Didier Deschamps est-il en train de canaliser les sales gosses ? <!-- --> | Atlantico.fr
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Cabaye et Valbuena disputent le ballon au Finlandais Eremenko.
Cabaye et Valbuena disputent le ballon au Finlandais Eremenko.
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But

Vendredi soir à Helsinki, Abou Diaby a fait un retour magistral en inscrivant d’une habile frappe croisée l’unique but de la rencontre. Il représente, avec la jeune charnière centrale et Rio Mavuba, le symbole du renouveau des Bleus.

Arnaud Ramsay

Arnaud Ramsay

Arnaud Ramsay est ancien rédacteur en chef à France Soir, chargé des sports. Passé également par France Football, Le Journal du Dimanche et M6, il est journaliste indépendant. Auteur des biographies de Bixente Lizarazu, Nicolas Anelka ou David Douillet, il vient de publier celle de Mourad Boudjellal " Ma mauvaise réputation" aux éditions La Martinière ainsi que « Ligue 1 : 80 ans de football professionnel » (Solar), avec Paul Dietschy.

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Certes, il ne chante pas la Marseillaise durant les hymnes. Mais il est le chaînon manquant de cette équipe de France. Celui qui, semble-t-il "réparé" après seize blessures en cinq ans qui lui ont valu 70 semaines d’indisponibilité, a idéalement lancé la sélection de Didier Deschamps.

Hier soir, à Helsinki, Vassiriki Abou Diaby, racé et puissant milieu de terrain d’Arsenal, né il y a 26 ans à Aubervilliers, a inscrit d’une habile frappe croisée à la 20e minute l’unique but de la rencontre. Les Bleus l’emportent 1-0 en Finlande (96e nation au classement Fifa) lors de la première journée du groupe I des éliminatoires du Mondial 2014 au Brésil. Depuis Jacques Santini en 2004, aucun sélectionneur n’avait démarré son mandat officiel par un succès.

Diaby le revenant, buteur sur un excellent service de Karim Benzema, est avec la jeune charnière centrale (Mamadou Sakho-Mapou Yanga-Mbiwa) et Rio Mavuba le symbole de ces nouveaux Bleus. Mavuba, capitaine de Lille, sentinelle devant la défense, patron dans l’âme, est le double de Deschamps joueur. Mavuba, lui, était systématiquement ignoré par Laurent Blanc, bien qu’il partage le même agent, le sulfureux Jean-Pierre Bernès. Le prédécesseur de Deschamps, en revanche, aurait bien compté sur Diaby, incarnation à ses yeux du joueur du futur par sa propension à occuper tous les postes du milieu, sa technique et sa percussion. Mais il était tout le temps blessé ! Deschamps aura besoin d’un Diaby en forme sur la durée pour se qualifier au Mondial, la France, qui reçoit la Biélorussie mardi au Stade de France, étant aussi dans le groupe de l’Espagne, championne du monde et d’Europe en titre.

"Il y a beaucoup de points positifs avec une équipe jeune. Les automatismes ne se créent pas du jour au lendemain. Il y a eu un bon état d'esprit pour construire cette victoire", a analysé Deschamps dans la foulée de la rencontre. Cette équipe de France porte sa marque. L’ex-entraîneur de l’OM est un boss, un vrai. Directif, n’ayant pas peur du conflit, sûr de lui et malin, expérimenté, il a largement pris la mesure de la sélection. Blanc, lui, n’avait sans doute pas l’étoffe : trop taiseux, fuyant, pas assez impliqué. Le capitaine des champions du monde, lui, ne laisse rien au hasard. On ne parierait pas que, sous son règne, les révoltés de Knysna ou les mal élevés de l’Euro 2012 rééditeront leur « performance ». Il ne le tolèrerait pas. D’ailleurs, concernant les primes, un compromis a été trouvé entre les joueurs et la Fédération : elles sont supprimées pour les matches amicaux et en cas de non-qualification pour le Mondial 2014. C’est nouveau, c’est un signe.

Deschamps maîtrise tous les codes, et notamment la communication. La semaine écoulée, en stage à Clairefontaine, les joueurs présents ont assuré le strict minimum, enquillant les propos lénifiants, s’assurant juste de ne pas déraper. DD, lui, verrouille et supervise tout. Aminci après ses déboires à l’OM, où malgré les titres (car Deschamps est un gagneur, efficace à défaut d’être toujours emballant) il était usé par une guerre psychologique avec le directeur sportif, il est requinqué. A l’affût, il guettait évidemment les questions autour du retour de Jérémy Menez. Durant l’Euro, le milieu du PSG avait insulté l’arbitre et son capitaine Hugo Lloris.

Réponse en conférence de Deschamps, qui traduit sa philosophie : "Il y a une relation de confiance à créer. Ce ne sont pas des enfants non plus, je ne suis pas un instit à la maternelle ou au collège. Je suis là pour les accompagner. Certains joueurs sont plus souriants que d'autres, plus ouverts, plus expressifs, certains aiment rigoler, d'autres plus introvertis. Je ne suis pas là pour changer la personnalité et le caractère. C'est important, ce n'est pas ça qui va le rendre meilleur sur le terrain mais pour un footballeur de haut niveau, très médiatisé, il y a l'image et l'attitude. Mais il vaut mieux d'avoir des joueurs qui sont bons sur le terrain…"

Alors bien sûr, tout n’a pas été parfait contre la Finlande, notamment l’animation offensive et les latéraux. Mais une certitude : avec Deschamps en directeur de campagne, le devoir d’exemplarité est exigé, sur tous les plans.

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