Existe-t-il un axe Apple-Facebook pour tuer Google sur le marché des mobiles ?<!-- --> | Atlantico.fr
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C’est tout simplement le début d’une nouvelle guerre : Apple veut la tête de Google !
C’est tout simplement le début d’une nouvelle guerre : Apple veut la tête de Google !
©DR

La guerre est déclarée

La guerre entre Apple et Google fait rage. Le premier qui réussira la transition sur le marché des mobiles tuera l'autre. Pour cela, rien ne vaut mieux que l'appui d'un allié de force : Facebook.

Sébastien  Morand

Sébastien Morand

Sébastien Morand est un journaliste indépendant, mercenaire de la pige, spécialisé dans les sous-cultures populaires, les produits dérivés et autres futilités indispensables.

Il est l'auteur du blog Super shogun, webmaster du site Jpop Trash et auteur du manuscrit Et Plus Si Affinités

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La salade juridique que le monde entier a fraîchement dégustée ces dernières semaines, entre les frères ennemis Apple et Samsung, ne cacherait-elle pas autre chose derrière ? On pourrait en effet se poser la question car, finalement, Apple a tout autant besoin de Samsung que l’inverse. L’un vend ce que l’autre fabrique, ils sont ennemis par la force des choses mais couchent dans le même lit. La mort de l’un pourrait signifier la perte de l’autre. Leur divorce semble donc encore assez loin malgré leurs disputes conjugales à répétition. Mais la vérité est ailleurs comme disait l’autre parano.

Ce procès est à voir comme la guerre du Vietnam. Ce n’était pas personnellement après les Vietnamiens que les Américains en avaient, mais contre les Soviétiques. Ici, c’est la même chose. Attaquer Samsung permettait à Apple de taper indirectement sur Google, très étroitement lié au géant coréen. C’est tout simplement le début d’une nouvelle guerre : Apple veut la tête de Google !

Au fond, ça n’étonnera personne, on se souvient tous des paroles très dures de Steve Jobs concernant Android, voulant le détruire pour cause de plagiat. Des propos qui prêtent à sourire quand on connaît l’histoire d’Apple. Mais, entre deux maux d’estomac, Jobs avait bien senti le danger potentiel qu’était, et ne cesserait de devenir, Google pour sa propre firme qui se doit d’être la numéro un incontestée pour rester fidèle à son image élitiste. Et un leader non pas à 60/40, comme beaucoup s’en contenterait, mais à 80/20, comme avec l’iPad. Et s’il faut faire interdire les produits de la concurrence pour cela, on le fera.

Mais voilà, tenter d’éradiquer Google en l’attaquant de front, c’est, à coup sûr, se ruiner tous les deux en procès pouvant durer des années, sans parler de l’image de marque. Il faut donc agir plus mesquinement, jouer l’usure, tenter de déplacer la bataille sur un nouveau terrain, et se trouver des alliés. Le mot « guerre » n’est pas anodin.

Extrapolons. La croissance des ordinateurs stagne, voire recule, d’année en année. C’est un marché vieillissant. Avec des chiffres le donnant en tête des supports pour 2015, l’avenir du Net se trouve dans le mobile, sans parler de la tablette si elle survit à l’effet de mode. Le capitaine Cook parie probablement sur une disparition des ordinateurs à plus ou moins long terme ; disparition qu’il peut lui-même accélérer en arrêtant purement et simplement sa propre production, certes mineure mais ce serait un signal fort et ils en sont capables. Pour Apple, il faut d’ores et déjà commencer à préparer cette migration mondiale sur le mobile et surtout, avant que Google ne le fasse. Le premier qui réussira cette transition tuera l’autre. Et pour cela, il existe une arme déjà en place mais qui manque cruellement de munitions : Facebook.

Ayant montré ces derniers mois toute son incompétence à jouer dans la cour des grands, avec un business model encore à définir, de gros doutes sur la rentabilité de ses 800 millions de comptes, une action chutant chaque semaine et une lassitude du public pour ces profils montrant ce qu’on voudrait être et non pas sur ce qu’on est réellement, Facebook semble ne pas pouvoir dépasser le stade de start-up tant que Zuckerberg en sera le patron. Notons également qu’il a complètement raté le virage du téléphone portable et a pris énormément de retard dans la publicité sur ce support. Tout reste donc à faire.

Un temps adoubé par Jobs, Marko, qui fait désormais figure d’amateur, ne trouve plus de gros soutien ailleurs que chez Apple, qui n’a jamais cessé de le caresser dans le sens de la capuche et d’intégrer son réseau social dans la moindre de ses applications. Il ne faut pas voir ça comme un axe ou un partenariat mais une mise sous tutelle pour l’instant avant l’acquisition pure et simple pour une bouchée de bun quand Facebook s’approchera dangereusement de la faillite. Cela rappelle ces cyniques manipulateurs qui s’enquièrent de l’état de santé d’un parent très malade et se servent de visites régulières comme de prétextes pour faire le tour du propriétaire en attendant d’hériter des lieux.

Le taudis Facebook est sans doute dans l’œil de mire de l’huissier Apple. La saisie est proche. Il faudra tout de même prévoir de sacrés travaux de rénovation avant de pouvoir habiter dedans. Mais qu’importe ! Les fondations sont là, la maison est mondialement connue et des tas de chambres sont déjà réservées. Le reste, c’est juste de l’aménagement et les décorateurs d’Apple sont les meilleurs du monde. En y accolant le logo à la pomme au-dessus de la porte d’entrée, de suite, elle prendra de la plus-value et deviendra une jolie pension de famille, sans doute payante, mais haut de gamme pour « pommé » bon teint ou en passe de le devenir. Imaginez, 800 millions de gens redécouvrant Facebook en version snob, dévoilant encore plus d’infos sur leur vie et payant pour cela ! Un avantage certain, pour ne pas dire décisif, sur Google dans cet avenir mobile.

Tous ces calculs savants provoquent l’hilarité de Microsoft qui regarde de sa « fenêtre » ses bruyants voisins s’insulter joyeusement, en attendant d’appeler la police pour tapage nocturne, et rêvant secrètement d’agrandir son patio après leur expulsion. Balmer est tranquille. L’avantage d’avoir toujours fait des produits originaux, mais médiocres, c’est que personne ne songe à vous les piquer ni vous accuser de plagiat.

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