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Gilets jaunes : la révolution par les moyens de communication
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SOS démocratie représentative en danger

La nouvelle application Freedom considère déjà les Gilets jaunes comme une entité politique à part entière, au même titre que les partis politiques traditionnels.

Olivier Gracia

Olivier Gracia

Essayiste, diplômé de Sciences Po, il a débuté sa carrière au cœur du pouvoir législatif et administratif avant de se tourner vers l'univers des start-up. Il a coécrit avec Dimitri Casali L’histoire se répète toujours deux fois (Larousse, 2017).

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Les réseaux sociaux, véritables vecteurs de mobilisation sont devenus des outils indispensables à la conduite de mouvements révolutionnaires. Alec Ross, jeune conseiller pour l’innovation d’Hilary Clinton, s’exclamait alors «  Le Che Guevara du XXIème siècle, c’est le Net. » Le printemps arabe en est une parfaite illustration où les manifestants de la place Tahrir nous expliquaient que Facebook servait à « planifier les manifestations", Twitter pour « les coordonner » et Youtube « pour le dire au monde. » Ces mêmes réseaux, parfois décriées par leurs principaux utilisateurs, restent aujourd’hui des moyens de communication d’influence, notamment pour les gilets jaunes, qui peuvent, se concerter, échanger, se regrouper, parfois planifier leurs actions. Si Facebook apparaissait hier à la face du monde comme un réseau social de confiance où il était possible de disserter sans craindre la surveillance des pouvoirs publics ou le ciblage publicitaire d’entreprises privées, le paradigme a complètement changé.

Les gilets jaunes, eux-mêmes, doivent leur existence réelle à une pré-existence virtuelle avec un mouvement quasi-spontané qui prend racine au sein d’une communauté Facebook. L’algorithme Facebook particulièrement friand de vidéos virales a indirectement permis à la cause d’être entendue par des millions d’utilisateurs. Si Facebook est le berceau du mouvement, les gilets jaunes sont aujourd’hui à l’affût de nouveaux moyens de communication, plus libres, moins contrôlés et surtout imperméables à la « censure. »

Quels seraient donc les nouveaux réseaux d’influence qui permettaient aujourd’hui aux gilets jaunes de planifier leurs actions ?

L’hostilité à l’encontre des réseaux sociaux de l’ancien monde est grandissante, d’où l’apparition de nouvelles technologies et de nouvelles plateformes qui garantissent une meilleure sécurité à leurs utilisateurs à l’instar de Telegram qui a su profiter de la crise de confiance des grands acteurs du marché pour prospérer et gagner de nouveaux utilisateurs.

Telegram serait très certainement en tête de liste en garantissant à ses utilisateurs des conversations entièrement cryptées, des messages qui s’effacent au bout de quelques secondes ou la possibilité d’avoir des échanges entièrement secrets.

Les gilets jaunes semblent aussi s’intéresser à une nouvelle application, en phase d’expansion aux Etats-Unis, au nom évocateur de Freedom. L’application les considère déjà comme une entité politique à part entière au même titre que les partis politiques traditionnels.

Fort d’un premier succès aux Etats-Unis auprès des électeurs, militants et élus démocrates et républicains, l’application permettrait à chaque membre d’une organisation politique (Gilets Jaunes compris), de créer un profil, d’inviter d’autres membres pour rejoindre la communauté, de lancer des pétitions numériques, de centraliser ses contenus web tout en les diffusant sur les autres plateformes mais aussi d’envoyer des messages sécurisés et cryptés aux autres membres.

En d’autres termes, cette application serait un parfait mélange entre Facebook avec l’aspect communautaire mais aussi Telegram pour l’aspect  sécurisé et crypté.

La technologie se met parfois au service des actions révolutionnaires pour que la démocratie réelle s’agite contre la démocratie légale.

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