
Face aux incertitudes géopolitiques, les marchés financiers apprennent à déployer le calme des vieilles troupes
Crises géopolitiques, inflation instable, conflits militaires, dettes colossales : rien ne semble troubler la sérénité des marchés. Mais cette résilience n’est peut-être qu’une illusion. Selon l’économiste Michel Ruimy, les investisseurs n’ont pas apprivoisé le risque : ils l’ont banalisé. Dans un monde piloté à vue par des politiques monétaires ultra-accommodantes et des figures issues de la sphère privée, les marchés ont remplacé la prudence par une forme d’agilité stratégique. Cette tolérance à l’imprévisibilité n’est pas synonyme de maturité, mais le signe d’une dépendance croissante aux interventions d’État. En troquant la stabilité contre le pragmatisme opportuniste, les marchés pourraient bien préparer, sans le savoir, leur propre basculement