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Discours de Hollande devant le congrès : Sciences-Po Paris versus Daech, qui va gagner ?
©Reuters

François, c'est plus fort que toi

Le président français s'est exprimé face aux parlementaires ce lundi après-midi. Et le problème est le fond du discours plus que la forme.

Google et Yahoo, internet

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président d'Aimer Paris et candidat à l'élection municipale de 2020. Il est l'auteur de La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, et de Nous-Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, chez Plon.

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Les accents de chef de guerre ne s’improvisent pas et l’on reprochera difficilement à François Hollande de n’avoir pu fendre son armure ou plutôt déchirer le costume engoncé dans lequel il donne toujours l’impression d’étouffer un peu.

Ce qui est problématique, c’est le fond du discours plus que la forme.

La première grande annonce du chef de l’Etat : une énième révision constitutionnelle comme elles se multiplient depuis une dizaine d’années sans rien changer aux misères de la France. L’état d’urgence aura donc une traduction dans la loi fondamentale. Certes ... mais au même moment Hollande démontre qu’il peut en obtenir la prolongation comme il veut, que le Parlement la vote sans ciller. A quoi bon lancer une procédure aussi lourde, quand on est face à pareille urgence et que les outils existants suffisent ?

>>> Lire aussi - La redoutable efficacité de François Hollande dans son discours du congrès

Autre mesure, susurrée du bout des lèvres : la création d’une «garde nationale», sorte de police militarisée qui déchargerait les armées de leur rôle dans la sécurité intérieure. On rappellera que la gendarmerie est précisément une force de ce type et qu’il faudrait peut-être simplement la redéployer vers ce genre de missions. A quoi bon l’avoir rapprochée de la police depuis des années pour la recréer sous une autre forme ? Et avec quel argent et quel statut ? Tout cela est bien flou.

Sur la question financière justement, on a entendu les chiffres de milliers de création d’emplois et un pied de nez à Bruxelles : le pacte de sécurité passera avant le pacte de stabilité. Que voilà un excellent prétexte pour repousser aux calendes syriennes les promesses budgétaires ! Avec, au passage, un coup de griffe à Sarkozy : cela nous ramènera aux effectifs de 2007. Bien ... mais le terrorisme est précisément une sorte d’agression du faible au fort, il n’a pas besoin de beaucoup d’argent pour être sanglant et il est connu que l’augmentation des moyens pour y faire face ne suffit pas à obtenir l’indispensable : l’infiltration des milieux où les tueurs évoluent.

Si l'on voulait vraiment être efficace à frais raisonnables on rétablirait les primes pour les chasseurs des têtes à mettre hors d’état de nuire. L'efficacité de ce type de dispositif est éprouvée depuis longtemps en période de crise. Leur propre famille et leurs propres amis les livreraient de bonne grâce.

Reste le problème principal : Hollande a escamoté complètement la question du terreau sur lequel poussent les tueurs qui sont pour la plupart de vrais petits français. Aucun mot sur les mosquées, les prédicateurs, la prolifération des accoutrements fondamentalistes, rien sur la nécessaire suppression des allocations en tout genre et sur l’expulsion de tous ceux qui aident d’une quelconque manière les tueurs.

Daech made in France doit être éliminé comme M le Maudit : en faisant faire le travail par ceux qui sont le mieux à même de le connaître. Il faut pour cela que tous les musulmans qui le côtoient comprennent qu’ils ont à souffrir de la poursuite de ses menées criminelles.

Ce n'est pas avec des plans en deux partie et des réformettes constitutionnelles qu'on éradiquera ce cancer. Une fois de plus, François Hollande s'est trompé de costume.

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