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Les Yézidis sont victimes de l'Etat islamique
Les Yézidis sont victimes de l'Etat islamique
©REUTERS/Ari Jalal

Sacrifices

Les plaintes des gamins décapités en Irak ne montent pas jusqu’à lui ou alors il est occupé à autre chose...

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Il est communément admis que les trois religions monothéistes (juive, chrétienne et musulmane) vénèrent le même Dieu. Et pour que cela soit encore plus admis, ça nous est répété à chaque massacre, à chaque tuerie. Tous frères... Tous cousins (pour les Juifs et les Musulmans)... Tous unis dans la même adoration du Seigneur... Et c'est pour cette raison que tout doit nous rapprocher. 

Notre civilisation (judeo, greco, chrétienne) est structurée par trois sacrifices. Celui d'Abraham. Pour éprouver sa fidélité Dieu exige de lui qu'il tue son fils Isaac. Mais Dieu ne permettra pas qu'Isaac meurt, Dieu ne peut souhaiter la mort d'un enfant. Cela s'appelle l'amour. L'autre sacrifice est celui d'Antigone (là nous sommes chez  Zeus à qui nous devons aussi beaucoup). Pour honorer la dépouille de son frère, elle s'insurge contre la raison d'Etat incarnée par Créon. Antigone en mourra. Cela s'appelle l'amour. Le troisième sacrifice c'est celui du Christ qui périra sur la Croix. Et là c'est Dieu qui sacrifie son propre fils pour sauver les hommes. Cela aussi s'appelle l'amour.

Le mot "Islam" veut dire "soumission". Cela se passe de commentaires. En son nom on décapite en Irak les enfants yézidis. Leur crime est d'appartenir à une communauté millénaire qui était là bien avant qu'Allah n'étende sa foi sur la région. Ils ont obstinément refusé d'être islamisés. Pire que des Chrétiens, pire même que des Juifs. Qu'ils meurent tous jusqu'au dernier. Dieu, celui des djihadistes, ne les a pas reconnu comme les siens.

Nous sommes tous, peu ou prou, nourris de l'Ancien Testament, du Nouveau Testament et de la splendeur tragique d'Antigone. Pour la plupart nous n'avons pas lu le Coran. Et donc nous ignorons si on y trouve des passages autorisant le massacre des enfants yézidis. Mais ceux qui les tuent brandissent ce livre-là. C'est en invoquant Karl Marx que des millions d'êtres humains ont été exterminés en Union Soviétique, en Chine et au Cambodge. Ça jette, au moins, une ombre sur l'auteur du Capital. On en déduira ce qu'on veut s'agissant du Coran. Dès lors, pourquoi tenter de nous faire croire que nous adorons tous le même Dieu ? L'amour est une chose. La soumission une autre. Et en Irak où est vraiment Dieu, le nôtre ? 

Elie Wiesel raconte qu'à Auschwitz les déportés furent obligés d'assister à la pendaison d'un gamin juif. Le petit était léger et la corde courte. Il mit longtemps à agoniser. Un déporté bouleversé s’écria : "mais où est Dieu ? ". Wiesel répondit en montrant l'enfant : "là !". Dieu, notre Dieu, est aujourd'hui quelque part près de Mossoul. Il porte le nom d'un enfant yézidi assassiné. 

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions : 

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

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