Et Arnaud Montebourg enfonça un clou supplémentaire dans le cercueil des entrepreneurs français<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Arnaud Montebourg creuse la tombe des entrepreneurs français.
Arnaud Montebourg creuse la tombe des entrepreneurs français.
©

Arrêt de mort

Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a déclaré que "La concurrence, ce n'est pas une politique, c'est l'absence de politique", se positionnant en faveur des ententes entre concurrents pour gagner des marchés, surtout à l'exportation.

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

Voir la bio »

La libre concurrence est le socle sur lequel s'ancre l’esprit d’entreprise : la liberté d’inventer, d’innover, de se dépasser… et de réussir. Ce qui motive n’importe quel créateur, c’est d'être David vainqueur de Goliath pour gagner et s’imposer. C’est ce qui nous fait rêver.

Déjà, Montesquieu savait que « c’est la concurrence qui met un juste prix aux marchandises ». Nous savons, nous, que dans une économie mondialisée et soumise à l’immense fluctuation du coût du travail, il faut s’en sortir par le haut, c’est-à-dire par la valeur ajoutée et l’inventivité ; nous n'avons « pas de pétrole mais des idées !», cocorico nécessaire pour ne pas mourir dépassé. Alors quand Arnaud Montebourg enfourche un nouveau destrier pour clamer que "ralentir l’innovation pour préserver ceux qui sont en place est une nécessité", ce sont deux millions d’entrepreneurs et surtout des PME qui sont glacés d’effroi. On veut ôter sa fronde à David pour préserver le géant ! Déjà, courir avec des boulets aux pieds plus lourds pour les PME est inadmissible, mais voilà qu’une fois de plus l’Etat s’en mêle pour dire et faire le contraire de ce qu’il faudrait. Cet interventionnisme est de plus une atteinte à l’éthique, car une distorsion de concurrence et une entente illégale de fait (quelle qu’elle soit) est contraire à la loi, mais personne ne semble s’en offusquer.

Ainsi donc, il faudrait s‘entendre entre soi, dans la cour des grands, pour préserver certains de nos grands groupes (qui par ailleurs paient moins d’impôts, peuvent jouer de toutes les ficelles internationales, s’offrir les conseils les plus talentueux…). C’est en permanence que l’on opprime les petites et moyennes entreprises : tel grand groupe empêchera un isolant mince révolutionnaire d’obtenir un label avec l’aide du ministère ; telle collectivité locale fera concurrence aux entreprises qui elles, paient la TVA ; telle enseigne qu’on empêche de s’installer dans une zone « réservée » à d’autres ; tel secteur qui peut ouvrir le dimanche et pas l’autre… sans parler des taxis ! Parce qu’en fait, le vrai problème en la matière, c’est bien l’Etat qui a décidé de s’octroyer les revenus de licences qui augmentent de 10% tous les ans, et évidemment introduire une légitime concurrence, c'est de fait et voler sans vergogne les artisans endettés...

Et comment voulez-vous, dans des circonstances pareilles, créer 1.800.000 emplois ! Le nouveau chiffre augmenté est le fruit d'une foucade Monteburlesque ...

Monsieur le ministre, êtes-vous conscient qu'à la suite de votre sortie sur la concurrence, c’est 50 start-up de plus qui s’organisent pour quitter la France ? Et tout cela au moment où le président de la République est dans la Silicon Valley pour vanter notre Hexagone roi des start-up ? On ne peut pas dire n’importe quoi : jeter ne serait-ce qu'un doute sur la légitimité de la concurrence, c’est nous faire douter de notre pays, du droit et de l’éthique.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !