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Entrée dans l'inconnu : les scénarios du crépuscule du quinquennat Hollande
©Reuters

Problème, solution

L'Euro 2016 approchant à grand pas, il devient urgent pour le gouvernement de mettre fin aux mouvements de contestation auxquels il doit faire face. Et dans le cas du retrait de la loi El Khomri, qui signerait le départ de Manuel Valls, peu de choix s'offriraient en réalité au président de la République pour le remplacer.

Carine Bécard

Carine Bécard

Carine Bécard est journaliste politique à France Inter.

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Atlantico : Manuel Valls cristallise aujourd'hui les tensions et les attaques de l'opposition de gauche et des frondeurs, en particulier dans le contexte de la réforme du code du Travail. Martine Aubry, Arnaud Montebourg, Emmanuel Macron... Si le Premier ministre démissionnait ou était poussé à le faire, par qui François Hollande pourrait-il le remplacer à Matignon à moins d'un an de l'élection présidentielle de 2017 ? Quelles sont les perspectives qui s'offrent à lui ?

Carine Bécard : Avant toute chose, rappelons que nous analysons une hypothèse parfaitement fictionnelle. Pour le moment, l'objectif du gouvernement est bien de tenir bon, de ne pas céder face à la CGT. Le coût et le coup seraient trop grands pour François Hollande. L'image renvoyée serait celle d'un Président qui abandonne devant un mouvement de contestation qui, sans mépris aucun, n'est pas si important.

Pour autant, il est vrai que l'Euro 2016 commence dans deux semaines, et l'on imagine mal le gouvernement ne pas tout faire pour régler ce problème avant. François Hollande ne peut pas montrer au monde entier cette image de son pays, ce qui me laisse penser qu'un retrait du texte est une hypothèse envisageable. Et dans ce cas mécaniquement, Manuel Valls serait effectivement obligé de démissionner car il défend cette loi depuis le début avec beaucoup de détermination, et on le voit mal rester en cas de retrait.

A partir de ce moment, je pense que les options de François Hollande ne sont pas si nombreuses. Rappelons que François Hollande, depuis l'origine, avait exprimé l'intention de garder son Premier ministre jusqu'au bout. Ce serait donc un bouleversement.

L'hypothèse Martine Aubry me semble impossible, car ils sont incapables de travailler ensemble : un Premier ministre et un Président, même si cela n'a pas toujours fonctionné comme cela, doivent travailler main dans la main. Le Premier ministre doit être d'une loyauté totale envers le Président. Et l'on sait que Martine Aubry n'en serait pas capable.

Dans l'hypothèse où François Hollande voudrait se réconcilier avec la gauche et les frondeurs, je ne pense pas qu'Arnaud Montebourg ou un autre accepterait cette proposition. D'autant que dans ses récentes prises de paroles, l'ancien ministre de l'Economie est extrêmement sévère vis-à-vis de François Hollande. Et Arnaud Montebourg ne constitue pas un danger immédiat pour François Hollande. S'il exprime des envies pour 2017, je doute que François Hollande soit effrayé par sa candidature.

L'élection va phagocyter l'espace parlementaire et il ne restera que trois grands textes à faire passer : la loi Sapin II, le texte égalité et citoyenneté et le budget. Il sait qu'il n'aurait aucune marge de manœuvre, et que cela pourrait se retourner contre lui en devenant comptable de la politique gouvernementale.

Emmanuel Macron, au contraire, pourrait être une option intéressante pour François Hollande. Il a toujours été à ses côtés, son secrétaire général adjoint à l'Elysée, puis son ministre de l'Economie... Ils sont sur la même ligne politique et se connaissent bien. Surtout, François Hollande aurait la possibilité de stopper son avancée présidentielle, de maîtriser le trublion de son équipe gouvernementale, et de profiter de sa cote de popularité. Son affichage "ni droite ni gauche" pourrait également plaire à une partie de la droite modérée.

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