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PSA Aulnay : un remake de Vilvoorde ?
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Crise automobile

La découverte d’un hypothétique plan de fermeture prochaine de l'usine PSA d'Aulnay a un air de déjà-vu. Le syndicaliste Lionel Lereche se souvient de l'usine Renault Vilvorde, encensée trois mois avant de fermer.

Lionel Lereche

Lionel Lereche

Lionel Lereche est syndicaliste. Il est secrétaire général de Sud Renault Douai.

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Atlantico : Quels sont vos souvenirs de la fermeture de Vilvoorde ?

Oui, d'autant que nous sommes à Douai, non loin de la Belgique. Et nous avons eu des anciens de Vilvoorde mutés dans nos locaux Renault de Douai. Une fermeture très médiatisée...

Que s'est-il passé ?

On a eu des annonces selon lesquelles tout allait bien. Vilvorde était même citée comme usine-modèle de Renault pour sa performance et sa qualité. La direction la citait souvent. Des investissements y ont été faits pour moderniser l'usine et ils ont même procédé à des embauches, une cinquantaine d’après mes souvenirs. Et puis badaboum, trois mois après Vilvorde ferme. Alors que le gouvernement s'était engagé... Ca s'est passé extrêmement vite. La clé sous la porte. Terminé au revoir !

Que vous évoque l'actualité autours de l'usine d'Aulnay ?

C'est la continuité de l'industrie de l'automobile française : développer au maximum à l'étranger pour un maximum de rentabilité. On essaye de faire des véhicules au moindre coût. C'est vrai qu'il est mieux -pour eux, pas pour moi-, de payer un petit Roumain à 150 euros plutôt qu'un « Renault » à 2000 euros ! Cette politique est malheureusement acceptée et encouragée par les gouvernements. C'est d'autant plus inacceptable car ces grandes entreprise bénéficient de cadeaux et sont en retard sur certaines prestations sociales, comme la sécurité sociale...

Dans le cas de Peugeot qui délocalise beaucoup moins que Renault, on a du mal à suivre ?

Peugeot veut copier Renault en délocalisant de plus en plus. Peugeot, à mon avis, va essayer de reprendre la position de « vitrine sociale » de Renault et de délocaliser la plupart des emplois. Cela reviendra toujours moins cher.

Pensez-vous que ces fermetures soient inévitables ?

Ca n'est pas foutu ! Les Français ne doivent pas laisser partir leur production. Nous, on s'est battu récemment pour ne pas laisser partir une ligne de presse au Maroc. Mais Sud était seul. Les autres syndicats avaient dit « Amen ». Résultat : on est maintenant le deuxième syndicat de l'usine. L’État qui représente 15% du capital, pourra-t-il fermer les yeux ? Ces fermetures sont des catastrophes humanitaires. Car en plus des emplois de l'usine, tous les petits sous-traitants disparaissent. Pourquoi laisser partir la production et la savoir faire français sans rien dire ?

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