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"Pour éviter une récession, dévaluons l'euro !"
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Rapport du FMI

Le FMI vient de publier son rapport semestriel dans lequel il abaisse ses prévisions de croissance pour l'année 2011 et 2012. Selon l'institution internationale, la récession menacerait même l'Europe et les Etats-Unis. Selon l'économiste Nicolas Bouzou, ce risque est "possible" et il convient de prendre les mesures nécessaires.

Nicolas Bouzou

Nicolas Bouzou

Nicolas Bouzou est économiste et essayiste, fondateur du cabinet de conseil Asterès. Il a publié en septembre 2015 Le Grand Refoulement : stop à la démission démocratique, chez Plon. Il enseigne à l'Université de Paris II Assas et est le fondateur du Cercle de Bélem qui regroupe des intellectuels progressistes et libéraux européens

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Atlantico : Le FMI évoque un risque de récession généralisée, à quoi faut il s'attendre ?

Nicolas Bouzou : Il faut s'attendre en 2011 à une croissance plus faible que ce qu'on avait anticipé. On avait eu un bon début d'année, là on voit que dans tous les pays développés, comme en Europe, on assiste à un ralentissement de l'activité économique.  Tandis que les pays émergent sont parvenus à maintenir un taux de croissance à peu près élevé, les taux de croissances des pays développés avoisinent le zéro. En 2012, on peut craindre une récession, dans la mesure ou on va avoir moins de crédits bancaire, donc moins d'investissement. En outre, les plans d’austérité auront certainement un impact sur la croissance, au moins à court terme.


Est-on en mesure d'anticiper de telles crises ?

Même s'il est difficile de prévoir les récessions, il y a un certains nombre de signaux qui peuvent nous alerter. Au-delà des prévisions, on voit très clairement, des ralentissements de l'activité qui sont très brutaux : c'est le cas en France et en Allemagne. On a un certain nombres d'indicateurs sectoriels qui montrent que quelques grandes entreprises sont en train de se replier sur elles-mêmes. Cela se voit parce qu'elles diminuent par exemple leur nombre d’intérimaires, et leur quantité de stock. C'est particulièrement visible dans le secteur de l'automobile.

Le scénario d'une nouvelle récession envisagé par le FMI vous paraît donc réaliste...

Cela me paraît possible. Pas certain, mais possible. Le FMI envoie, à juste titre, un message de prudence. Ainsi, il encourage les gouvernement à pratiquer des reformes pour rendre l’endettement public soutenable. 

Pour l'heure, le processus de réduction des déficits publics se fait de façon assez maladroite, on coupe un peu à l’aveugle dans les dépenses publiques. En Europe, ce qui pourrait nous sauver c'est une baisse de l'Euro par rapport au dollar, je crois que c'est une piste qui n'a pas du tout été explorée, alors que nous avons les moyens d'intervenir sur le marchés des changes pour dévaluer l'euro, ce qui redonnerait du souffle à nos exportations en dehors de la zone euro. Dévaluer la monnaie unique permettrait de gagner en exportation ce qu'on perd en demande intérieure. Au-delà de ça, il faut que la nécessaire réduction des déficits public passe par des réformes profondes, et non par des mesures de court terme qui sont du bricolage et qui risquent de se traduire par un impact négatif sur la croissance. 

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