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François Hollande a-t-il raison de redouter une élection de Donald Trump ?
©Reuters

Peur inconsidérée

L'élection de Donald Trump "compliquerait les rapports entre l'Europe et les Etats-Unis. (...) Le meilleur service que peuvent rendre les démocrates, c'est de faire élire Hillary Clinton." a estimé le président de la République, en marge du sommet de Varsovie.

André Bercoff

André Bercoff est journaliste et écrivain. Il est notamment connu pour ses ouvrages publiés sous les pseudonymes Philippe de Commines et Caton.

Il est l'auteur de La chasse au Sarko (Rocher, 2011), Qui choisir (First editions, 2012), de Moi, Président (First editions, 2013) et dernièrement Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et moi : Chronique d'une implosion (First editions, 2014).

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Alexandre del Valle

Alexandre del Valle

Alexandre del Valle est un géopolitologue et essayiste franco-italien. Ancien éditorialiste (France SoirIl Liberal, etc.), il intervient dans des institutions patronales et européennes, et est chercheur associé au Cpfa (Center of Foreign and Political Affairs). Il a publié plusieurs essais en France et en Italie sur la faiblesse des démocraties, les guerres balkaniques, l'islamisme, la Turquie, la persécution des chrétiens, la Syrie et le terrorisme. 

Son dernier ouvrage, coécrit avec Jacques Soppelsa, Vers un choc global ? La mondialisation dangereuse, est paru en 2023 aux Editions de l'Artilleur. 

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Atlantico : En marge du sommet de Varsovie, François Hollande a fait savoir son inquiétude relative à une potentielle élection de Donald Trump. Il estime que celle-ci compliquerait les relations entre l'UE, la France et les Etats-Unis. Quelles seraient effectivement les cartes les plus à même de bouger si Donald Trump était élu ?

Alexandre del Valle : Les positions de Donald Trump, en matière de relations internationales, ne sont pas si éloignées de celles de Bernie Sanders. Il ne s'agit évidemment pas de défendre Trump et ses excès verbaux, mais bien de s'intéresser à ce qu'il envisage de faire, sous réserve qu'il soit finalement en charge de son pays. Or, sur le plan international, ses positions sont très proches de la gauche radicale non-interventionniste. Trump est, en vérité, totalement aux antipodes de la politique moraliste et interventionniste des Démocrates, mais aussi de celle néoconservatrice des Républicains. Même chez les moins interventionnistes des Républicains, Trump se démarque : il ne partage pas leur obsession anti-russe. C'est quelque chose de particulièrement important, d'autant plus que cette russophobie se retrouve chez les dirigeants des deux principaux partis.

Vis-à-vis du Moyen-Orient, il est primordial de ne pas confondre des mots de politique intérieure avec des propositions de politique extérieure. Car c'est tout à fait à l'opposé. Autant, il est indéniable que Donald Trump apparaisse comme islamophobe et intolérant quand on fait l'analyse de ses déclarations – intempestives – de politique intérieure ; autant sur le plan extérieur il demeure très opposé à l'interventionnisme. Il a déjà dit que les soldats américains n'avaient pas à aller se battre, ni en Syrie, ni en Irak, ni ailleurs sauf dans leurs stricts intérêts.

Le fait de ne pas être ennemi de la Russie – voire d'envisager une coopération sur certains dossiers – couplé à cette volonté de non-interventionnisme dans les pays musulmans (notamment) est un changement de politique extérieure radicale. Cela  pourrait sans aucun doute choquer des néoconservateurs, mais il est étonnant que cela choque François Hollande… ! Un homme de gauche cohérent devrait, à mon sens, se retrouver dans la politique extérieure prônée par Donald Trump. De la même façon, il n'est pas rare au Parlement européen de voir le FN et Mélenchon se retrouver sur des questions de politique extérieure. Hollande confirme donc son interventionnisme, et que sa politique de gauche se limite aux questions sociales comme la défense des minorités. Sur le plan de la politique extérieure, cette politique ressemble à une forme de néo-impérialisme et rappelle plus l'ère Bill Clinton-Georges Bush qu'une véritable politique de gauche. Je crois, cela dit, que la déclaration de François Hollande est à remettre dans le cadre de la réunion de l'OTAN : des pays, parmi lesquels la Pologne, y ont ravivé une haine anti-russe qui habite de nombreuses démocraties occidentales, dont la France. C'est regrettable. L'ennemi principal de l'Occident n'est pas la Russie.

