Écologie : nouvelle dictature religieuse ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Nicolas Hulot : futur candidat écologiste pour 2012 ?
Nicolas Hulot : futur candidat écologiste pour 2012 ?
©

Stéphane Hessel s'y met aussi...

L'écologie, personne n’est contre ou plutôt tout le monde est pour. Pour l'écrivain Benoît Rayski, il s'agirait même du dernier avatar de la bien-pensance consensuelle...

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

Voulez-vous que le ciel soit toujours bleu ? Oui ! Souhaitez-vous que l’air redevienne pur ? Oui ! Désirez-vous être à l’abri d’une catastrophe nucléaire ? Oui ! Détestez-vous les marées noires gluantes et puantes ? Oui ! Aimeriez-vous avoir dans vos assiettes des produits à la saveur d’antan ? Oui ! Donc, Nicolas Hulot, Eva Joly, ou n’importe qui d’autre estampillé vert, est assuré d’être élu haut la main à la présidence de la République…

Voulez-vous renoncer à vos voitures bruyantes, polluantes, et vous déplacer à vélo et à pied ? Non ! Souhaitez-vous payer votre électricité deux ou trois fois plus cher ? Non ! Accepteriez-vous de vivre dans des appartements froids, chauffés à 16 degrés ? Non ! Aimeriez-vous, afin d’en finir avec l’affreuse énergie nucléaire et le répugnant pétrole, qu’on rouvre les mines de charbon avec leur poussière noire qui envahit tout, la silicose qui ronge les poumons et le grisou qui tue ? Non ! Désirez-vous, pour être débarrassé de la détestable agriculture productiviste (OGM, semences Monsanto, engrais chimiques, etc.), que tout ce qui pousse soit bio et que des dizaines de millions de Chinois, d’Indiens et d’Africains meurent à nouveau de faim ? Non ! Donc, Nicolas Hulot, Eva Joly, ou n’importe qui d’autre estampillé vert, est assuré d’être battu à plate couture lors des prochaines élections présidentielles…

Le sectarisme redoutable de l'écologie

Ainsi en va-t-il de l’écologie. Elle a, côté cour, le charme suave d’une chanson d’amour. Mais, côté jardin, elle dissimule un sectarisme redoutable, parfaitement apte à domestiquer les corps et les âmes. Sa séduction vient de sa capacité à s’inscrire dans les 10 Commandements (Tu ne tueras pas, etc.) et d’y rajouter un 11ème : Tu ne pollueras pas. Mais elle a beau s’habiller du blanc le plus candide et virginal - du lin issu de l’agriculture biologique, du coton distribué par le commerce équitable - elle demeure une idéologie avec toutes ses dérives, ses excès et ses contraintes.

La plupart des autres idéologies sont détestables car elles ont l’inconvénient de se terminer mal. Capitalisme, libéralisme, impérialisme, stalinisme, fascisme : tous finissent en « -isme », ce qui rime, à l’évidence, avec fanatisme. L’écologie, elle, si douce avec ses couleurs pastel finit, en « -ie », et c’est  pourquoi elle est si jolie…

La charmante s’avance, bien-sûr affublée de tous les déguisements possibles, plus ou moins réussis. Grimée en Vercingétorix (José Bové), camouflée en burqa (pour ceux qui marient son vert avec celui de l’Islam), cachée par un masque vénitien (version italienne), habillée de la peau d’un nounours nommé Teddy, chez les Anglo-saxons, ou Micha chez les Russes. Mais derrière l’écologie si jolie, il y a l’écologisme beaucoup moins joli. Car comme dans toute religion ou idéologie, on y trouve nombre d’inquisiteurs amoureux du bûcher et d’ayatollahs adeptes de la lapidation (et aussi ses vieux enfants de chœur comme Stéphane Hessel qui a déclaré vouloir voter Nicolas Hulot).

L'extrémisme écologiste

Il est certes du plus mauvais goût d’en parler. Et il est difficile d’imaginer que les sympathiques Nicolas Hulot ou Eva Joly (encore qu’elle…) puissent compter parmi ces énervés inquiétants. Ces fanatiques sont de multiples obédiences. Les poètes de la décroissance qui veulent un retour en arrière pour se blottir dans un imaginaire jardin d’Eden. Les fanatiques qui hurlent sur vous parce vous avez marché sur une fleur (supposée rare) sur le plateau de Millevaches. Les Khmers verts qui veulent faire disparaitre les cliniques d’accouchement pour que les femmes mettent bas dans la nature, adossées à un arbre, ce qui fait, parait-il, de très beaux bébés (quand ils survivent). Ceux qui veulent proscrire la cuisson et retrouver le cru pour que revienne le goût primaire des aliments. Les adorateurs de la déesse Terre, Gaia, qui considèrent que l’ennemi absolu de la nature, son plus monstrueux prédateur, c’est l’Homme et que c’est lui qu’il faut anéantir. Les croyants obtus du paradis perdu et pour lesquels le pêché originel a été commis par un néandertalien quelconque, découvreur du feu, avec lequel il a commencé à cuire et à se chauffer alors qu’auparavant il dévorait à belles dents des tranches de mammouth cru, et une fois repu, se jetait avec appétit sur sa compagne : le début  du ramollissement du mâle dont tant de femmes se plaignent aujourd’hui…

Me serais-je livré à une caricature excessive ? Je le confesse. Je ne pense pas en effet qu’Eva Joly se tape du renne cru au dîner, ni que Mme Hulot ait à se plaindre du manque d’ardeur de son mari. Mais les démons fanatiques, bornés et sectaires sont là. Près d’eux. Parmi nous.

Les écologistes cohérents, lucides et sincères, savent (mais le disent à demi-voix) que l’avènement de leur doctrine, que tout le monde aime et dont personne ne veut, passe par un changement de la société et de l’être humain et donc par la dictature. La dictature du bien certes. Mais la dictature quand même. Qui a dit : « La terre, elle, ne ment pas » ? Ce n’est ni Nicolas Hulot, ni Eva Joly. C’était le maréchal Pétain.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !