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Et ça veut dire quoi quand un président de la République s’exprime « à titre personnel » ?
©LUDOVIC MARIN / AFP

Macron tel qu’en lui-même !

Nous allons tenter de déchiffrer cette énigme

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Vous connaissez certainement la belle théorie sur le double corps du roi. Elle s’applique à Emmanuel Macron. Il est deux : notre semblable, un homme comme nous, et le chef de l’Etat qui est au-dessus de nous.

« A titre personnel », l’homme Macron est parfaitement en droit de préférer Le Touquet à Deauville. L’entrecôte saignante à l’andouillette. Stendhal à Victor Hugo. Et le camembert au Reblochon. 

« A titre personnel », l’homme Macron a donc déclaré qu’il était favorable à la proportionnelle. Mais pas n’importe quelle proportionnelle ; la proportionnelle intégrale ! Mais il se trouve que le président Macron n’est pas du même avis que l’homme Macron. 

Il avait cinq ans pour faire adopter ce nouveau mode de scrutin. Il ne l’a pas fait. On connaît l’objection : Le Sénat était contre et ses voix étaient nécessaires pour valider cette réforme constitutionnelle.

Cette objection ne tient pas. Le président Macron, comme l’y autorise la Constitution, pouvait faire plaisir à l’homme Macron en ayant recours au référendum. L’un des deux Macron a dû dire à l’autre : « ça va pas la tête. Et si les Français disent non ? ». 

« A titre personnel », l’homme Macron doit souffrir de sa cohabitation forcée avec le président Macron. Nous frémissons en imaginant les combats acharnés que se livrent les deux hommes. La seule constante c'est Brigitte : au lieu d’un Macron, elle en a deux !

Il ne vous a pas échappé que les élections approchent et que le président a envoyé l’homme faire un peu de démagogie. Pour notre part, et à titre personnel, nous sommes très favorables à la proportionnelle. 

Avec elle, on reviendrait à la IVe République dont nous connaissons les charmes. A cette époque le président de la République était une potiche honorifique qui inaugurait les chrysanthèmes. C’est ce que nous souhaitons au président Macron. 

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