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Les élections de Midterms ont réservé leur lot de surprises aux Etats-Unis.
Les élections de Midterms ont réservé leur lot de surprises aux Etats-Unis.
©Mandel NGAN

Les entrepreneurs parlent aux Français

Les espoirs de Donald Trump et des Républicains ont été balayés lors des résultats des élections de mi-mandat. La semaine a également été marquée par la faillite de FTX.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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C’était une semaine de crépuscule. Le crépuscule des excès. Trop loin pour Trump, trop haut pour les cryptos et la tech. A force de tirer sur la corde, elle finit, soit par craquer, soit par jouer le boomerang et de pousser au recadrage avec force. Petite histoire d’un pays qui continue à dominer l’actualité du monde : les USA ! 

Trump dans sa première version n’était pas si radical ou si prompt à soutenir le radicalisme. Bien entendu, il caressait dans le sens du poil tout ce qui avait du poil à gratter, à savoir les religieux et les fabricants d’armes. Mais pas au niveau auquel il a porté sa garde, depuis sa défaite aux élections. Pas si cuisante à l’époque, puisqu’il convient désormais de feindre de s’habituer à ce que la classe politique, qui perd chaque élection au profit de l’abstention, partout dans le monde, réussisse quand même à se féliciter de perdre avec moins d’écart que prévu. De la France aux USA, en passant par tant de cases départ, de tant de politiciens qui montrent surtout que la leur est souvent vide, les politiques traditionnels perdent, mais semblent triompher quand leur douleur est moins cuisante que prévu. Pitoyable, mais désormais ancré. 

En poussant un agenda extrémiste, Trump a cru qu’il ferait naître une vague rouge assez forte pour tout emporter sur son passage jusqu’en 2024. Erreur. Le passage vient de devenir plus étroit, et il aura d’autant plus de mal à mettre de l’intelligence dans sa mèche et aller chercher un peu plus au centre, ce qui lui manquera pour l’emporter.Cela prépare une route de la soie pour Ron de Santis, le Gouverneur de Floride, triomphal vainqueur de son élection, lui aussi un peu radical, par calcul, mais suffisamment intelligent et stratège pour aller chercher un électorat interdit à Trump. Et c’est une bonne nouvelle. De Santis est brillant, jeune, et peut afficher des résultats sans pareil en Floride, notamment du fait d’une gestion du covid à l’opposé de celle de la France, de l’Australie ou du Canada, qui vaut à sa population d’être dépourvue de tous les traumatismes subis par les autres, de bénéficier d’une croissance insolente, sans avoir jamais, ni confiné, ni imposé l’infâme pass-sanitaire, qui restera une honte, et une rupture profonde de son principe d’égalité, pour la France. La Floride, un État clé dans lequel Trump joue au golf, pendant que de Santis joue aux échecs. 

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Trump n’a pas su s’arrêter à temps. Le droit à l’avortement était une erreur de trop, une errance insupportable. Jouer sur la sécurité, l’inflation, 2 leviers faciles tant la politique Biden d’aides surdimensionnées (qui ont alimenté l’inflation), et le laxisme des Démocrates est une évidence en la matière. Sans parler de leurs radicaux à eux, les « wokistes, » qui sont à l’Occident ce que le djihadisme est à l’Orient, qui continuent de laminer la société, pièce par pièce, fabriquant une société du triomphe des minorités et des particularismes les plus insidieux. 

Mais l’avortement à sorti de leur torpeur une frange de la population qui ne vote quasiment jamais aux USA, les jeunes. Ils ont la particularité d’être sensibles à la petite musique wokistes, dégenrée, de la décroissance, de l’écologie radicale, et surtout, ce qui est plus positif, de défendre les droits fondamentaux. Ils se sont réveillés et ils ont voté, pour les Démocrates, afin d’éviter que plus de Juges à la Cour Suprême, radicaux, ne soient nommés, et que ce type de droit ne soit attaqué. 

Nous allons donc assister désormais à une partie de « je te bloque, moi non plus » de 2 années, qui permettra de voir qui sera le champion des Démocrates en 2024, car personne n’envisage que Biden, dont tout le monde sait l’inexistence opérationnelle, les déficiences mentales, les trous de mémoire, qui a du mal à lire son prompteur désormais, puisse être réélu pour ne pas gouverner à nouveau à 84 ans.L’autre sujet de passion sera le match de Santis/Trump, qui promet d’être rude. A suivre, certes, mais il est rassurant de voir que les excès peuvent trouver un adversaire capable de les lisser. La polarisation de la vie politique ne sert personne au global, il faut lutter contre. Partout. 

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Dans le même temps, « cela dévissait sévère » dans la Tech et dans le petit monde de la Crypto, dont les écarts ont entraîné toute la tech dans leur sillage. Meta (ex Facebook) en déroute, FTX en faillite. Il a suffi d’un petit tweet incendiaire du patron de Binance pour brûler la forêt des cryptos. Le bitcoin passait de 20 à 15k$ ne quelques minutes, notamment. 

Pendant ce temps, les difficultés d’approvisionnement de Apple, les licenciements chez Microsoft, les gels chez Amazon, la purge de Twitter par Elon Musk, ont eu raison de valeurs qui avaient déjà subi de lourdes corrections depuis quelques mois. Là aussi, trop d’arrogance, trop de survalorisation, trop de croissance non structurelle, uniquement liée à la gestion du Covid et à son impact sur le e-commerce, à domicile notamment. 

Alors cela « dégraisse le mammouth », c’est une nouvelle éducation, mais internationale celle-là ! On parle de plus de 40% de baisse pour ceux qui ont un portefeuille de valeurs tech américaines (et chinoises, Tencent ou Ali Baba sont mangés à la même sauce plutôt que aigre que sucrée) depuis le pic de la période Covid pendant laquelle l’homme le plus riche du monde était redéfini chaque semaine en fonction de variation de valorisations souvent déconnectées du monde réel. Nous en sommes loin désormais, et c’est plutôt rassurant, là aussi, de voir la valorisation à nouveau accrochée à une notion qui semblait passée de date depuis des mois, la croissance, le profit, les clients. 

Tout n’est pas encore joué. Chacun parle de récession, ce n’est pas la bonne question. La question est de connaître sa profondeur, et de mesurer l’impact et la nature de ses victimes. Les institutions sont préparées, pour la plupart. L’épargne était encore importante, mais fond au soleil de l’inflation. Le plein emploi alimente la surchauffe. Le tout sur un schisme total entre les grosses villes côtières, principalement, des USA et le centre du pays, qui lui meurt sur pied. 

Après le crépuscule, le printemps. Nous verrons d’ici Avril ce que disent les hirondelles. Bonne semaine, la première complète en France depuis un moment. Revenu en France quelques jours, j’ai trouvé une France baignée par le soleil et l’inactivité. Une France appauvrie selon certains, qui pourtant était massivement sur la route ce week-end, malgré le prix de l’essence. La France, pays du paradoxe, qui va accueillir plus de migrants, pour alimenter la Porte de la Chapelle, et trouve que cela répond à la définition d’une terre d’accueil. La saleté, la violence, la drogue qui s’y entasse tranchent tellement avec la bucolique définition de la terre d’Asile. Quand on se sait pas accueillir, on invite pas !

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