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Epargne : le retour en force de l'assurance-vie est-il forcément une bonne nouvelle ?
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Le come back

En dépit du succès du Livret A et du LDD, l'Assurance-vie a collecté 1,7 milliard d'euros en octobre, soit sa meilleure performance depuis 15 mois.

Marc Fiorentino

Marc Fiorentino

Marc Fiorentino a œuvré pour des banques d'affaires américaines en Europe durant seize ans, puis a créé sa propre société de Bourse, Euroland Finance, et en 2007, un site de conseil en investissement financier, Allofinance.com.

Il est l'auteur de Sauvez votre retraite, paru le 17 janvier 2013 aux éditions Robert Laffont

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Atlantico : L'Assurance-vie a collecté 1,7 milliards d'euros en octobre, selon les chiffres publiés par l'Association française de l'assurance, soit la meilleure performance depuis 15 mois. S'agit-il d'une bonne nouvelle ou est-ce le reflet d'un perte de confiance envers l'économie ?

Marc Fiorentino : Il s'agit d'une bonne nouvelle pour l'Assurance vie puisque les Français reviennent vers le produit qui présente la meilleure enveloppe fiscale d'autant plus que celle-ci permet de financer l'économie, à l'inverse du Livret A pour sa part orienté sur le logement social.

Mais il faut faire le parallèle avec la collecte record récemment enregistrée pour le Livret A et le Livret de développement durable (qui ont recueilli 21,29 milliards d'euros au mois d'octobre, ndlr). En termes clairs, ces chiffres sont le reflet d'une véritable explosion de l'épargne de précaution chez les Français et donc le signe d'un malaise terrible.

Il y a une incertitude si forte sur l'avenir qu'il y a un phénomène dont on parle peu : de plus en plus de Français ayant de l'épargne craignent que les retraites futures ne soient pas financées par le système de répartition actuel à tel point qu'ils épargnent davantage pour financer eux-même leur retraite par capitalisation.

Livret A, LDD, Assurance-vie... quelques soient les placements, les collectes d'épargne se sont accrues en octobre. Ce phénomène est-il amené à se poursuivre ?

Nous sommes au niveau maximal : l'Etat français ne peut être plus sécuritaire qu'il ne l'est actuellement. L'aversion au risque est au sommet. Si cela traduit une crainte, cela reflète aussi un potentiel incroyable pour des actifs plus risqués comme les actions.

Ce phénomène ne peut donc pas se poursuivre car nous ne pouvons pas aller plus loin. Tout l'argent disponible possible est déjà placé dans l'Assurance-vie sous forme de fonds euro, et dans le Livret A.

Autre facteur : cette hausse s'explique aussi par l'illisibilité fiscale du gouvernement. En dehors du livret A et, dans une moindre mesure l'Assurance vie, les régimes fiscaux des autres placements changent tous les deux ou six mois.

Cette hausse de la collecte d'épargne sur l'Assurance vie est-elle une bonne nouvelle pour le financement de l'économie ?

L'Assurance vie est la meilleure enveloppe fiscale. Mais les montants récoltés sont trop orientés vers les fonds euros, des placements en obligations et emprunts d'Etats. L'épargne pourra s'orienter vers la bourse ou le financement de l'économie que s'il y a une détente des épargnants.

Qu'il y ait de l'argent dans l'Assurance vie est une chose. Il faut désormais qu'il s'oriente vers le financement de l'économie réel.

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