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François Hollande entre en campagne pour 2017 en s'auto-inscrivant dans le panthéon de la gauche
©Présidence de la République (site Internet)

La gauche, le pouvoir et lui

"La Gauche n’a jamais accédé au pouvoir par une mer de tranquillité, sous un ciel de sérénité et par temps calme et c’est parce la Nation vit des épreuves qu’elle y arrive... C’est parce que face aux épreuves les autres n’y arrivent pas, qu’elle y parvient..."a déclaré François Hollande qui reconnait pourtant avoir sous estimé la gravité de la crise de la zone euro en 2012.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Depuis quelque temps  François Hollande semait  de petits cailloux  sous la forme de cadeaux catégoriels dans la perspective de sa candidature à  réélection en 2017. Mardi, en ce jour anniversaire de l'avènement du Front Populaire, devant un parterre de chercheurs en sciences politiques et d'élus , François Hollande a délaissé les petites touches impressionnistes pour brosser une fresque, celle de l'histoire de la Gauche qui gouverne, ignorant délibérément les sondages défavorables et l'éclatement de sa majorité .

Un  Colloque sur le thème  "Gauche et Pouvoir" organisé par les Fondations Jean Jaurès et Terra Nova, lui  a offert l'occasion de placer son action en perspective avec les oeuvres respectives ( congés payés, retraite à 60 ans, CSG, RMI, ) de Léon Blum, François Mitterrand , Pierre Bérégovoy, Lionel Jospin .François Hollande a même cité Jacques Delors (- le père de Martine Aubry),  dont il fut un disciple , mais dont il s'est éloigné au fil des ans ." La Gauche n’a jamais accédé au pouvoir par une mer de tranquillité, sous un ciel de sérénité et par temps calme et c’est parce la Nation vit des épreuves qu’elle y arrive... C’est parce que face aux épreuves les autres n’y arrivent pas, qu’elle y parvient..."a déclaré  François Hollande qui reconnait pourtant avoir sous estimé la gravité de la crise de la zone euro en 2012, mais qui a retrouvé la combativité d'un candidat décidé à affronter l’adversité pour défendre pied par pied son action de " modernisation du pays" qu'il conduit depuis quatre ans.

La semaine passée ayant apporté un lot de bonne nouvelles économiques, "la meilleure semaine du quinquennat" selon un hiérarque socialiste, le chef de l'Etat a pu expliciter cette phrase prononcée lors de sa dernière  émission sur France 2, "la France va mieux"   qui lui a valu tant de sarcasmes :  "Cette formule... je la revendique : la France va mieux. Maintenant, chacun a son jugement. Certains disent : « Elle va un peu mieux. » Ce n’est pas ce qu’ils disaient avant. D’autres disent : « La France pourrait aller encore mieux. » J’en suis et je mesure, quand j’affirme que la France va mieux, ce que cela peut à un moment avoir comme douleur pour ceux qui souffrent, endurent et doutent de l’avenir. Je n’ignore rien de leurs conditions, je sais quelles sont leurs attentes et je peux parfois mesurer leur déception par rapport à ce qu’ils pouvaient espérer dans le temps, que nous irions plus vite ou que même eux pourraient aller plus vite....Nous recueillons les premiers fruits, la croissance revient, la consommation repart, l'investissement redémarre, les logements se construisent avec encore davantage de production, tant mieux, l'économie crée des emplois. Le mérite en revient aux Français, ce sont eux qui ont fait les efforts qui ont été accomplis. Mais dans la bataille contre le chômage tout se joue maintenant".

Et maintenant c'est précisément  le  débat sur la loi Travail (El Khomri), dont le sort se joue actuellement à l’Assemblée. "Jamais je ne dirai qu'en la matière nous avons tout essayé en matière de lutte contre le chômage", appuie  François Hollande qui se sait attendu dans ce domaine, à cause de son engagement à ne briguer un nouveau mandat que si la courbe s'inversait favorablement. Et à propos de promesses, il n'a pas oublié ses 60 engagements," mais, admet-il, lucide,   la politique ce n’est pas une arithmétique, on peut faire tous les engagements, les accomplir et pour autant ne pas créer d’adhésion"....Pour celles et ceux qui s’abreuvent donc aux 60 engagements et je les en remercie, je veux les rassurer, pour ces promesses qui n’ont pas été encore satisfaites, il reste encore un an pour y parvenir".

Un an pour inverser l'autre courbe, celle de l’impopularité, et regagner l'adhésion des Français. Pour cela il annonce une nouvelle baisse d'impôts pour les plus modestes et compte sur son bilan obtenu dans le contexte européen et mondial tourmenté :"Dans quel pays d'Europe y a-t-il eu autant de progrès réalisés depuis 4 ans ? Dans quel pays d'Europe la protection sociale a-t-elle été à ce point élargie ? Dans quel pays d'Europe a-t-il été possible d'accorder de nouveaux droits alors qu'il était demandé des efforts pour que les comptes publics puissent être restaurés ?", interroge-t-il . François Hollande revendique " la cohésion" de son action tout en faisant l'éloge du compromis: " C 'est une volonté, c'est tenir son axe avec ténacité, suivre son cap avec solidité et convaincre avec sincérité, " comprenez , c'est ce que je fais .

La dernière année du quinquennat sera-t-elle suffisante pour inverser la tendance électorale et « sondagière » qui pronostique l’échec inévitable de François Hollande au printemps 2017? A l'Elysée on veut y croire. L'opération reconquête est lancée. François Hollande s'est remis " en mouvement": il ne se contente plus d'encaisser les coups de ses adversaires politiques et veut enrayer la tendance souverainiste qui se développe en France, pas uniquement sous l'impulsion du Front National ; c'est pourquoi il annonce une initiative sur le fonctionnement de l'Europe ( Enfin ! ) après le référendum britannique sur le maintien ou le départ de la Grande-Bretagne de l'Union Européenne ). Autour de lui  on resserre les rangs. Après le meeting improvisé de "Eh Oh la Gauche" le PS , en coordination avec les députés socialistes, a lancé une campagne sur le thème " Du progrès en plus ", sous forme de  l'édition de 60 cartes postales destinées à  vanter l'oeuvre législative du quinquennat ( mariage pour tous, complémentaire santé, service civique, transition énergétique....).

Est-ce la fulgurante ascension d'Emmanuel Macron dans l'opinion ou  tout simplement le début du compte à rebours un an avant l'échéance électorale qui a provoqué ce début de sursaut? Du coté de l'exécutif les choses semblent rentrer dans l'ordre: François Hollande a cité Manuel Valls à deux reprises . Du ministre de l'Economie il n'a pas été question ; d'ailleurs il n'est pas convié à ces célébrations.

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