Gaz de schiste, nucléaire, forages off shores : quand les Verts sapent l’intérêt national à grands coups de dogmatisme <!-- --> | Atlantico.fr
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Selon les experts, une fois en exploitation, les forages de pétrole au large de la Guyane pourraient couvrir 15 % de la consommation française d’hydrocarbures.
Selon les experts, une fois en exploitation, les forages de pétrole au large de la Guyane pourraient couvrir 15 % de la consommation française d’hydrocarbures.
©Reuters

Morale

Les verts veulent rouvrir le débat du grand Paris afin de peser sur les orientations politiques à prendre. Plusieurs fois, les écologistes ont réussi à faire changer d'avis les gouvernements sur des sujets à débat comme, récemment, le gaz de schiste. Pourtant, ces orientations aux faibles résultats se sont surtout caractérisées par une augmentation croissante des dépenses de la France.

Gérard de Villiers

Gérard de Villiers

Gérard de Villiers, est un journaliste, écrivain et éditeur français. Il est diplômé de l'IEP Paris et de l'ESJ Paris. Il a été reporter à Rivarol, Paris-Presse, France-Dimanche. Il est célèbre dans le monde entier pour ses romans d'espionnage S.A.S, traduits en plusieurs langues. Son dernier ouvrage, récemment paru, s'intitule Le chemin de Damas[1].


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La première décision présidentielle de François Hollande, courageuse et allant dans le sens de la défense de l’intérêt national a été peu mise en valeur par les médias.

Pourquoi ?

Parce que les socialistes en avaient un peu honte : ils venaient de tordre le bras de leurs alliés indéfectible les Verts.

Première phase : aussitôt nommée par François Hollande, Nicole Bricq, ministre de l’Ecologie, annule d’un trait de plume les permis de recherche de pétrole offshore, au large de la Guyane ! Permis pourtant légaux et accordés par le précédent gouvernement, après des négociations.

La présence de pétrole dans les fonds sous-marins est quasi-certaine, même si on en ignore la quantité. Selon les experts, une fois en exploitation, ces forages pourraient couvrir 15 % de la consommation française d’hydrocarbures. Or, tous les ans, la balance des paiements française est déficitaire de 49 milliards d’euros à cause des importations de produits pétroliers.

Soulager ces importations est donc une question vitale. On renforce l’indépendance énergétique de la France et on économise beaucoup d’argent.

Seulement voilà, les écolos n’aiment pas les forages offshore, susceptibles de nuire à l’environnement. Donc, Nicole Brick, n’écoutant que la doctrine de son parti, a annulé froidement l’autorisation de recherches. François Hollande, qui a le sens de l’Etat, a réagi et, comme elle refusait de changer de position, a viré la ministre pour nommer à sa place une socialiste, de sensibilité « vert » certes, mais qui a rétabli les permis.

Histoire de fous, à première vue.

Non.

Simplement la suite d’un feuilleton où les politiciens de tous bords se couchent devant l’arrogance doctrinaire des écolos. Ceux-ci sont contre tout progrès technologique et se moquent éperdument des impératifs économiques.

Des scientifiques éclairés comme Cécile Duflot, Eva Joly, Noël Mamère ou José Bové ont décidé qu’au nom du principe de précaution il fallait bannir le nucléaire, les OGM, les forages offshore, l’exploitation des gaz de schiste, pour les remplacer par des énergies renouvelables, aux contours incertains et au coût pharamineux.

Plus fort, les politiques de gauche et hélas, souvent de droite, ont avalisé cette folle doctrine ! Par lâcheté et par électoralisme. Faisant semblant de croire aux élucubrations d’un quatuor dont tous les diplômes tiendraient sur un timbre-poste…

N’écoutant que son courage électoral, Nicolas Sarkozy a immédiatement cédé lorsque les écologistes, brandissant des expériences truquées, ont décidé que l’exploitation des gaz de schiste était une horreur à bannir absolument et définitivement. Simple détail : ce gaz de schiste est exploité massivement aux Etats-Unis et y fait chuter le prix du gaz de 1000 dollars le million de BTU (british thermal unit) à 400 dollars. La Chine, l’Inde, la Pologne, le Maroc se lancent dans cette exploitation. Pas nous. Qui continuons à importer 100 % de notre consommation de Russie, à 1000 dollars…

Ce sont également les écolos qui ont poussé les pouvoirs politiques à interdire les OGM,  en prétextant des effets néfastes sur la santé humaine. Pendant que les Etats-Unis, l’Argentine, le Brésil en cultivent des millions d’hectares sans la moindre conséquence négative pour personne. D’ailleurs, pour nourrir nos porcs bien français, nous importons des OGM du Brésil. Ils ne sont pas cultivés en France, donc l’absurde morale écolo est sauve. Alors que de nombreux pays, en Asie, en Afrique, en Amérique du Nord ou latine profitent des OGM pour améliorer leur rendement, nous restons, pour plaire aux Verts, fièrement campés sur les positions du XIXe siècle.

Bien sûr, les écolos haïssent le nucléaire. Faisant croire aux braves gens que la catastrophe de Fukushima est un incident nucléaire alors qu’il s’agit d’un tsunami et que pas un seul Japonais n’a été victime de radiations. Leur but avoué est de faire sortir la France du nucléaire qui nous procure 70 % de notre électricité à un prix raisonnable et nous permet même d’en exporter vers un pays comme l’Allemagne qui a eu la stupidité de sortir du nucléaire pour faire plaisir à leurs écolos qui, de l’autre côté du Rhin, s’appellent « grünen ».

Évidemment, les écolos ont leur recette miracle pour remplacer le nucléaire honni : les énergies renouvelables. Le solaire ou l’éolien, principalement. En oubliant de dire qu’aujourd’hui et dans un avenir proche on peut certes produire de l’électricité avec des panneaux solaires ou des éoliennes, mais qu’elle coûte de cinq à huit fois plus cher que l’électricité nucléaire.

Ce n’est pas une abstraction. En 2012 le surcoût des factures EDF dû aux énergies renouvelables sera de 2,2 milliards d’euros. Payés, bien entendu, par les consommateurs, c’est-à-dire nous. Sans oublier que les aléas de cette production alternative l’empêchent de remplacer l’électricité nucléaire. Les Allemands en sont réduits à rouvrir leurs vieilles centrales thermiques, polluantes en diable.

Peu importe, on est sorti du nucléaire honni.

Un des fantasmes écolos le plus coûteux, c’est la voiture électrique ! Toujours pour être  « tendance », le gouvernement français et d’autres a chaudement plaidé pour le développement de ce moyen de transport. Relayé par les médias béats craignant de rater quelque chose. Résultat : la voiture électrique ne se vend pas. Pour des raisons évidentes : pas d’autonomie, prix élevé et aucun réseau pour recharger les batteries. D’ailleurs, Citroën commence à solder les siennes, les ventes de Renault ne décollent pas, le Conseil général de Poitou-Charentes a été obligé de voter une subvention importante à Heuliez dont le véhicule électrique devait tout casser. Aux Etats-Unis, la marque Tesla, créatrice d’une voiture de sport électrique avec une autonomie de 400 km est au bord du dépôt de bilan. A part quelques bobos hollywoodiens, personne n’en veut.

Souhaitons que la nouvelle majorité, après avoir donné quelques maroquins immérités à ses alliés qui pèsent peu, saura les tenir en laisse pour les décisions sérieuses.

Les Ecolos sont aux intérêts nationaux ce que le phylloxéra est à la vigne.

Ils les détruisent.

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