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Le dollar devrait être la devise vedette de l’année 2012.
Le dollar devrait être la devise vedette de l’année 2012.
©Reuters

Revue d'analyses (financières)

Dans l’œil des marchés : Dominique Trenet, stratégiste dans une société de gestion indépendante, dresse, chaque mardi, un panorama de ce qu'écrivent les analystes financiers et politiques les plus en vue du marché.

Dominique Trenet

Dominique Trenet

Dominique Trenet est stratégiste dans une société de gestion indépendante

Chaque semaine, il réalise pour Atlantico une synthèse des opinions les plus significatives sur l’évolution de la crise que nous sommes en train de vivre.

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On était vendredi dernier presque dans le conte de fées avec le succès du placement des dernières émissions espagnoles et italiennes et un début de confiance qui revenait jusqu’au moment où les rumeurs sur la dégradation du triple A de la France ont commencé à circuler.

Les commentaires des hommes politiques sur la perte de son triple A par la France sont consternants. François Hollande utilise la métaphore footballistique : « Nous ne sommes plus en première division… », « Tout ne sera pas possible… », « Mon programme c’est l’espérance lucide… ». Martine Aubry déclare que « Nicolas Sarkozy est le Président de la dégradation de la France ». Pour Jean-Louis Bourlanges de Sciences Po il s’agit « d’ un programme qui consiste à ne rien dire tout en étant extrêmement audible ».

Nicolas Sarkozy de son côté a eu tort de déclarer que « le triple A est pour la France un Trésor National » et de donner l’impression que la politique industrielle de la France était centrée sur les sauvetages de Sea France et de Petroplus. Ce serait tellement plus simple de reconnaître que « le modèle social que le monde entier nous envie » de Jacques Chirac a explosé, car il n’est pas possible de financer dans la durée l’État providence à crédit. Comme le dit Marc Fiorentino sur BFM, nous vivons la fin du fantasme du couple franco-allemand, désormais c’est l’Allemagne qui a les clefs de l’Europe.

La situation de l’économie mondiale serait meilleure qu’il ne paraît. C’est le message qu’a transmis Patrick Artus de Natixis à 600 investisseurs qui assistaient à la journée organisée par OFI Asset Management au Palais Brongniart à Paris. Selon lui, aux Etats-Unis, le Quantitative Easing a fonctionné, pas de la manière attendue mais peu importe. L’immobilier résidentiel poursuit son redressement et il s’attend à un taux de croissance supérieur à 3% pour 2012. La Chine devrait connaître un boom des investissements de productivité notamment grâce à l’équipement des usines en robots destiné à contrebalancer les effets des hausses de salaires. Même l’Europe trouve grâce à ses yeux car il considère que tout n’est pas noir.

Les États-Unis montrent un léger tassement de l'activité

Petites déceptions cette semaine sur l’économie américaine. Les ventes au détail se sont tassées en décembre, la balance commerciale s’est de nouveau dégradée, tout comme les inscriptions au chômage. Les seuls points positifs concernent l’amélioration du crédit à la consommation et la confiance des patrons de PME.

Les 500 sociétés américaines figurant dans l’indice S&P 500 (le S&P 500 est un indice boursier basé sur 500 grandes sociétés cotées sur les bourses américaines) devraient réaliser selon Bob Doll Chief Equity Strategist de Blackrock, premier gérant mondial, un bénéfice par action de 103$ en 2012 (+6,2%) contre 97$ (+13,7%) en 2011 et 85,28$ (+40,3%) en 2010.

En Europe, l'inquiétude sur la Grèce grandit

Les taux italiens et espagnols ont baissé grâce à l’injection massive de liquidités par la BCE. C’est le moment qui a été choisi par l’agence de notation Standard & Poor pour annoncer la dégradation de la France de sa note Triple A…

La Grèce devrait faire défaut selon Jonathan Lemco, analyste crédits souverains de Vanguard. C’est vraiment le sujet important de ces prochains jours car la dette grecque cote entre 21 et 24% du nominal, avec un prix du CDS qui coûte 7M$ pour assurer 10M$ de dollar de créance sur la Grèce.

Pour le moment, on assiste en Europe à une stagnation de la production industrielle avec une hausse en France et une baisse en Allemagne, au Royaume Uni et en Suède..

La gestion de la crise européenne va continuer de peser sur le comportement des marchés pendant tout le premier semestre. Ce n’est qu’au second semestre que les investisseurs devraient recommencer à s’intéresser aux valorisations et aux perspectives bénéficiaires des entreprises.

Sur les banques européennes, la pression semble retomber puisque Chris Wood, stratégiste de CLSA Hong Kong, filiale du Crédit Agricole Paris, qui en recommandait la vente à découvert depuis le 6 mais 2010, a envoyé un message à ses clients pendant le week-end pour leur recommander de clôturer leurs positions après un gain de 42%. Cela n’empêche pas Félix Zulauf de Zulauf AM à Zurich de prévoir dans la dernière table ronde organisée par le magazine américain Barron’s, que les banques européennes sont vouées à être toutes nationalisées car elles vont faire faillite !

Devises : bonnes perspectives sur le dollar

Le dollar devrait être la devise vedette de l’année 2012. Hans Redeker, le spécialiste des changes de Morgan Stanley s’attend à une parité de 1,21 contre l'euro.

L’euro a cédé 5% contre le dollar australien au cours des trois dernières semaines. La monnaie européenne est de plus en plus intéressante pour financer des achats de devises et d’actifs plus attractifs. Pour Alice Ross du Financial Times, le dollar n’est donc plus la devise préférée des opérateurs souhaitant réaliser des opérations de carry trade.

La livre turque est en petite forme, car elle a perdu 22% face au dollar américain en un an, ce qui a eu pour effet de favoriser l’inflation qui ressort à 10,45% sur un an en décembre. Cela fait craindre à Emre Deliveli, le Nouriel Roubini turc, un atterrisage brutal en 2012.

Marchés : la Chine pourrait remonter

Les marchés asiatiques seront attractifs, mais au second semestre seulement. Selon Timothy Moe stratégiste de Asia Pacific, la croissance sur l’ensemble de l’année sera de 7,1% (4% en dehors de la Chine). Quant aux bénéfices des sociétés, il croîtront de 6% en 2012 pour rebondir à 12% en 2013.

Le marché chinois a baissé de 65% depuis son plus haut de 2007, mais il a rebondi de 5% cette semaine. Pour Joyce Poon de GaveKal nous sommes au début d’une revalorisation de l’indice Shangai Composite au cours des six prochains mois. On assiste à un léger reflux de l’inflation, une stabilité des exportations.

Le marché brésilien en revanche entre dans une période difficile car la perspective d’une forte hausse de l’inflation est très probable. Dilma Rousseff a du mal à lutter contre la corruption et à mieux contrôler les dépenses de son gouvernement. Selon Joe Leahy du Financial Times, nous allons assister à un fort ralentissement de la croissance brésilienne.

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