Droit, Finance, Informatique... Quels sont les secteurs les mieux payés en 2012 ?

Cette année, les salaires du secteur public devraient décélérer de 0,7 % en termes réels (compte tenu de l'inflation), selon la note de conjoncture sur les salaires publiés par l'Insee en juin. L'augmentation des salaires du privé ne devrait quant à elle pas dépasser les 2,8%, soit 0,7% en termes réels, selon une étude du cabinet spécialisé dans les ressources humaines Aon Hewitt.Mais même parmi les salariés du secteur privé, tous ne sont pas logés à la même enseigne.

Une enquête du cabinet d'études salariales People Base CBM et publiée par Capital dévoile les rémunérations pour l'année 2012 d'une centaine de professions dans 10 secteurs différents.  Et contrairement aux idées reçues, les métiers de la finance ne sont plus les mieux payés. En 2012, mieux vaut travailler dans le secteur de la fiscalité ou du droit.  Le salaire annuel moyen brut (avantages connexes y compris) des secteurs juridique et de la fiscalité s'élève à 53 024 euros. On notera, comme dans tous les autres secteurs, qu'il vaut mieux être un homme. Parce que le salaire annuel d'une femme dans ce secteur n'est que de 47 304 euros alors que celui de ses collègues de la gent masculine est en moyenne de 62 674 euros.

Malgré une baisse des rémunérations en 2011, les métiers de la finance restent quand même parmi les mieux payés avec une moyenne annuelle de 50 229 euros.  En effet, en 2011, 53% des professionnels de la finance ont vu leur bonus baisser, et les augmentations salariales ont été gelées selon une étude du site d'offres d'emploi eFinancialCareers.fr. La tendance est également à la baisse pour les métiers de la banque de détail. Hormis les traders, les mieux rémunérés de ce secteur sont les gérants de fonds avec 75.603 euros brut annuel.

Le secteur de la banque a même été dépassé par l'informatique. Mais sachez que si le secteur de l'informatique paye bien aujourd'hui, cela pourrait bien de pas durer. Selon le cabinet People base CMB, la rémunération dans ce domaine est élevée en raison de la pénurie des talents. Il s'agit également du secteur qui enregistre le moins d'écart entre la rémunération des femmes et la rémunération des hommes. Dans l'informatique, cet écart n'est que de 7,27%. A l'instar des informaticiennes, les ingénieures sont moins victimes des écarts de salaires que les autres femmes. Là aussi, les employeurs mettent les bouchées doubles pour attirer les filles en raison d'une pénurie de compétences.

Le commerce reste le domaine le plus à l'abri des effets de la crise. "Les commerciaux sont indispensables pour préparer la sortie de crise", assure Cyril Brégou du cabinet People Base CBM.  Néanmoins, dans ce secteur, la part variable du salaire demeure très importante et représente plus de 18% de la rémunération. Même le salaire d'un vendeur en magasin dépend à 9,71% de ses performances.

En 2012, cette part variable du salaire n'est plus l'apanage des commerciaux. Avec la crise, la part variable de la rémunération a considérablement augmenté dans tous les métiers. Ces primes de performances permettent de fidéliser les meilleurs salariés. Leur importance est très liée au niveau hiérarchique. Ces primes atteignent couramment 2 à 3 mois de salaire chez les cadres dirigeants, 1 mois pour les cadres moyens. Malheureusement les ouvriers et les employés sont en reste."Les résultats quantitatifs sont plus faciles àindividualiserpour les cadres. Alors que c'est la performance collective qui joue pour les non-cadres",commente Vincent Cornet, responsable de l'activité conseil en rémunération chez Aon Hewitt sur Le Monde.fr.

D'une manière générale, les différents aspects de la rémunération et leurs augmentations dépendent de la situation économique des secteurs. Les industriels de l'aéronautique ou les entreprises de haute technologie accordent ainsi des augmentations supérieures à la moyenne. Alors que la situation est inverse dans le secteur du transport international, ou dans le secteur financier.

Les inégalités hommes-femmes, elles, se retrouvent dans tous les secteurs, sans exception. "Plus la gent féminine grimpe dans la hiérarchie, plus l'écart constaté de salaire à poste identique est élevé", constate Cyril Brégou du cabinet People Base CMB. Sans compter que celle-ci peine encore à accéder aux fonctions à responsabilités, quel que soit le métier ou le secteur.