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En abandonnant la famille, Hollande abandonne les familles
©Reuters

Tribune

L'interview de François Hollande dans Elle montre que pour le président, la famille est un champ de bataille où il essaie désespérément de battre le rappel de ses troupes.

Ludovine de La Rochère

Ludovine de La Rochère

Ludovine de la Rochère est présidente du Syndicat de la famille (anciennement «la Manif pour tous»).

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Depuis le 11 février dernier, on ne savait pas très bien comment le président de la République allait rattraper le coup. Il avait en effet provoqué l’ire de tous les féministes en nommant, lors du dernier remaniement ministériel, Laurence Rossignol ministre de « la Famille, de l’Enfance et des Droits des femmes ». Ce qui lui a valu d’être qualifié de réactionnaire, de passéiste et même, comble de l’horreur, de droite. Alors, comment rattraper cette bourde !?

La réponse est arrivée cette semaine avec une interview dans le magazine Elle pour la Journée de la Femme. Le féminisme, pour Hollande, c’est quasiment aussi simple que le greenwashing pour les pétroliers : il suffit de communiquer au bon moment au bon endroit. L’opération est plutôt bien réussie puisqu’il arriverait presque à nous faire oublier qu’il est le seul à avoir répudié publiquement sa compagne par voie de presse, curieux féminisme.

Hollande tente donc, dès la première question, d’éteindre la polémique autour du ministère avec une pirouette : ne pas répondre à la question et ouvrir une autre brèche. Vous lui reprochez d’être réac en regroupant les portefeuilles de la famille et du droit des femmes ? Il déclare, en réponse, son amour fou pour toutes les familles par l’ajout d’un pluriel dans l’intitulé dudit ministère et ceci pour prouver que son vœu le plus cher est de « donner à tous la possibilité de former une famille, au-delà des questions de genre ».

A lire aussi, la réaction de Benoît Rayski : Quand François Hollande dit : « Famille, je te hais ! »

Le problème c’est que cette pirouette sémantique ne calme rien, bien au contraire. Le singulier des intitulés de ministères fait référence à une notion générique que le pouvoir public envisage dans sa globalité. Tandis que l'usage du pluriel met l’accent sur les différences, les particularismes. Au lieu de rassembler, il renvoie sciemment dos à dos et divise. Ce « s », c’est l’expression des difficultés politiques de Hollande : un gage de bonne conduite donnée à la gauche sur les sujets sociétaux, un leurre pour endormir les militants et tenter de faire oublier son incapacité sur les autres sujets, et en particulier sur le chômage.

Comme si cela ne suffisait pas, Hollande en rajoute en rappelant son vœu le plus cher, celui que tous puissent former une famille « au-delà des questions de genre ». Le Président continue à ignorer le fait que la filiation n'est possible que dans le contexte de la complémentarité des sexes. Et il donne des gages aux partisans de la GPA et la PMA sans père. Mais ces deux procédés, nous ne cessons de le rappeler, représentent l’ouverture d’un droit à l’enfant et non plus d’un droit de l’enfant, qu'ils privent délibérément d’un père ou d’une mère. Sans compter que laisser une porte ouverte à la GPA à l’occasion de la Journée de la Femme c’est faire bien peu de cas de la condition féminine, justement.

Cette interview n’est qu’une preuve supplémentaire que François Hollande considère la famille comme un champ de bataille où il essaie désespérément de battre le rappel de ses troupes. Si le président aime tellement les familles, pourquoi ne pas revaloriser la politique familiale et donner les moyens aux familles d’assurer leur rôle en les soutenant véritablement ?

Loin de l'utopie individualiste de François Hollande, la famille représente une réalité concrète pour 66 millions de citoyens français : parents, enfants, frères et soeurs, grands - parents, cousins et cousines, oncles et tantes... mais aussi tous ces moments partagés, ces événements familiaux, ces coups de main des grands-parents pour un enfant malade, pour les temps des vacances scolaires ou encore pour le budget à réunir pour le permis de conduire du « petit ». La famille, c’est aussi le réconfort apporté en temps de chômage, de dépression ou de maladie...Pour tout cela, la famille doit être traitée avec une immense précaution.

Hélas, le Président est prêt à sacrifier l'avenir de la famille et l'intérêt supérieur de l'enfant pour son profit personnel.

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