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France stratégie : le gaité fonction publique s’enferme dans ses dénis sur la dépense publique
©Flickr/Bradhoc

Gouffre public

La note de France Stratégie, organisme gouvernemental, sur la baisse des dépenses publiques, résonne comme une vraie provocation par ces temps de Gilets Jaunes. Elle propose de continuer la politique de baisse des retraites et de soutien aux collectivités locales, et passe sous silence le poids démesuré de notre administration.

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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Elle annonce la résistance de la technostructure à toute révision de la politique fiscale. 

Si une leçon est à retirer des dernières semaines agitées en France, c’est bien l’idée que la pression fiscale est allée trop loin et l’intervention publique a trop frappé certaines catégories. On mettra en premier lieu les retraités qu’une hausse non compensée de la CSG à décider à rejoindre les rangs des Gilets Jaunes. 

Manifestement, cette leçon n’a pas porté dans la haute fonction publique. 

Face aux Gilets Jaunes, la haute fonction publique s’enferme dans ses dénis

La note de France Stratégie, organe rattaché au Premier Ministre, propose en effet de continuer et même de durcir toutes les recettes qui ont mis les Français dans la rue. Cette cécité idéologique ne manque pas de poser problème. Elle montre en tout cas que la technostructure française n’a rien entendu à la grogne des Français et s’apprête à appliquer ses recettes sans aucune forme de retenue. 

Ainsi, on lira en conclusion du document officiel:

« Il est possible d’imaginer un troisième scénario, plus équilibré. Celui-ci autoriserait une baisse plus modérée et sans doute plus réaliste du poids des dépenses de santé, qui passerait davantage par une restructuration globale de notre système de soins. Il permettrait une augmentation du poids des dépenses d’éducation et de défense. Il autoriserait également une stabilisation du poids de l’investissement public, car sa baisse, a priori souhaitable à l’aune de ce que l’on observe chez nos partenaires, pourrait être légitimement contrecarrée par les nouveaux besoins liés à l’organisation de la transition écologique et énergétique. Ce scénario, pour être crédible, suppose d’élargir les économies aux prestations sociales en espèces (y compris retraites) et à l’accueil et à l’aide aux personnes. Les décisions prises par le gouvernement de désindexer partiellement les retraites en 2019 et 2020, de même que la volonté de mieux maîtriser les dépenses d’assurance-chômage, vont dans ce sens.« 

Plaider officiellement pour une désindexation des retraites et une baisse des dépenses de chômage en pleine crise des Gilets Jaunes n’est pas anodin. 

Dans le même temps, les mêmes hauts fonctionnaires minorent de façon concertée le coût réel de la suradministration française. Selon eux, les sureffectifs dans la fonction publique ne coûteraient pas plus cher que 10 ou 15 milliards € par an.  

Résultat: demandez aux chômeurs et aux retraités de faire les efforts qu’on ne demandera pas aux fonctionnaires. Pas sûr que cette logique dure longtemps. 

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