A l'égard de la France, de l'Europe, les changements seraient minimes. Dans les faits, Donald Trump cesserait de financer des pays qui entretiennent des relations ambigües avec le terrorisme. Mais la France a toujours été un soutien de l'Amérique, même si cela n'en a pas toujours l'air. Or, si l'Amérique devenait moins interventionniste, elle pourrait probablement s'attirer davantage d'amis dans l'Hexagone. Les milieux les plus agressifs à l'égard des Etats-Unis en France sont les milieux gaullistes, chevènementistes, souverainistes. Ils reprochent à l'Amérique son interventionnisme. Les Etats-Unis ont donc tout à gagner à cesser cet interventionnisme arrogant et fauteur de trouble.

Nous n'avons absolument aucune preuve, ni même aucun indice, de ce qu'avance François Hollande. Si Trump tient ses promesses, ce qui n'est pas sûr bien entendu, et se rapproche effectivement de la Russie, cela agacerait effectivement la Pologne, les pays Baltes et probablement même la Roumanie, dont on sait l'esprit de revanche à l'égard de la Russie. Soyons réalistes, ce ne sont pas les propos de Trump qui pourraient mettre en danger la paix mondiale. Sans oublier que de nombreux pays européens sont en faveur d'un rapprochement avec la Russie même s’ils ne peuvent pas trop le dire comme cela en raison des pressions américaines et atlantistes. Enfin, des pays dirigés par des conservateurs-souverainistes comme la Pologne, la Hongrie, etc pourraient trouver des points d'accords avec Donald Trump, quand bien même leurs politiques étrangère différerait à l’égal de de la Russie, les visions communes étant le refus du politiquement correct, le souverainisme, la politique migratoire, la lutte contre l’islamisme et le terrorisme. En fait, la politique n'est pas binaire, et un pays peut être en désaccord avec un autre, comme le sont la Pologne et la Hongrie à l’égard de la Russie, tout en étant sur la même longueur d’onde dans d’autres dossiers (sécurité, terrorisme, Europe, immigration, etc).

N'oublions pas non plus l'impact du Brexit. Si cela ne changera pas la façon dont Trump fera de la politique, il reste un élément important. Cependant, si le Royaume-Uni quitte effectivement l'UE d'ici deux ou trois ans, ce qui est encore loin d’être certain, les Etats-Unis auront besoin de renforcer le partenariat avec un Etat-relais dans l'Union. Celui-ci ne peut-être que l'Allemagne ou la France, et ceci n’a bien sûr pas échappé à François Hollande qui a raison sur ce point s’il joue cette carte. Quiconque est aux commandes des Etats-Unis aura en effet besoin d'un nouveau leader-relais stratégique au sein de l’Union européenne sur lequel s’appuyer parallèlement à l’alliance indéfectible qui unira toujours les Etats-Unis et la Grande Bretagne hors UE.

