notre mairie de Gauche, plus attachée aux chiens perdus et à la lutte contre le travail du dimanche qu’à trouver des moyens de doper l’activité économique ?

Mesure 1.Changer de maire. Envoyer au plus vite la belle Anne au nord, chez les Roux, et lui faire faire un stage de longue durée chez Boris, afin d’apprendre la vie économique d’un pays et les conditions de son succès. Une fois teinte en blonde et rééduquée, nous pourrions avoir une passionaria de la réussite économique en France, qui déroulerait le tapis bleu, blanc rouge aux capitaux de la planète. Je suis irrémédiablement optimiste, je pense que tout est toujours possible.

Mesure 2. Proposer aux évadés fiscaux français une remise totale de toute pénalité en contrepartie d’un investissement dans les PME innovantes et start-up françaises. Proposer aux riches étrangers, de tous pays, au lieu de cantonner selon la mode Sarkozienne, très sensible à ses sources de financement, au monde Arabe. Notamment au Qatar. Non, il faut l’étendre à tous ceux, qui rapatrient ou amènent au moins 150 millions d’euros et leur donner une exonération de 10 ans, en échange d’un investissement dans notre pays. Nous aurons ainsi un afflux de ces passionnés de Paris et de sa grandeur, qui au lieu de passer à Paris, resteront à Paris. Ce qui, en termes d’emplois crées et d'impact sur la croissance, n’a pas du tout le même visage. On passe tout de suite du rictus au franc sourire.

Mesure 3. Attirer les talents. Donner un visa automatique à tout étudiant brillant, quelque soit sa couleur ou son origine, à partir du moment où il est bon. Afin qu’ils irriguent nos entreprises de ce talent dont nous avons besoin, de cette différence qui fait la force d’un système, qui par endogamie, finit par mourir, et que chacun puisse à nouveau rêver, en se disant que la seule discrimination possible est celle du talent et de l’envie.

Mesure 4. Mettre le paquet sur les incubateurs et les accélérateurs post phase de croissance. Non plus en le faisant soi-même, comme aime à le faire Paris en y plaçant des fonctionnaires souvent incompétents et des règles de gestion d’un autre temps, mais en cofinançant, comme en Israël, les privés qui le font. Y rendre la création rapide, facile, transparente et en y garantissant que la récompense à la création sera d’une autre nature que la visite traditionnelle, dans 58 à 63% des cas, de l’Urssaf et des impôts dans les 12 mois qui suivent*. Paris a sur Londres un avantage. La qualité de nos ingénieurs que l’on s’arrache partout. Et bientôt celle de nos programmeurs, dont les légions sont renforcées par l’arrivée de chevaliers numériques comme ceux de l’Ecole42 de Xavier Niel.

Ouvrir le stock de nos logements sociaux aux entrepreneurs. Les entrepreneurs sont la clé de la réussite de la cité. Ils ne se paient en général, pas avant 12, 18 ou 24 mois et leur donner la clé d’un appartement se justifie d’un point de vue social, économique et éthique. Le retour sur investissement sur cette ouverture aux créateurs, pourrait se révéler plus payant que de les attribuer à Frigide Barjot ou aux premiers migrants venus.

Mesure 5. Tout ouvrir le dimanche. Nous sommes l’une des 3 destinations mondiales du tourisme et une capitale du luxe. La logique voudrait que nous laissions nos étrangers, nos touristes préférés, dépenser leur argent chez nous. Le chiffre d’affaire a rarement blessé qui que ce soit. Les vieilles lunes, y compris dans les fédérations commerçantes, qui prétendaient que le chiffre d’affaire du samedi viendrait seulement, par compensation partielle, se répartir sur le dimanche en sont déjà pour leurs frais après 2 dimanche d’ouverture. La Grande Récré, a même battu, son meilleur samedi dès le premier dimanche d’ouverture.  Nous avons des clients, des salariés en mal de pouvoir d’achat et d’élévation sociale, des produits magnifiques, mais les clients devraient se contenter de lécher la vitrine, plutôt que d’entrer dans le magasin réchauffer leurs cartes bleues et notre croissance. Ouvrons nos musées, nos trésors, nos magasins à cet argent en mal d’être investit et débarrassons les "roms" de nos rues. Je n’en ai pas vu un seul en 4 jours à Londres. La sécurité, la propreté est aussi mère de croissance, il est temps que la police dont les effectifs augmentent, puissent enfin faire son travail, au lieu de passer son temps à rattraper des gens que la politique Taubira relâche au nom du droit à la… seconde ?, pardon 10ème chance…

Mesure 6 : Ouvrir nos rues. Et pas seulement aux vélos ou aux rollers. Ce week-end, les champs Elysées Londoniens, "Regent Street" était bloquée, pour des animations de la fédération de football américain. Les enfants ont ainsi fait du sport dans la rue, tout le week-end, en famille, et cela arrive tout le temps. Vous avez déjà vu cela sur les Champs ??? Nous avons une capacité à bloquer les rues pour des choses très vertueuses certes, mais jamais pour ce qui dope l’activité économique et touristique. Uniquement pour nous. Jamais pour les autres. Quel gâchis !

Paris ainsi ouverte, libérée diraient certains, pourraient alors faire état de ses avantages sur Londres. Une meilleure éducation sur les fonctions clés (mathématiques notamment), les ingénieurs. Un tissus de créateurs d’entreprise capable de trouver un équilibre qualité de vie/ Coût de la vie/ Logement sans pareil et des ingénieurs en pagaille. De riches investisseurs ravis de venir investir dans nos talents entre 2 débauches d’achat dans nos magasins. Un coût de l’immobilier et du logement, moins important. Un droit commercial plus protecteur des enseignes et commerçants (à Londres le renouvellement de bail est déplafonné contrairement à la France, ce qui fiche en l’air les équilibres économiques des acteurs).

Un impôt en apparence plus élevé en taux, mais en fait plus faible en montant, grâce au jeu des quotients familiaux et autres réductions. Et pas de Jelly ou de 'beans'  aux effets gastriques non désirés. Des femmes beaucoup plus jolies qu’en Angleterre J Bref, Paris, a le potentiel pour être "The Paradise". Il suffirait d’y ajouter une déduction fiscale pour les investissements des particuliers dans les start-up, de supprimer l’ISF et quelques autres mesures sur le droit du travail et là nous aurions, non plus Londres, mais le monde entier à nos pieds. Mais ce jour-là, Macron aura pris le pouvoir. Ou bien, un entrepreneur ! God Save La France !

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