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Et maintenant voici Sarkozy le Gaulois ! Il est bourré à la potion magique ou quoi ?
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Par Toutatis !

L'ancien chef de l'État se fait étriller à gauche pour avoir mis ses pas dans ceux d'Astérix. Nous, on aime bien…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Mais qu'est ce qui lui a pris au petit Nicolas ? Le ciel lui est tombé sur la tête ? Il a prononcé une phrase qui ne peut être due qu'à une ébriété avancée (hydromel ou potion magique, au choix). "Quand on vit en France, on vit comme les Français. Et on a les Gaulois comme ancêtres" ! Que n'a-t-il pas dit là ? Il aurait chanté la gloire de Charles Martel, ça n'aurait pas été pire…

Il nous semble que justement, Nicolas Sarkozy est parfaitement légitime pour s'attendrir sur les menhirs et les dolmens. Précisément parce que ses ancêtres ne sont pas, mais pas du tout, gaulois. Il convient de chercher leur berceau quelque part dans une région obscure appelée les Balkans. Un père hongrois. Une mère juive de Salonique. Nous tenons ces précieuses informations de Jean-Marie Le Pen qui s'employa à les rappeler lourdement pendant la campagne électorale de 2007…

Nicolas Sarkozy est donc un métèque. Ce qui lui donne un ticket d'entrée privilégié pour Les Aventures d'Astérix le Gaulois. Le papa d'Astérix était en effet, lui aussi, un métèque. Pour ceux qui l'ignoreraient, René Goscinny descend d'une belle lignée issue des bords de la Vistule. Son père s'appelait Simkha. Et son grand-père répondait au nom d'Abraham : il était rabbin à Varsovie. Quelqu'un peut-il prétendre être plus français que Goscinny…

Laissons maintenant de côté ces tendres évocations généalogiques. Et venons-en aux choses sérieuses. Si Nicolas Sarkozy reprend ainsi une formule qui fit le bonheur des élèves d'antan et de nos vieux livres d'histoire, c'est pour des raisons hautement politiques. Il lui faut couvrir de sa voix, bâillonner l'Assurancetourix de Bordeaux qui s'époumone à parler d'identité heureuse pour prendre le contrepied de L'Identité malheureuse de Finkielkraut, un métèque comme Goscinny et Sarkozy. Mais surtout, il veut, à l'instar de Vercingétorix, rallier toutes les tribus gauloises.

En particulier l'une d'elles, la plus importante. Des bouffeurs de sanglier dévoués à une prêtresse blonde qui a fait sienne la couleur bleu. Son "nos ancêtres les Gaulois" ne devrait pas, espère-t-il, les laisser de marbre. Mais tout ça fait un peu vieillot et est violemment excessif, diront les esthètes. Et tout ça va, comme dirait l'Assurancetourix cité plus haut, contribuer à "hystériser le débat sur l'islam". Et pourquoi pas ?

Un tiers des musulmans vivant en France déclarent vouloir obéir à une seule loi : celle de la charia. Et là les gros, peut-être très gros sabots chaussés par Sarkozy sont d'utilité publique. Contre ça, contre la charia, contre la haine de la France, tout est bon : les sangliers, la potion magique, l'intelligence d'Astérix, la force d'Obélix… 

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