En outre, concernant le sujet de l’Union européenne menacée d’implosion, il est clair que tant du côté d’une Amérique présidée par Donald Trump que des pays comme la Pologne, la Hongrie, la France, etc, les rapports entre l'Angleterre et l’UE et donc le tremblement de terre qu’a constitué le Brexit ont obligé nos élites à prendre en compte le fait que l’Union européenne et ses institutions peu démocratiques et déconnectées des citoyens a perdu le contact avec l'opinion populaire qui se sent trahie et non représentée par l’Eurocrate tentaculaire et inefficace sans oublier le thème de l’euro et de l’immigration que l’Union européenne est accusée de gérer au plus mal et au détriment des intérêts des citoyens (mais au profit du seul monde de la finance et des eurocrates). L’Union européenne ne séduit plus, la Commission paraît lointaine et anti-démocratique. La gestion de l'immigration, l’espace passoire de Schengen qui n’arrête ni les terroristes ni les immigrés illégaux, l'Euro, tout cela représente un échec pour l’opinion publique qui regrette de plus en plus les frontières nationales rassurantes et même la monnaie nationale (Italie, Espagne, Grèce, etc). Le Brexit va donc obliger les élites nomadisées qui nous dirigent et les responsables politiques européens à se poser des questions sur comment faire en sorte que l'Europe parle à ceux qui craignent pour leur identité, leur sécurité et leur pouvoir d’achat, tous les domaines pour lesquels on accuse l’UE d’avoir lamentablement échoué. Donald Trump, pour justifier son propre positionnement, conscient que son discours anti-libre-échangiste et protectionniste rencontre des échos en Europe, pourrait s'appuyer sur tous les pays qui constatent des poussées populistes ou qui sont gouvernés par des personnalités "classées" populistes. Il va de soi que, dans cette logique, il s'appuiera sur le retour du Royaume-Uni à la souveraineté, sur des pays comme la Pologne, l'Autriche, la Hongrie, etc…

Mais avant de spéculer, il faudrait déjà qu’il arrive au pouvoir, ce qui n’est pas acceptable pour le lobby militaro-industriel et l’Establishment américain (et son « Etat profond »), et que si tant est qu’il arrive au pouvoir, qu’il applique son programme et tienne ses promesses, ce qui n’est du tout certain étant donnée son extrême versatilité électoraliste et son pragmatisme communicationnel...

André Bercoff : Le slogan de Donald Trump "Make América great again" est très révélateur de son état d'esprit. Il veut reconstruire l'Amérique comme il conçoit ses tours, ses gratte-ciels et ne regardera que les préoccupations des Etats-Unis. Il aura à cœur de défendre les intérêts de son pays comme il a à cœur de défendre ceux de sa gigantesque entreprise. Sa politique envers l'Europe et la France ne sera donc imaginée qu'en fonction des intérêts des USA. Il mènera une real politique loin des sentiments ou des amitiés.

Comparée à la politique étrangère d'Obama, il se distinguera par deux aspects très nets :

  • Donald Trump et Barack Obama ne manient pas l'art de la négociation de la même façon. Le premier n'abattra pas ses cartes en amont. Il n'annoncera jamais à l'avance ce qu'il a l'intention de faire sur la scène internationale.

  • Les relations avec Poutine seront beaucoup plus pragmatiques. Avec Donald Trump, je crois que tout est possible.

Il s'est déclaré contre toute forme d'immigration – rappelez-vous qu'il aimerait construire un mur à la frontière mexicaine. Le candidat républicain est anti-clandestin et le sera autant pour l'Europe que pour l'Amérique. Nous pouvons envisager des rapprochements avec les pays prenant des décisions qui peuvent être cohérentes avec ses propres valeurs et par conséquent opposées à l'immigration. Il pourrait par exemple se rapprocher de la Hongrie et de la Pologne. D'ailleurs, nous pouvons nous interroger sur la position qu'il aurait tenue sur la Crimée. Je ne suis pas certain qu'il aurait été en accord avec Obama.

En outre, Donald Trump met l'accent sur la puissance militaire. A travers ses discours, il accuse le fait que l'Amérique se soit dégradée dans tous les domaines, dont le militaire. Elle est aujourd'hui un pays de perdants et elle doit redevenir une nation de gagnants. Et sur ce point, il n'hésitera pas à construire l'armée la plus puissante pour ne pas avoir à s'en servir.

Si Donald Trump entrait à la Maison Blanche, quelles seraient les différences majeures entre la politique extérieure qu'il mènerait et celle qu'​aurait menée Hillary Clinton à sa place ?

