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Et comment une multinationale – Airbnb – se fait du fric grâce aux migrants !
©Capture d'écran

Le capitalisme avec une auréole

L'empereur Vespasien, inventeur des célèbre vespasiennes, disait "l'argent n'a pas d'odeur". Celui d'Airbnb a tous les bons parfums de la bienpensance.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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L'autre jour, étant amené à venir à Paris (j'habite en province), j'ai loué un appartement par l'intermédiaire d'Airbnb. C'était bien. Accueillant. Amical. Et surtout beaucoup moins cher que l'hôtel.

Par la même occasion, j'ai appris bien des choses qui m'ont refroidi en allant sur le site de cette multinationale. On pourrait penser qu'Airbnb est juste un intermédiaire voué (moyennant quand même une com' de 15%) à mettre en relation des loueurs et leurs locataires de quelques jours.  Pas du tout. Airbnb, dans un catéchisme émouvant, se présente comme une communauté d'amis. Des dizaines de millions d'amis. Tous mignons. Tous bienpensants.

Ainsi, Airbnb se flatte d'être à la tête du combat contre Donald Trump. Ainsi, on l'aurait deviné, Airbnb est depuis sa naissance "gay-friendly". Ainsi, cette belle, et néanmoins juteuse, entreprise est récemment devenue – c'est plus récent – "muslim-friendly".

Quand Trump a fait son "muslim ban", Airbnb s'est précipité pour proposer d'accueillir les musulmans injustement persécutés. Depuis, il a fait mieux. Car l'entreprise californienne a mis en ligne une application "open home". Elle a pour but d'inciter les propriétaires à accueillir des migrants. Ces hectolitres d'eau bénite ne sont pas innocents. Ils sont mêmes d'un bon rapport financier. Ils font fonction de pub alléchante auprès de tous ceux – bobos de tous les pays unissez-vous! – qui sont sensibles à l'argumentaire amoureux d'Airbnb. Ainsi fonctionne dorénavant le capitalisme moderne du "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil"…

Sur les paquets de café et de cacao, on voit maintenant ces mots : "issu de l'agriculture biologique et du commerce équitable". L'acheteur est supposé être valorisé car il aide un ouvrier agricole péruvien ou un paysan ivoirien. Les T-shirts fabriqués à bas prix au Bangladesh reçoivent la même estampille. En porter un équivaudrait donc à soulager la misère d'un pauvre Bengali.

Tout ça, bien sûr, c'est pour de l'argent. Rien que pour de l'argent. Et cet argent sent bon. Poursuivant mes recherches sur Airbnb, j'ai découvert d'autres trésors de bonté dans leur charte. Sous peine d'être bannis du site, les loueurs doivent s'engager à accepter tout le monde sans distinction de genre, d'orientation sexuelle, de race, de religion et de nationalité. A l'évidence, et compte tenu de ces obligations, je ne peux être éligible à la noble fonction de loueur.

En effet, je me refuserais obstinément à laisser mon appartement à des Juifs religieux. En effet, pour eux, je serais – et je m'y refuse – contraint d'acheter deux vaisselles : une pour la viande, l'autre pour les laitages. Oh, je sais que ce n'est pas bien de taper sur les Juifs. Mais l'avantage, c'est que c'est sans danger : ils sont inoffensifs. Je risque juste d'être traité d'antisémite. Et ça, j'ai l'habitude…

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