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Estivales du FN : à la rencontre de ces militants à qui le parti de Marine Le Pen ne fait plus peur
©Reuters

En route pour 2017

Plus de dix jours après la rentrée politique du FN à Brachay auront lieu, à partir de ce samedi à Fréjus, les "Estivales de Marine Le Pen" en remplacement de la traditionnelle "Université d'été du FN". Un changement de nom qui s'inscrit dans la poursuite de la stratégie de dédiabolisation du parti en vue de séduire davantage d'électeurs, dont la base est en voie de consolidation.

Antoine Baltier

Antoine Baltier

Antoine Baltier, journaliste indépendant, s’intéresse à l’extrême droite depuis de nombreuses années. Il a déjà co-publié, notamment, une enquête sur l’intégrisme catholique en France.Son dernier livre, Comment devient-on électeur du Front National, vient de paraître aux éditions du Cherche Midi. 

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Atlantico : Ce week-end auront lieu à Fréjus les "Estivales de Marine Le Pen", nouveau nom donné à ce qui était appelé jusqu'à présent l' "Université d'été du FN". Dans cette nouvelle appellation, on remarque à la fois l'accent mis sur la personnalisation de la candidate et sur l'évacuation du parti. Cette stratégie de communication peut-elle convaincre un ensemble plus large d'électeurs que ceux déjà acquis au FN ? Ces derniers vont-ils y être également sensibles ?

Antoine BaltierLa marque FN me paraît essentielle pour le parti. Parmi les électeurs que j'ai rencontrés, j'ai pu constater que la stratégie de dédiabolisation avait fonctionné. De ce fait, je ne pense pas que l'évacuation de l'appellation Front national soit positive. Au-delà de la présidentielle et d'une manière générale, dans les différentes élections locales, la marque FN est à l'origine de la victoire des candidats frontistes. Vouloir donc effacer cette marque, comme c'est le cas lors de l'évènement de ce week-end à Fréjus, me paraît même être dangereux. Mon enquête m'a permis de mettre en lumière que les gens n'ont plus peur de la marque FN. Cette stratégie d'évacuation aurait pu fonctionner au tout début du processus de dédiabolisation mais plus maintenant. 

Quant à la personnalisation, cela constitue l'une des principales caractéristiques du parti, qui remonte déjà à l'époque de Jean-Marie Le Pen. 

Malgré certaines tensions internes, le FN paraît plus uni que ne le sont actuellement le PS et les Républicains. C'est cette unité que souhaite afficher Marine Le Pen lors de ce week-end. L'unité du parti constitue-t-elle l'un de ses éléments attractifs à l'égard des électeurs ? 

Effectivement. Rappelons toutefois qu'il existe deux lignes au sein du FN : celle de Philippot, nationale-républicaine, et la ligne identitaire et plus libérale incarnée par Marion-Maréchal Le Pen. La coexistence de ces deux lignes au sein du parti lui permet de toucher une frange beaucoup plus large de l'électorat dans son ensemble que dans le cas où le parti n'aurait été animé que par la ligne identitaire. Malgré les divergences entre ces deux lignes, je pense que la diversité des positions au sein du FN lui est profitable. 

A  lire également sur notre site : Portrait de Martin, 23 ans, électeur FN : "Je caricature un peu mais maintenant c'est "nous, les  blancs" contre "eux, les Arabes""

Dans les entretiens que j'ai pu mener, il est intéressant de remarquer que certains électeurs sont en désaccord avec des points du programme du FN mais en accord avec certains de ses aspects qui leur tiennent tout particulièrement à coeur, comme les questions d'identité et d'immigration. Par leur attachement à ces questions, ils peuvent ainsi totalement occulter leurs désaccords, notamment sur le programme économique du FN ainsi que sa dimension européenne.

Plusieurs thèmes seront abordés ce week-end lors de ces "Estivales" parmi lesquels l'immigration, la Nation et la République, l'école, le Brexit, la sécurité et l'identité. Le politologue Joêl Gombin, sur le site du Point, affirmait que "Le FN a un socle électoral important, en voie de consolidation". Quels sont les ressorts de cette consolidation auprès de l'électorat ? Dans quelle mesure les "Estivales" de ce week-end pourraient-elles accélérer le mouvement ?

La progression du FN s'inscrit dans une victoire idéologique. C'est ce qui constitue la principale force du parti. On le voit bien avec la question identitaire : il s'agit d'une question provenant initialement et traditionnellement de l'extrême droite. Or celle-ci a débordé à droite, et désormais même à gauche. C'est devenu aujourd'hui une véritable obsession qui n'est, à mon avis, pas prête de s'arrêter. 

Propos recueillis par Thomas Sila

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