Alexandre del Valle : Je crois qu’Hillary Clinton est particulièrement passionnée par le thème de la guerre économique, de la politique étrangère, et qu’elle est foncièrement islamophile et politiquement correcte à la différence de Trump, donc à l’opposé sur tous les plans. Elle apporte beaucoup d’importance à la question des exportations , de la place des Etats-Unis dans le Pacifique et en Asie, de la relance de l’industrie américaine etc. Par ailleurs, elle adhère à un camp qui est traditionnellement très interventionniste et très moraliste en matière de géopolitique et de relations internationales. Donald Trump pour sa part semble plus porté sur la realpolitik et une tendance isolationniste. 

Ensuite, Hillary Clinton concentre sa diplomatie sur l’Asie dans le cadre de la guerre économique qui fait rage entre les Etats-Unis et la Chine. De son côté, Trump semble plus focalisé sur le danger de l’islamisme radial et de la stabilité au Moyen-Orient qui est une zone qu’il ne délaisserait pas s’il venait à être élu président des Etats-Unis même s’il n’est pas interventionniste. Il y a fort à parier qu’il mènerait avant tout une politique pragmatique qui le ferait notamment garder de bonnes relations avec les pays du Golfe dans l’optique du contrôle du nerf de la guerre qu’est le pétrole, et ce, malgré les visions très anti-islam qu’on lui prête.

André Bercoff : Hillary Clinton - comme Première Dame des Etats-Unis pendant huit ans et comme secrétaire d'état auprès d'Obama par la suite - connait les chefs d'Etat de la terre entière et les rapports de force qui s'exercent dans le monde. Je ne prétends pas que Donald Trump n'y connait rien. Néanmoins, sa carrière ne l'a pas emmené dans les mêmes milieux qu'Hillary Clinton. Cela ne veut pas dire pour autant qu'ils seront aux antipodes l'un de l'autre en termes de politique étrangère. Donald Trump sera beaucoup plus pragmatique tandis qu'Hilary Clinton sera plus dépendante de ses relations qui pourront interférer dans ses décisions.


Indirectement, et au regard du positionnement actuel de Donald Trump vis-à-vis de la Russie, quelles seraient les conséquences d'un rapprochement entre la Russie et les Etats-Unis pour l'Europe, et pour la France ?

Alexandre del Valle : Donald Trump a effectivement laissé penser qu’il était favorable à un rapprochement des Etats-Unis avec la Russie. Il n’est pas anti-Russe comme le fut McCain il y a quelques années, face à qui Obama paraissait être l’homme qui voulait tendre la main à la Russie ("Reset"). Dans cette élection, Donald Trump est celui qui a été le moins critique vis-à-vis de Poutine, et même parfois le plus élogieux. 

Cela changerait beaucoup de choses pour l’Europe et l’Occident. Cela permettrait une construction européenne moins conflictuelle. En effet, ce qui divise actuellement les Européens c’est le fait qu’une partie d’entre eux est passionnément atlantiste et anti-russe, quand une autre est plutôt distante à l’égard des Etats-Unis et favorable à l’établissement de liens privilégiés avec la Russie. Cette fracture serait moins nette si le président des Etats-Unis était moins anti-russe. 

Le bémol que l’on peut apporter à cette éventualité d’un rapprochement américano-russe, c’est qu’il n’est pas certain que les stratèges américains y voient un intérêt, au-delà des affinités du président des Etats-Unis. Par ailleurs, il est fort probable que si ce rapprochement avait lieu, il serait vite remis en question par le successeur de Donald Trump. Il s’agirait d’une sorte d’anomalie passagère dans la stratégie américaine dont la vocation est par essence d’empêcher le géant russe et son partenaire chinois de contrôler le heartland, le coeur de l’Eurasie à contenir (« contain »)/endiguer. 

