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Gloubi-globish culturel : les leçons de courage arc-en-ciel en toc d’Anne Hidalgo
©GEORGES GOBET / AFP

Passages piétons LGBT

Anne Hidalgo sévit à nouveau. La maire de Paris a dit être solidaire des homosexuels et qu'à ce titre elle va rendre "permanente" la décoration arc en ciel des passages cloutés.

Christian Combaz

Christian Combaz

Christian Combaz, romancier, longtemps éditorialiste au Figaro, présente un billet vidéo quotidien sur TVLibertés sous le titre "La France de Campagnol" en écho à la publication en 2012 de Gens de campagnol (Flammarion)Il est aussi l'auteur de nombreux ouvrages dont Eloge de l'âge (4 éditions). En avril 2017 au moment de signer le service de presse de son dernier livre "Portrait de Marianne avec un poignard dans le dos", son éditeur lui rend les droits, lui laisse l'à-valoir, et le livre se retrouve meilleure vente pendant trois semaines sur Amazon en édition numérique. Il reparaît en version papier, augmentée de plusieurs chapitres, en juin aux Editions Le Retour aux Sources.

Retrouvez les écrits de Christian Combaz sur son site: http://christiancombaz.com

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Anne Hidalgo,  entourée d'une bande de communicants très inspirés depuis dix ans, est celle qui avait fait entourer de crêpe noir les arbres des Champs-Elysée après le tsunami, une idée tellement nulle qu'elle pourrait  l'avoir eue elle-même. Cette fois elle récidive en annonçant, avec une  faute d'orthographe (notre photo), que Paris est solidaire des homosexuels et qu'à ce titre elle va rendre "permanente" la décoration arc en ciel des passages cloutés.

Première observation, aucune décision municipale n'est jamais permanente, même celles qui sont prises au nom de la morale niaise du coup de com' solidaire. Il se trouve toujours tôt ou tard un élu intelligent pour dire "on arrête les frais", et là le coût d'une opération comme celle-là est exorbitant sur le plan moral. D'abord on ne voit pas pourquoi à chaque attentat anti-juif le trottoir ne serait pas peint solennellement d'une étoile jaune "permanente", on ne voit pas pourquoi tous ceux qui ont quelque chose à défendre ne se mettraient pas à l'acrylique sauvage dans l'espace public. La méthode Hidalgo consiste à revenir à peu près à la commune libre de Castro (San Francisco) dans les années 75-80, qui furent celles de Harvey Milk et du combat homo contre l'Amérique conservatrice. C'est de son âge, c'est de sa génération, c'est sans doute sa culture, mais c'est notre capitale, et ce n'est pas sa cause, elle n'en est pas propriétaire, elle n'a pas été mandatée pour cela.

Les homosexuels du silence, déjà passablement irrités par les images de la Gay Pride et des drag queens en goguette à l'Elysée, ne supportent plus la prétention de cette idiote à les représenter devant l'opinion mondiale. Quand on les écoute en privé, ils disent à juste titre qu'elle est en train de transformer son carré de trottoir en vitrine de la pire tolérance, celle qui fait un pied de nez aux psychopathes, celle qui plante des banderilles, celle qui qui appelle la violence. Les homos du silence, qui sont la majorité, disent aussi que  si elle veut vraiment embrasser une juste cause, elle n'à qu'à dénoncer publiquement, par voie d'affiches, les propos appelant à la haine des homos dans les prêches des mosquées radicales et dans les textes de rap. Elle n'a jamais eu le courage de s'élever contre Black M et les paroles de ses copains de Sexion d'Assaut lorsqu'ils chantaient en 2010 "Je crois qu'il est temps que les pédés périssent, coupe leur le pénis, laisse-les morts sur le périph. On ne l'a jamais vue adresser, au nom de la ville de Paris et de sa lutte pour la tolérance, une remontrance solennelle au président de la république lorsqu'il a cru intelligent d'inviter Black M, fêter son départ de l'Elysée.

Elle aurait pu se fendre d'un communiqué disant qu'en tant que maire d'une ville qui est un refuge pour les réprouvés du monde entier, et qui le sont notamment pour des raisons sexuelles, en tant que maire d'une ville dont les homosexuels ont assuré le rayonnement artistique pendant deux ou trois siècles, elle répugne à voir le président absoudre un demeuré qui a appelé à les émasculer avant d'abandonner leur cadavre dans le caniveau. Elle aurait pu dire qu'elle parlait au nom d'Andé Gide, de Jacques de Lacretelle, de Marcel Proust, de Roger Martin du Gard, de François Mauriac, de Max Jacob, de Jean Cocteau. Donc le plus grave n'est pas qu'elle ait perdu une nouvelle occasion de se taire, mais qu'elle n'ait pas eu le courage de parler quand il l'aurait fallu.

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