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Exclusif : François Hollande devrait annoncer sa candidature dimanche 4 décembre
©Reuters

Chaud bouillant

François Hollande, qui veut s'imposer comme l’adversaire naturel de François Fillon, devrait pour se faire se déclarer rapidement candidat. Le dimanche 4 décembre est une date évoquée par ses proches. Il a jusqu'au 15, date limite pour le dépôt des candidatures à la primaire de la gauche.

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand, journaliste politique à Atlantico, suit la vie politique française depuis 1999 pour le quotidien France-Soir, puis pour le magazine VSD, participant à de nombreux déplacements avec Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Hollande, François Bayrou ou encore Ségolène Royal.

Son dernier livre, Chronique d'une revanche annoncéeraconte de quelle manière Nicolas Sarkozy prépare son retour depuis 2012 (Editions Du Moment, 2014).

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"Un dimanche ? C'est un bon jour, le dimanche. Les audiences des 20heures sont au plus haut. Le lundi ? Ça n'est pas pareil. Le mardi ? Il y a les réactions à l'Assemblée."... Ce proche de François Hollande réfléchit à haute voix alors que son café refroidi dans sa tasse. Un léger sourire glisse sur ses lèvres. Visiblement, les hollandais ont passé un cap. Finies les interrogations sur la capacité du président de la République à se présenter. Derrière eux, les heures passées à se demander si Manuel Valls ne ferait pas un meilleur candidat. La seule question qui occupe désormais leurs conversations c'est : quand. Quand François Hollande va-t-il présenter sa candidature ? Quand va-t-il lancer le top départ ?

La large avance de François Fillon à la primaire de la droite et sa victoire quasi assurée, ont ouvert une voie qu'il s'agit de ne pas laisser se refermer. Un boulevard même à en croire les yeux pétillants de la hollandie. "Le simple fait de parler du projet de François Fillon jette une lumière différente sur ce qu'on a fait depuis 5 ans. Depuis dimanche, François Hollande c'est Fidel Castro", s'esclaffe l'un de ses porte-paroles qui égraine le chapelet de bonnes raisons qui, selon lui, vont pousser les électeurs de gauche à se remobiliser : "ils vont préférer la retraite à 62 ans à celle à 65 ans, quand ils vont comprendre que le conseil de sécurité de l'ONU va être dominé par les pro Poutine et que les résolutions sur Alep seront différentes, ils vont aussi réagir". Et d'insister : "la suppression de l'ISF de Liliane Bettencourt, ça devrait aussi les mobiliser. François Fillon, c'est Sarko en pire. Nicolas Sarkozy, lui, avait compris l'électorat populaire. Quand il disait, lors du débat, je ne me vois pas supprimer l’impôt sur la fortune tout en augmentant la TVA, il comprennait les gens modestes. François Fillon, lui, veut faire les deux. Il paraît rond mais, en fait, il est plus dur que Nicolas Sarkozy". Et un autre de se frotter les mains, "c’est fou, c'est la semaine où toutes les cartes sont rebattues. La Une de Libé avec Fillon en Thatcher, c'est notre premier tract et Madelin qui dit "Fillon, c'est Robin des Bois à l'envers, il prend aux pauvres pour donner aux riches", notre meilleur slogan. C'est du défoliant". Où la magie de Noël avant l'heure.

Pour les hollandais, il faut donc profiter de ce moment de grâce. D'autant que les chiffres du chômage sont bons pour le deuxième mois d'affilé. "Il faut montrer, en agissant vite, que l'instant est grave, que François Hollande se pose comme rempart au fillonisme". Les hollandais redoutent, en effet, le vide après le second tour de la primaire de la droite. Ils imaginent déjà les Unes des journaux, le visage de Fillon à droite et une case noire à gauche. Une aubaine pour Manuel Valls ou... François Bayrou qui s'agite déjà pour expliquer, en off, qu'il réfléchit à un projet et qu'il trépigne d'impatience à l'idée de l'espace qui s'ouvre à lui. Ne pas laisser les autres s'avancer. Surtout pas. "Il doit dire : face à François Fillon, face à cette droite dure, je n'ai plus le choix. Il est de mon devoir de me présenter".

Reste donc une question de date. D'après ses proches, François Hollande ne peut pas parler lundi alors que toute la presse sera dans le commentaire de la primaire de la droite. Mardi, le président de la République sera à Prague. Mercredi 1 et jeudi 2 décembre, en déplacement à Abu Dhabi. Le samedi 3, Jean-Christophe Cambadélis organise un rassemblement de la Belle Alliance Populaire mais une partie de l'entourage du locataire de l’Élysée exclu qu'il se déclare à ce moment là car le cadre est trop restrictif, trop partisan. Reste le dimanche 4. "Le dimanche est un bon jour". La semaine suivante, l'agenda est plus flottant qu'à l’accoutumée. De quoi coller avec l'emploi du temps d'un candidat président.

"Nous avions aussi pensé au 12 décembre car ce sera l'anniversaire de la signature des accords de Paris. Or l'écologie va être un thème fort de la future campagne, l'écologie liée à un nouveau modèle économique de croissance. Mais c’est trop tardif", explique un conseiller. Seule date totalement exclue, le 10, jour du grand meeting d'Emmanuel Macron porte de Versailles. "On ne veut pas se positionner par rapport à Macron, explique un hollandais. Si dans le même 20h, on parle de la candidature de François Hollande et du meeting d'Emmanuel Macron, ça ne va pas. Notre interlocuteur, c'est Fillon, donc il faut assez rapidement poser l'affiche du match".

Autre rendez-vous important sur le chemin de François Hollande, le meeting organisé samedi à Bondy par Martine Aubry qui réunira Christiane Taubira, quelques frondeurs, et même un représentant du PC. "Le message qui en ressortira, c'est que François Hollande est le seul trait d'union entre les deux ailes du PS. Si c'est Hollande, Aubry et Taubira le soutiendront. Si c'est Valls, elles seront immédiatement candidates", explique un proche. Un autre ajoute "Valls incarne mais clive, Hollande n'incarne pas mais rassemble". Le même croit savoir que Martine Aubry aurait l'intention de lancer, samedi, un appel au Président de la République lui demandant de ne plus attendre pour se présenter.

De son coté, François Hollande a minutieusement préparé le terrain et tenté de colmater les brèches ouvertes depuis la sortie du livre des journalistes du Monde Fabrice Lhomme et Gérard Davet. Une réunion au ministère de l'Agricuture avec une centaine de députés lui a permis de faire passer des messages : "lorsqu'on me combat, je me bats" afin de tenter de stopper l’hémorragie des cadres. Il a vu les députés des Pays de Loire heurtés par ses propos contre l'aéroport de Notre Dame des Landes. Lors de chaque déplacement, il reçoit les élus, les cajole, les câline. Tente de renouer les liens.

Reste une épine, et non des moindres, dans le pied du Chef de l’État qui s’appelle Manuel Valls. Il n'a pas échappé aux hollandais que les éléments de langage du type : "l'élimination de Nicolas Sarkozy signifie que les français veulent sortir les sortants" ou encore "Duflot, Sarko, le prochain ce sera Hollande" sont venus tout droit de Matignon.

C'est aussi pour ça que François Hollande doit désormais aller vite. Il doit rapidement faire taire son Premier ministre qui, depuis la parution de Un président ne devrait pas dire ça, se sent pousser des ailes. Il ne doit pas laisser se refermer la fenêtre qui vient de s'ouvrir. "Grâce à Fillon, Hollande n'est pas mort", sourit un hollandais qui ajoute "on va se marrer".

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