La dépression : ce point commun entre Hugh Laurie et son personnage Dr House<!-- --> | Atlantico.fr
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A cause de cette dépression latente, l'acteur ne profite pas de son succès : il continue de croire qu'il ne mérite pas tous ces honneurs.
A cause de cette dépression latente, l'acteur ne profite pas de son succès : il continue de croire qu'il ne mérite pas tous ces honneurs.
©DR

Dr Laurie et Mister House

Malgré sa bonne humeur de façade, Hugh Laurie a toujours été un pessimiste dans l'âme. Anthony Bunko explique comment, malgré le succès, l'acteur ne parvient pas à être heureux et sombre peu à peu dans la dépression. Extraits de "Hugh Laurie, Sans limite" (2/2).

Anthony  Bunko

Anthony Bunko

Anthony Bunko est un écrivain américain. Il a notamment écrit Hugh Jackman , la biographie et a co-écrit avec Thorsten Wortmann Hugh Laurie.

Thorsten Wortmann

Il est aussi présent sur Twitter : @AnthonyBunko

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"J'étais malheureux, égocentrique et égoïste, jusqu'au moment où j'ai finalement choisi de faire face à ma dépression. » Durant le tournage de Stuart Little, Hugh se rend compte de son mal-être intérieur. Malgré sa bonne humeur à l'écran, l'acteur a toujours été un pessimiste dans l'âme. Et plus sa carrière prend de l'ampleur, plus ce sentiment s'installe chez lui. La dépression s'invite chez les Laurie.

Hugh n'a jamais entretenu de bonnes relations avec le bonheur. Tout ce qui a un rapport avec la joie le met mal à l'aise. Peut-être est-ce dû à son éducation presbytérienne - qui lui interdisait le droit au plaisir - ou à sa mère, une dépressive chronique qui ne supportait pas même l'idée du bonheur. Les symptômes de la dépression apparaissaient chez l'acteur alors qu'il n'est seulement qu'un adolescent. Et ils le poursuivront des années plus tard.

Hugh connaît le succès, il est marié et père de trois enfants. Mais rien n'y fait. Cette joie n'apaise pas son chagrin. « Je me suis entraîné à voir le verre à moitié plein, mais parfois, je sombre. Souvent, des gens dans la rue m'interpellent en me disant "Souris, ça aurait pu ne jamais t'arriver !" et moi, j'ai simplement envie de leur répondre "Casse-toi !" » Hugh n'est pas heureux. Il a pourtant tout pour l'être. Mais il se refuse le droit au bonheur. Il a toujours l'impression de passer à côté de quelque chose.

A cause de cette dépression latente, l'acteur ne profite pas de son succès. Il continue de croire qu'il ne mérite pas tous ces honneurs. Qu'il n'est pas fait pour ça. « Ce n'est pas que je ne voulais pas parler de mes problèmes. Mais je finissais pas ennuyer mes potes avec mes histoires. Je suis impressionné par la façon dont les gens éludent la chose. Je me cramponnais à ma tristesse, parce que c'était un état que je connaissais, qui m'était familier. Quand j'étais heureux, c'était juste parce que je savais que j'étais de retour sur la voie de la souffrance. Je n'ai jamais réussi à me convaincre que le bonheur était le but du jeu. (...) » Dépressif, Hugh se sent impotent. Il devient incapable de faire des choix, ni même de se lever de son lit. Sa popularité est un poids trop lourd à porter. Elle est omniprésente et écrase l'acteur, au point de l'enfoncer encore plus profondément dans le mal-être. Ses proches sont alors incapables de l'aider à sortir de sa torpeur.

Puis vient la révélation. Hugh accepte finalement sa dépression et décide de se battre : « J'ai réalisé que je devais me sortir de là, car ça n'allait pas partir comme ça, tout seul. (...) » L'acteur se rend compte qu'il est en train de faire souffrir les personnes qu'il aime le plus au monde.Sa femme Jo et ses trois enfants - respectivement âgés de huit, onze et treize ans - font les frais de sa dépression. Les choses doivent changer, il en est conscient : « Je me rappelle encore du moment où je me suis rendu compte que j'avais un problème. Je faisais une course de stock-cars pour une œuvre de bienfaisance, dans l'East End. Mais au milieu de la course, avec toutes ces voitures qui explosaient et qui se retournaient - la vie, la mort... - mon ennui m'a frappé en plein face. J'ai pensé "Ce n'est pas bien. Soit je devrais détester ça, soit je devrais adorer ça, mais je ne peux pas rester indifférent, parce que c'est une expérience extrême." J'ai réalisé que cet état d'esprit était celui d'un dépressif. »

Le lendemain de cette révélation, Hugh se lève avec une seule idée en tête : se faire aider ! Un ami lui recommande une fantastique thérapeute. Il n'hésite pas une seconde. Il n'a plus honte. Si l'expérience est effrayante, elle est aussi remarquablement efficace, car elle lui permet de trouver enfin la paix intérieure. « J'ai commencé une thérapie, parce que j'ai compris que j'avais égaré ma joie de vivre. Le fait de faire une analyse n'est pas inhabituel aux Etats-Unis mais en Angleterre, ça ne se fait pas. Les Anglais ne font pas ça. » Les séances passées avec la thérapeute lui changent littéralement la vie. Elle arrive à le persuader que les gens font des erreurs, que cela leur permet d'avancer et qu'ils doivent arriver à se pardonner.


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Extrait de "Hugh Laurie, Sans limite" Éditions Albin Michel (juin 2012)

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