André Bercoff : Le souci est que l'Europe ne s'exprime pas d'une seule voix. Elle est divisée. La question des migrants en est la preuve. Si l'Europe n'est pas forte, Donald Trump n'ira pas à son secours pour la défendre. Je ne crois pas qu'un rapprochement entre la Russie et les Etats-Unis aura des conséquences majeures pour l'Europe. Donald Trump restera dans un rapport de force permanent.

Un tel changement politique, qui signerait la victoire du candidat "hors système" par excellence, pourrait-il influer sur la politique intérieure de la France et des autres pays européens ? Faut-il craindre une légitimation des populismes ou une réaction inverse ?

Alexandre del Valle : Je pense que si la première puissance du monde et leader de l’Occident venait à avoir à sa tête un populiste si politiquement incorrect – même si je suis convaincu qu’il sera obligé de se modérer – cela aurait pour effet de crédibiliser certains leaders populistes européens encore considérés comme des parias même quand ils ne sont pas issus de l’extrême-droite à la différence de Haider ou les Le Pen. Ils pourraient s’appuyer sur l’élection de Donald Trump pour dire "vous voyez, non seulement nous sommes au pouvoir en Pologne, en Hongrie, en Autriche ou en Italie, mais la première puissance mondiale n’a elle-même pas hésité à mettre un populiste au pouvoir." Et comme il est probable qu’il gouvernerait de manière bien plus raisonnable que la manière dont il a mené sa campagne afin d’attirer l’audimat à peu de frais, les populistes pourront arguer que leur arrivée au pouvoir n’est pas pour autant un danger pour l’humanité. Cela fait écho au message qu’a voulu faire passer Viktor Orban en communiquant récemment sur sa poignée de main avec son homologue indonésien musulman afin de montrer que le fait d’être le paria de l’Union europe et d’être accusé de xénophobie ou d’islamophobie en raison de propos radicaux sur l’immigration ne signifie pas être en faveur du choc des civilisations ou dangereux et coupé du monde non-occidental.

Une fois au pouvoir, certains populistes se révèlent parfois bien plus raisonnables qu’ils ne semblent l’être quand ils sont en campagne et usent de slogans à l’emporte-pièce. L’exercice du pouvoir en lui-même impose de la modération. On peut aussi rappeler la peur que suscitèrent jadis deux leaders israéliens de droite (Likoud), Menahem Begin et Ariel Sharon, et qui, à peine arrivés au pouvoir, firent plus pour la paix ou la restitution de territoires que leurs rivaux de gauche réputés modérés et plus "tolérants" qu’eux.

On peut également comparer cet effet avec celui qu’a provoqué Nicolas Sarkozy en arrivant au pouvoir en 2007. La droite a beaucoup changé depuis son arrivée aux plus hautes instances de l’Etat. Même si ses critiques anciens fans déçus lui reprochent de n’avoir rien fait de ce qu’il promit, Il a - par ses prises de positions parfois populistes et décomplexées - considérablement "libéré" la parole et en réhabilitant certains thèmes qui n’étaient abordés auparavant que par les souverainistes les plus durs ou le FN et qui sont aujourd’hui totalement banalisés et même repris par François Hollande et Manuel Valls… 

André Bercoff : Il y a une montée très nette du discours "hors système" et "anti-establishment" en Europe. Je pense qu'une victoire de Donald Trump pourrait inspirer la France. Le ras-le-bol des classes moyennes vis-à-vis des politiques et des médias est connu. Les systèmes de représentation classique sont rejetés, notamment en raison de l'influence croissante d'internet et des réseaux sociaux qui permettent de s'exprimer plus directement. Je ne serai pas étonné, qu'en France ou en Europe, une victoire de Trump accentue ce phénomène. Peut-on dire pour autant que le populisme va l'emporter ? Difficile de se prononcer. Il semble en tout cas que la classe politique actuelle est en pleine décomposition. L'Europe connait de plus en plus un processus d'ubérisation du politique. L'Amérique est la première puissance mondiale, il paraît dès lors évident qu'il y aura des conséquences, y compris dans l'éclosion d'un certain nombre de mouvements qui ne sont pas forcément ceux que nous connaissons déjà.

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