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François Hollande, le champion des promesses non tenues
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Editorial

De l'inversion de la courbe du chômage à la baisse des impôts "sans condition", le président de la République multiplie les annonces politiciennes au lieu de mener à bien un véritable redressement du pays. Et les signaux économiques internationaux n'ont pas l'air de l'inquiéter plus que ça.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Il y a au moins une constante chez François Hollande depuis son arrivée à l’Elysée : il est le champion des promesses non tenues. Illustration la plus célèbre : l’engagement  à inverser la courbe du chômage,  proclamé à sons de trompe depuis trois ans et qui subit de mois en mois le même démenti. Comme s’il avait le souci permanent du paradoxe, il s’en prend au dossier le plus sensible aux yeux des Français, celui des impôts. Il a commencé à marteler avec force qu’il continuerait de réduire en 2016 la pression fiscale, légèrement allégée cette année pour ceux qui sont en bas de l’échelle des revenus. D’abord en y mettant une condition : le retour d’une croissance suffisante pour être en mesure de tenir cet engagement sans détériorer la situation des finances publiques. Puis, emporté par son audace, il ajoutait quelques heures plus tard que la baisse aurait  lieu "quoi qu’il arrive" ; enfin, au grand dam de Bercy, il voulait que cette décision soit actée tout de suite, dès la présentation du prochain budget de l’Etat.

Un comportement qui a fait passer un frisson de plaisir au sein de la gauche de sa majorité parlementaire, qui y voit le signe que l’heure est toujours à la redistribution, sans se poser la question de savoir s’il y a encore quelque chose de disponible, alors que l’administration du ministère des Finances éprouve des maux de tête pour savoir comment éviter une nouvelle dégradation des comptes publics.

Mais François Hollande n’est pas avare de lancer un défi de plus, alors qu’il en a déjà tant perdus, au moment où de nouveaux nuages apparaissent sur la scène mondiale : la Chine amorce un ralentissement  brutal qui fait plier les bourses, la Russie est en pleine récession en raison de l’embargo occidental et de la chute des prix du pétrole ; les Etats-Unis eux-mêmes s’interrogent sur la solidité de leur croissance qui ne dépasse pourtant pas deux et demi pour cent. Le chef de l’Etat n’a cure de tous ses signaux, qui devraient l‘inciter à la prudence. Il se flatte même de lancer sa nouvelle promesse au lendemain de l’annonce que la France avait renoué au deuxième trimestre avec la croissance zéro.

On mesure par là-même le fossé qui sépare ce que devrait être une ambition politique de redressement du pays et une stratégie politicienne médiocre conduite au jour le jour, en vue d’obtenir quelques avantages sans lendemain. Aujourd’hui, c’est pour amadouer l’aile la plus dure du PS à la veille de son université d’été. Au milieu des grands débats qui agitent le monde, François Hollande reste à l’heure de son clocher, délaissant les responsabilités d’un chef d’Etat pour se cantonner au niveau du commissaire d’un parti toujours menacé de dislocation  et qui ne représente  plus grand-chose au niveau national.

Les Français ne sont pas dupes de l’irréalisme de ce comportement. Individuellement, ils souhaiteraient que leurs représentants en démontent les invraisemblances. Mais face au discours officiel, il y a le vide : quelques voix apportent timidement la contradiction, mais elles reflètent seulement des attitudes individuelles. Globalement, on entend seulement le silence assourdissant de l’opposition. Aux prises avec des conflits inexpiables de personnes, elle est incapable de présenter un programme réaliste susceptible de répondre aux initiatives du pouvoir  où la  volte-face permanente tient lieu de stratégie. Ce qui permet  à François Hollande de persévérer dans ses contradictions et en premier lieu de vouloir se représenter en 2017 parce qu’il n’a pour l’instant que des adversaires dispersés incapables de faire vraiment front contre lui et d’offrir au pays un nouveau cap.

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