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Elémentaire, mon cher Watson ! Devenir aussi fort que Sherlock Holmes pour lire ce qui passe dans l’esprit des autres, c’est possible. Mode d’emploi
©Reuters

Je vois, je vois...

Avec quelques outils et une bonne dose de sens de l'observation, il est possible d'en savoir beaucoup sur un inconnu que l'ont voit pour la première fois.

Le très british Sherlock Holmes est sans aucun doute le meilleur détective du monde, dans la fiction. Son sens inné de l'observation et de la déduction le rend imbattable. Mais, avec quelques outils, il est possible d'en savoir énormément sur un inconnu que l'ont voit pour la première fois et dont on cherche à en connaître davantage.

Une rencontre peut, par exemple, commencer sur Internet, via les fameux sites de rencontre. Si les membres espèrent y trouver chaussure à leur pied, ce serait oublier le portrait très subjectif qu'ils donnent d'eux-mêmes sur ces sites. Difficile donc de déterminer la véritable personnalité de l'homme ou de la femme rencontrée. Une étude américaine de 2009 a d'ailleurs montré qu'un tiers des photos des membres sont trompeuses.

Mais il est aussi possible de rencontrer une personne par Facebook, outil bien plus révélateur. Comparé aux sites de rencontre, "ce n’est plus du tout un bal masqué" souligne ainsi Michael Stora, psychanalyste et spécialiste du virtuel à Psychologies Magazine. Fini l'anonymat, les membres remplissent une foule d'informations comme le nom, la ville d'origine ou les études qu'ils ont suivies. "Facebook est très utile car il montre bien ce que fait chacun au cours de sa vie", insiste Sam Gosling, professeur en psychologie sociale à l'université d'Austin au Texas, interviewé par Business Insider. "Mais cela n’empêche en rien la mise en scène de sa personnalité" prévient Michael Stora, "car c’est là la spécificité même d’Internet". Le besoin de se montrer sous son meilleur jour est encore très présent et beaucoup ont parfois tendance à exagérer certains traits. Mais la communauté d'amis saura délier le vrai du faux. "Si je poste souvent des photos de moi en train de faire du parachute alors que ce n'est pas du tout ce que j'aime, mes amis vont immédiatement m'interpeller", souligne Sam Gosling. Petit indice supplémentaire : une personne qui aime la culture n'a pas besoin de le rappeler constamment ni besoin de montrer des tonnes de photos de lui à tous les événements culturels. Une personne qui le ferait serait peut-être plutôt en manque d'attention.


L'étape suivante est généralement le coup de fil. La voix et les mots employés trahissent de nombreux traits de personnalité. Une parole positive montre une personne sûre d'elle et en sa réussite.

Puis vient la rencontre. Première règle : " La première impression est souvent assez juste", explique Sam Gosling. Une étude de 2006 de l'Université de Santa Barbara a ainsi montré que des femmes étaient capables de savoir si un homme serait un bon père, simplement en l'observant. Les résultats étaient ainsi en adéquation avec l'intérêt que portent ces hommes aux enfants. Seconde règle : vraie ou fausse, la première impression est très difficile à changer. Le cerveau analyse tous les signaux verbaux et non verbaux de l'interlocuteur. Selon une étude de l'Université de Princeton datée de 2006, il suffit d'un dixième de seconde pour porter un jugement sur quelqu'un. Ainsi, par exemple, l'impression d'avoir en face de soi un homosexuel ou un hétérosexuel se maintient, même si elle est démentie.

Cette auto-persuasion s'explique notamment par les messages envoyés par le corps (une posture voûtée traduit de la timidité, par exemple) mais aussi par l'apparence qui donnent une foule d'information. "Les narcissiques ont tendance à prendre particulièrement soin de leur apparence. Pour les femmes, il s'agit d'accentuer leur décolleté et pour les hommes leur musculature" traduit Sam Gosling. Les vêtements peuvent aussi donner un aperçu de notre personnalité. Un slogan sur le tee-shirt est un bon exemple. De la même façon, "la fixité d’une tenue vestimentaire peut être le support d’une identité vacillante", explique la psychiatre Catherine Joubert à Psychologies magazine."Se regarder dans un miroir et se voir toujours semblable devient une façon de renforcer une identité fragile."

Dernière étape, se rendre chez son partenaire. "Ce que l'on trouve dans les maisons sont des indices très puissants pour en savoir plus sur l'ouverture aux autres d'un individu", souligne Sam Gosling. "Entrez chez quelqu’un, et vous en saurez plus sur lui qu’après des heures de discussion", renchérit Psychologies magazine. Ainsi, la décoration révèle nos goûts, à condition là encore de délier le vrai du faux. Une grande bibliothèque remplie des œuvres de Platon mises en évidence signifie rarement un grand intérêt pour le philosophe grec mais plutôt le besoin de renvoyer une image particulière. En revanche, le bouquin qui traîne sur la table de chevet est bien plus révélateur… Même chose pour la musique. Le jazz ou la musique classique montre une personne stable, ouverte et intelligente. Le rap et le hip-hop sont davantage liés aux personnes très extraverties et plutôt libérales. La country ou la pop s'adressent à des individus plus conservateurs et moins ouverts aux autres.

Dernière étape pour tout savoir sur cet(te) inconnu(e), fouillez la poubelle, la "fenêtre de l'âme" explique, sans rire, Sam Gosling. En fait, c'est un condensé de nos objets, de nos goûts et de notre personnalité, sans qu'on ait pu faire le tri. Bien sûr, cette dernière démarche ne s'utilise qu'en cas de force majeure. En tout cas, Sherlock Holmes ne s'y abaisserait probablement pas.

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